Swallow The Sun//Harakiri For The Sky//Ghost Bath et plus @ Foufounes Électriques – 22 février 2025

Voici le compte rendu de Louise Girard et les photos prises par Martin Desbois lors du spectacle de Swallow The Sun présenté par Vendetta Music Entertainment aux Foufounes Électriques de Montréal le 22 février 2025 et qui mettait également à l’affiche Harakiri For The Sky, Ghost Bath et Snakes Of Russia.

—————————————————————————

 

Communier à travers des mélodies lugubres

La soirée a commencé par une pinte de bière locale (sans alcool pour moi) au Mutoïde dans Hochelaga où se tenait un samedi vinyle Hommage à Iron Maiden & au NWOBHM. Puis, nous avons bougé vers le centre-ville, dans l’antre de l’underground, cette institution que sont les FouFs depuis 1983.

 

Snakes Of Russia

La soirée commençait très tôt et, à notre arrivée pour 18h30, le DJ obscur était déjà sur scène. N’ayant personnellement aucun point de repère pour ce type de performance, il est très difficile pour moi de la juger. Les beats étaient-ils improvisés ou étaient ce des compos? C’était la question qui me trottait le plus en tête. Comment peut-on apprendre et reproduire des sons qui semblent des vibrations et qui impliquent de tourner et d’appuyer sur des boutons? S’il est humainement possible de retenir tous ces enchaînements, c’est un exploit en soi. Toujours est-il que l’américain se donnait et que son corps bougeait au même rythme que les pulsations sonores qu’il nous a livrées comme une intro sans fin. Une ambiance au parcours intrigant, relaxe et étrange qui nous plongeait tranquillement dans l’atmosphère.

 

 

Ghost Bath

Le slogan « Depressive Suicidal Black Metal » inscrit aux dos des T-shirts de Ghost Bath m’a fait penser à Malvery, un groupe de la Mauricie des années 90 dont le chanteur avait fait honneur à ce même slogan en s’enlevant la vie. Côté musique, c’est saturé et le fait qu’il y ait trois guitares n’aide peut-être pas à la cause. Mais je suis à froid ce soir puisque je ne connais aucune toune d’aucun band!! Je n’ai donc aucun souvenir associé, aucun refrain anticipé. Seulement devant moi des musiciens qui se mettent à nus sur scène pour livrer une musique qu’ils font avec leurs tripes et qu’ils projettent vers cette foule de Montréal réceptive comme je l’aime. Ils ont reçu un bel accueil mais, pour ma part, ils ne m’ont pas rejoint.

 

 

Harakiri For The Sky

La formation autrichienne a, par contre, visé dans le mille soit droit au cœur. D’ailleurs, la voix du chanteur, J.J., sonne tout simplement comme si on était en train de le lui arracher. Tout au long de la prestation, je me suis rapprochée de la scène et plus je me laissais imprégner par cette démonstration de souffrance, plus j’avais envie de monter sur scène lui faire un câlin. Des mélodies livrées avec subtilité malgré la lourdeur et la torture qui semblait attachée à des souvenirs et qui nous rappelle que nous faisons nos propres choix de vie, notre propre choix d’autodestruction. Chaque pièce était montée comme une finale épique.

 

 

Swallow The Sun

Les finnois étaient attendus de pied ferme pour cette tournée de leur 9e album studio « Shining ». J’ai trouvé que les mouvements de la foule et l’enthousiasme des fans présents contrastait avec le lenteur des compositions servies. Tout au long de leur prestation, j’ai tenté de me laisser bercer par leur univers doom/ prog / mélodique à la Paradise Lost, mais sans succès. Comme si Harakiri m’avaient vidée de mon sang. Quelques amis présents sur la croisière 70 000 tons of Metal m’ont partagé des images du show qu’ils ont vu sur le bateau alors qu’ils étaient accompagnés d’une troupe de ballet et c’était remarquable!

De la musique intime dans une salle qui l’est tout autant et qui permet une belle proximité. Ce soir, les chansons ont servi de thérapie pour s’ancrer dans le présent, communier parmi des semblables et se retrouver dans un climat réconfortant malgré la froideur et l’hostilité des murmures. On repassera voir Municipal Waste pour une soirée plus festive!

-Lou-

-Journaliste: Louise Girard
Photographe: Martin Desbois

Voïvod symphonique avec l’OSM @ Salle Wilfrid-Pelletier, Montréal – 30 janvier 2025

Voici le retour de Louise Girard lors du spectacle de Voïvod Symphonique avec l’OSM présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de Montréal le 30 janvier 2025.

 

Grandiose, majestueux, bouleversant!

Je crois que jamais vous n’avez lu (et jamais ne lirez) ces mots à la Une d’un fanzine metal photocopié, plié et broché à la main.

Tout comme il est aussi peu probable de les lire pour décrire la prestation d’un band metal dans La Presse où vous pourriez plutôt voir : tonitruant, hurlant et bruyant.

C’était osé de la part de l’OSM et tout autant du côté de Voïvod de provoquer cet alliage entre leurs deux mondes et le défi a été relevé haut la main.

L’univers de Voïvod, en constante mutation depuis 1982, a touché l’apogée de l’expérimentation et nous a tous laissés bouche-bée! C’était une expérience digne du slogan des Transformers soit «More Than Meets the Eye»!

Tous nos sens étaient en éveil pendant ce voyage au pays de Morgöth où les cadences de Voïvod ont pris vie à travers les harmonies insoupçonnées des cuivres, percussions et cordes le tout bonifié par les animations de Luc Leclerc à l’écran géant.

Entendre les messages apocalyptiques de Voïvod livrés avec tant de puissance nous mettait comme devant un fait accompli: l’humanité n’en a pas écouté les avertissements et notre autodestruction est imminente.

Un orgasme de sonorités

Nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait quand la chef d’orchestre, Dina Gilbert, est arrivée sur scène en nous saluant d’un horns up, mais nous savions que nous étions à la bonne place malgré le décor peu commun que nous offrait cette salle à l’allure d’un vaisseau spatial à l’acoustique parfaite.

C’était irréel de voir tous ces archets qui bougeaient à l’unisson et de percevoir toutes les subtilités des instruments parvenir à nos oreilles! Non mais, j’vous jure! On entendait même le xylophone! Chapeau à Francis Perron (Studio Radicart) pour ce travail gargantuesque où le quatuor a été mis en valeur tout en mettant de l’avant la présence, je le répète, d’un orchestre symphonique! Rien de moins!

Pas de mosh pit, peu de headbang, quelques bras dans les airs mais ô combien de cris d’approbation, d’applaudissements et de yeux étincelants qui tentaient de tout capter de ce concert monumental qui a reçu une ovation monstre!

Dans la salle, la mère de Daniel Mongrain était présente et je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer se remémorer toutes les heures qu’elle a « enduré » ses fils pratiquer à la maison pendant leur adolescence. Elle devait être extrêmement fière de lui et, en fait, comme me l’a souligné Jessy Fuchs (Slam Disques et plus) ce soir, nous avons tous assisté à la consécration de nos « enfants », de nos protégés, de nos défricheurs, Voïvod!

-Lou-

Programme de la soirée disponible pour téléchargement ici:
https://www.flipsnack.com/orchestresymphoniquedemontreal/programme-de-concert-vo-vod-symphonique/full-view.html

Photos gracieuseté de Gabriel Fournier

Vengeful // I Apokalypse // Présages @ Petit Campus, Montréal – 11 janvier 2025

Voici le compte rendu de Louise Girard et les photos prises par Yohann Steinbrich lors du spectacle de Vengeful présenté au Petit Campus de Montréal le 11 janvier et qui mettait également à l’affiche I Apokalypse et Présages.

 

Intense tu dis ? !

Après avoir présenté une soirée lugubre en 2022 et une brutale l’an dernier, l’année 2025 allait commencer avec une soirée intense… et le mot était faible.

 

Présages

Ayant appris l’existence de Présages avec l’annonce de ce spectacle, la curiosité m’a conduite sur leur page bandcamp pour écouter Pleurs. La fraîcheur des compositions m’ayant agréablement surprise, l’album a finalement résonné plusieurs fois en boucle dans mes oreilles cette semaine. J’avais bien hâte de voir quel serait le rendu live puisqu’à mon avis, c’est là que tout se révèle. De plus, leur petit côté post-apocalyptique à la Godspeed You! Black Emperor me donnait aussi l’occasion d’un rendez-vous avec moi-même dont j’avais besoin.

Je suis donc restée un peu en retrait dans la foule malgré le nombre incroyable de visages familiers afin de laisser pénétrer les ténèbres de façon adéquate. Entendons nous, derrière la fumée et les éclairages presque absents, ce que nous livre ce trio, ce n’est pas une trame sonore festive mais plutôt un voyage tribal et lugubre teinté d’un exutoire certain.

Mais d’où le bassiste, Cymon (Martlet https://martlet.bandcamp.com) sort-il donc ces cris de douleur? C’est dans une « noircitude » et une « sombreté » profonde que les compositeurs nous ont gardé en haleine pour la durée de leur set qui s’est terminé avec une séance électronique minimaliste.

 

 

I Apokalypse

Il y a dans les compos de ce quatuor d’Abitibi une rythmique qui emporte et qui, involontairement, prend le contrôle de votre nuque. Les moments plus lents vous tiennent par la main pour vous attirer directement dans leur univers sonore soutenu avant de vous assaillir par une attaque à trois voix rugissantes!

Une prestation sans failles digne d’un savoir-faire évident et, sans aucun doute, d’une rigueur et assiduité au local de pratiques!

J’ai trouvé qu’il y avait un petit quelque chose dans leur façon de monter leurs chansons qui me rappelait God Dethroned et Behemoth. Outre les pièces de leur album Destroyer of Worlds (2019), de nouvelles compos étaient au menu et le groupe prévoit les enregistrer dans les prochains mois.

Les gens se sont rapprochés, l’ambiance s’est réchauffée, le thrash s’est activé et les « Hé! Hé! Hé! » poings dans les airs se sont élevés vers la fin du set, signe qu’ils avaient conquis leur public. En tout cas, moi, ils m’ont « eue ».

 

Vengeful

Place aux instigateurs de cette soirée qui célébraient 20 ans de musique lourde et torturée. Dans leurs compositions, rien n’est laissé au hasard. Tout est méticuleusement travaillé et pensé en fonction de l’expérience globale qui sera offerte à l’auditeur. C’est sérieux, calculé et tout simplement envoûtant.

Je ne trouve pas de meilleure expression que celle que j’ai utilisée dans ma chronique précédente pour décrire l’exercice : MANTRA LUGUBRE.

Le niveau de technicité est hallucinant et la justesse d’exécution tout autant. Il y a dans cet innombrable agencement de notes des subtilités et une finesse qui rendent le tout digestible malgré la complexité.

Il faut dire que ce sont des musiciens chevronnés qui gravitent dans la scène depuis des années qui sont dans l’alignement.

Jean-Marie Leblanc – guitare + voix (Minds, Fate Fall, …)
Etienne Bayard – voix (Phobocosm)
Olivier Pinard – basse (Cryptopsy, Cattle Decapitation, Akurion, …)
Emmanuel Pronovost – guitare + voix, Philip Truesdell – batterie. ]

Alex Leblanc (Fracturus, Versus Chaos, …) est venu chanter deux chansons de son époque avec le band soit les tous débuts en 2003-2004. Ces morceaux avaient été à l’origine montées par les deux Leblanc pour leur ancien groupe Minds.

Certains moments de nos vies sont marqués par la souffrance, l’angoisse et c’est cette longue agonie qui transperce comme la lente descente de la lave qui ne laisse que des cendres derrière qu’ils ont réussi à transposer en musique.

La dernière pièce a été tout simplement un coup de masse alors qu’ils nous ont achevés avec 15 minutes de Transcending! Marc-André Grenier, ancien chanteur, a d’ailleurs accompagné Etienne en duo sur celle-là. En intro, Etienne avait lancé : « Ça va faire mal » et ça a effectivement touché.

Un death metal à écouter avec son âme.

 

-Lou-

King Diamond//Overkill//Night Demon @ MTelus, Montréal – 2 novembre 2024

Voici le compte rendu de Louise Girard lors du spectacle de King Diamond présenté par Heavy MTL et Extensive Enterprise au MTelus de Montréal le 2 novembre 2024 et qui mettait également à l’affiche Overkill et Night Demon.

 

Place au Roi !

Les disciples s’étaient donné rendez-vous au centre-ville de Montréal pour une grande messe funèbre. Comme nous étions le samedi qui suivait l’Halloween, j’aurais cru qu’il y aurait eu plus de gens qui auraient profité de l’occasion pour se transformer en Kim Petersen. J’ai tout de même croisé quelques personnes maquillées et quelques chapeaux haut-de-forme.

 

Night Demon

Le premier groupe monte sur scène à 19h et j’aimerais profiter de cette tribune pour faire un commentaire aux organisateurs : sur votre événement Facebook, il est inscrit 20h… Ce qui a pour effet de faire croire à bon nombre de fans que le show va commencer à cette heure-là. Il serait bien d’arrimer la promotion du spectacle avec l’horaire réel de la soirée pour éviter frustrations et déceptions de la part des fans. À 20h, le deuxième band était déjà sur scène depuis 15 minutes.

Ceci dit, il y a quand même déjà pas mal de metalheads dans la salle pour entendre le heavy rock très 80’s de Night Demon. Le trio Californien sert un rock ‘n’ roll à la Diamond Head que je qualifierais « de char ». Avec les deux Flying V à l’avant plan (une basse et une guitare), les gars installent l’ambiance et créent même du suspens avec leurs intros. Après le passage de leur mascotte qui boit directement dans le calice, la foule scande leur nom et en redemande, mais leurs 30 minutes sont écoulées.

 

Overkill

Juste un peu avant qu’Overkill viennent nous détruire les tympans, une femme est carrément tombée par terre derrière nous. Faisait-elle du body surfing? Non, elle se frayait simplement un chemin dans la foule et elle semble avoir flanché. Ce qui m’a amenée à me rendre compte que, tout comme nos idoles sur scène, nous vieillissons nous aussi, debout, au milieu de la foule, poing dans les airs. Nous sommes là, à admirer la forme de Bobby « Blitz » Ellsworth (65 ans ) et de Kim « King Diamond » Petersen (68 ans) mais qu’en est-il de la nôtre ? À quel rythme effréné notre passion nous amène-t-elle à vivre pour suivre la cadence de tous les shows qui passent cet automne ?

Je sais, »If it’s too loud, you’re too old », mais certains fans ne font pas plus attention à eux que les rock stars dans ces rassemblements euphoriques et doivent tout de même travailler le lendemain. Lorsque j’ai commencé à aller voir des spectacles en 1990, les « vieux » qu’on y croisait devaient avoir 30 ans tout au plus ! Il s’avère que ces rockers fidèles sont encore là, à côté de la fougue de la jeunesse et qu’il y a maintenant dans l’audience des fans de 7 à 77 ans !

Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas vu Overkill en show et, en fait, cela faisait 10 ans qu’ils n’avaient pas mis les pieds à Montréal ! Disons que de les voir dans cette grande salle a fait contraste avec le souvenir que j’ai d’eux aux FouFs en 1998 avec Bobby Blitz qui chante cigarette à la main. Seul membre original de la formation, on peut dire que Blitz est totalement « Rotten to the Core ». Mais où était donc son acolyte des premiers jours D.D. Verni ici remplacé à la basse par Christian Olde Wolbers, (ex-Fear Factory) ? Chapeau à Jeramie Kling (Inhuman Condition, Ex Deo) en feu au drum et aux deux guitaristes (Dave et Derek) qui sont quand même là depuis plus de 20 ans. Je crois que c’est la première fois que je trouvais que les compos d’Overkill sonnaient presque power metal par moments ! Mais, comme nous le dit si bien leur hymne national : « We don’t care what you say… F*&% You ! »

 

King Diamond

Lorsque le rideau se lève pour faire place au Roi des ténèbres, la première chose qui saute aux yeux, c’est l’incroyable utilisation de l’espace de scène ! Trois étages de rampes et de décors pour en mettre plein la vue et « assassiner » devant nos yeux la pauvre petite Abigail ! (Mention honorable ici au staff du Mtelus pour le montage / démontage!) Laissant la foule sans défense, King Diamond parcourt son répertoire musical de près de 40 ans de carrière au grand plaisir de tous qui n’hésitent pas à chanter avec lui les notes les plus stridentes permises par leurs cordes vocales ! Derrière les claviers, Myrkur assure d’ailleurs un peu d’écho. Les solos de Mike Wead et de l’iconique Andy LaRocque nous donnent des frissons autant que les danses macabres et les poupées dans le formol qui s’offrent à nous visuellement.

Entre les chansons, le King interagit avec les fans et présente un côté humain humoristique qui fait presque contraste avec son personnage. Il nous raconte d’ailleurs comment on traitait « efficacement » les débalancements hormonaux et les maladies mentales en 1920 avec quelques décharges électriques et nous promet qu’il a du matériel pour poursuivre la composition d’une nouvelle trilogie non pas idyllique mais plutôt « asilique » !

Longue vie au Roi !

P.S Merci à Jo pour la copie du # 3 de sa revue papier Killer Magazine (https://icewar.bandcamp.com/merch/killer-magazine-issue-3) que j’ai pu lire dans le métro sur le chemin du retour ! Old School !

-Lou-
https://www.facebook.com/sangfraiszine
https://www.facebook.com/histoiremetalqc

 

Amorphis//Dark Tranquility//Fires In the Distance @ Théâtre Fairmount, Montréal – 2 octobre 2024

Voici le retour complet et photos prises par Louise Girard lors du spectacle de Amorphis présenté par Extensive Enterprise au Théâtre Fairmount de Montréal le 2 octobre et qui mettait également à l’affiche Dark Tranquility et Fires In The Distance.

 

Émotions, technicité et foule chaleureuse!

La soirée promettait d’être chaude puisque le Théâtre Fairmount affichait complet (capacité de 600 personnes) pour ce rendez-vous des amateurs de death mélodique.

 

Fires in the Distance

Pour le premier band, Fires in the Distance, il y avait déjà assez de têtes dans la salle pour que le groupe se sente le bienvenu. Le quatuor américain sert ses compos avec une grande justesse d’exécution. Par contre, le clavier, qui prend beaucoup de place à l’audio, est invisible sur scène! C’est une track préprogrammée qui les accompagne et, avec toutes les avancées technologiques disponibles, j’en était même, par moments, à me demander si elle avait été créée de façon artificielle…

Je dois vous avouer que j’ai trouvé que leur musique manquait de coeur. Comme si ce n’était qu’un enchaînement de notes qui coulent bien et qu’on aurait oublié d’y ajouter les émotions qui devraient en principe s’y rattacher.

 

Dark Tranquillity

Tout autre son de cloche pour Dark Tranquillity qui servent leurs compos en mettant leurs tripes sur la scène. Mikael Stanne, chanteur, expose sa vulnérabilité et sa sensibilité passant d’un vocal hargneux à une voix plus mélodique. « Montréal » a-t-il dit, sourire aux lèvres, alors qu’il s’abreuvait de nos cris et ovations. On a senti un puissant échange d’énergie entre la foule et le groupe tout au long de leur prestation.

Lorsque Mikael a dit que le setlist contiendrait des obvious, des new, des old et des surprises, j’ai entendu quelques titres des années 90 se faire nommer dans la foule. Mais le old n’a pas été si old. Il faut dire que la formation suédoise a tout de même treize albums studio depuis ses débuts en 1991.

Mikael, seul membre original et humain exceptionnel, peut compter sur son acolyte de longue date, Martin Brändström, aux claviers et sur le talent de musiciens chevronnés pour, selon ses dires, ENFIN pouvoir présenter des chansons qui étaient autrefois trop complexes à jouer live. Une prestation généreuse, des musiciens visiblement heureux d’être là et une complicité belle à voir.

« Thanks for understanding us » – Mikael

 

Amorphis

Pour ce qui est d’Amorphis, leurs voisins d’Helsinki, la foule s’est un peu éclaircie ce qui a permis une entrée d’oxygène frais et un peu plus de confort dans la salle pour apprécier leur prestation qui nous a fait voyager dans le temps. Lorsque j’avais croisé le groupe sur la croisière 70K Tons of Metal en 2023, j’avais remercié Tomi Joutsen, leur chanteur depuis 2004, d’avoir servi My Kantele puis, on avait discuté d’autres sujets et je n’avais pas eu l’occasion de lui dire que j’adore aussi les compos de son époque à lui, particulièrement Wrong Direction et The Bee de l’album Queen of Time. Considérons que c’est maintenant chose faite avec cette chronique.

Solide performance, très bon son et un avantage tout de même de cette petite salle intime a été de pouvoir voir ces deux formations mythiques de Scandinavie d’aussi près que d’une longueur de bras et presque nez à nez.

-Lou-