Vengeful // I Apokalypse // Présages @ Petit Campus, Montréal – 11 janvier 2025

Voici le compte rendu de Louise Girard et les photos prises par Yohann Steinbrich lors du spectacle de Vengeful présenté au Petit Campus de Montréal le 11 janvier et qui mettait également à l’affiche I Apokalypse et Présages.
Intense tu dis ? !
Après avoir présenté une soirée lugubre en 2022 et une brutale l’an dernier, l’année 2025 allait commencer avec une soirée intense… et le mot était faible.
Présages
Ayant appris l’existence de Présages avec l’annonce de ce spectacle, la curiosité m’a conduite sur leur page bandcamp pour écouter Pleurs. La fraîcheur des compositions m’ayant agréablement surprise, l’album a finalement résonné plusieurs fois en boucle dans mes oreilles cette semaine. J’avais bien hâte de voir quel serait le rendu live puisqu’à mon avis, c’est là que tout se révèle. De plus, leur petit côté post-apocalyptique à la Godspeed You! Black Emperor me donnait aussi l’occasion d’un rendez-vous avec moi-même dont j’avais besoin.
Je suis donc restée un peu en retrait dans la foule malgré le nombre incroyable de visages familiers afin de laisser pénétrer les ténèbres de façon adéquate. Entendons nous, derrière la fumée et les éclairages presque absents, ce que nous livre ce trio, ce n’est pas une trame sonore festive mais plutôt un voyage tribal et lugubre teinté d’un exutoire certain.
Mais d’où le bassiste, Cymon (Martlet https://martlet.bandcamp.com) sort-il donc ces cris de douleur? C’est dans une « noircitude » et une « sombreté » profonde que les compositeurs nous ont gardé en haleine pour la durée de leur set qui s’est terminé avec une séance électronique minimaliste.
I Apokalypse
Il y a dans les compos de ce quatuor d’Abitibi une rythmique qui emporte et qui, involontairement, prend le contrôle de votre nuque. Les moments plus lents vous tiennent par la main pour vous attirer directement dans leur univers sonore soutenu avant de vous assaillir par une attaque à trois voix rugissantes!
Une prestation sans failles digne d’un savoir-faire évident et, sans aucun doute, d’une rigueur et assiduité au local de pratiques!
J’ai trouvé qu’il y avait un petit quelque chose dans leur façon de monter leurs chansons qui me rappelait God Dethroned et Behemoth. Outre les pièces de leur album Destroyer of Worlds (2019), de nouvelles compos étaient au menu et le groupe prévoit les enregistrer dans les prochains mois.
Les gens se sont rapprochés, l’ambiance s’est réchauffée, le thrash s’est activé et les « Hé! Hé! Hé! » poings dans les airs se sont élevés vers la fin du set, signe qu’ils avaient conquis leur public. En tout cas, moi, ils m’ont « eue ».
Vengeful
Place aux instigateurs de cette soirée qui célébraient 20 ans de musique lourde et torturée. Dans leurs compositions, rien n’est laissé au hasard. Tout est méticuleusement travaillé et pensé en fonction de l’expérience globale qui sera offerte à l’auditeur. C’est sérieux, calculé et tout simplement envoûtant.
Je ne trouve pas de meilleure expression que celle que j’ai utilisée dans ma chronique précédente pour décrire l’exercice : MANTRA LUGUBRE.
Le niveau de technicité est hallucinant et la justesse d’exécution tout autant. Il y a dans cet innombrable agencement de notes des subtilités et une finesse qui rendent le tout digestible malgré la complexité.
Il faut dire que ce sont des musiciens chevronnés qui gravitent dans la scène depuis des années qui sont dans l’alignement.
Jean-Marie Leblanc – guitare + voix (Minds, Fate Fall, …)
Etienne Bayard – voix (Phobocosm)
Olivier Pinard – basse (Cryptopsy, Cattle Decapitation, Akurion, …)
Emmanuel Pronovost – guitare + voix, Philip Truesdell – batterie. ]
Alex Leblanc (Fracturus, Versus Chaos, …) est venu chanter deux chansons de son époque avec le band soit les tous débuts en 2003-2004. Ces morceaux avaient été à l’origine montées par les deux Leblanc pour leur ancien groupe Minds.
Certains moments de nos vies sont marqués par la souffrance, l’angoisse et c’est cette longue agonie qui transperce comme la lente descente de la lave qui ne laisse que des cendres derrière qu’ils ont réussi à transposer en musique.
La dernière pièce a été tout simplement un coup de masse alors qu’ils nous ont achevés avec 15 minutes de Transcending! Marc-André Grenier, ancien chanteur, a d’ailleurs accompagné Etienne en duo sur celle-là. En intro, Etienne avait lancé : « Ça va faire mal » et ça a effectivement touché.
Un death metal à écouter avec son âme.
-Lou-