Critique d’album: The Neal Morse Band – «The Similitude of a Dream»

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The Neal Morse Band
«The Similitude of a Dream»
Radiant Records
11 Novembre 2016

Disc 1.
1. «Long Day»
2. «Overture»
3. «The Dream»
4. «City Of Destruction»
5. «We Have Got To Go»
6. «Makes No Sense»
7. «Draw The Line»
8. «The Slough»
9. «Back To The City»
10. «The Ways Of A Fool»
11. «So Far Gone»
12. «Breath Of Angels»

Disc 2.
1. «Slave To Your Mind»
2. «Shortcut To Salvation»
3. «The Man In The Iron Cage»
4. «The Road Called Home»
5. «Sloth»
6. «Freedom Song»
7. «I’m Running»
8. «The Mask»
9. «Confrontation»
10. «The Battle»
11. «Broken Sky/Long Day Reprise»

***Scroll down for English version.
Je ne vais pas perdre de temps à faire une introduction trop longue qui mentionne le parcours de Neal Morse, ses différents bands, etc. Je vais simplement me contenter de mentionner que pour la deuxième fois en moins de deux ans, le Neal Morse Band (Neal Morse, Mike Portnoy, Randy George, Bill Hubauer et Eric Gillette) vient de nous pondre un grand album. Il y a beaucoup de choses à dire et de points à éclaircir pour «The Similitude of a Dream» alors je me lance.

Je ne pense pas me tromper en avançant que l’album «The Similitude of a Dream» a été l’album le plus attendu de 2016 dans le monde du prog, pour trois raisons.

1. Le nom Neal Morse est généralement associé à de la musique de qualité.
2. Le hype créé par Mike Portnoy (voyez avec ce lien).
3. Au fur et à mesure que les détails concernant l’album sortaient, l’intérêt ne faisait que grandir. Il y avait cette fois-ci encore plus de place pour les autres collaborateurs dans le groupe, autant pour la composition que pour la performance vocale. Musicalement parlant, l’album est massif, avec plus de 1h46 de musique répartie sur deux disques.
4.L’histoire est vaguement basée et adaptée sur le livre Le Voyage du Pèlerin de John Bunyan. Un album concept en bonne et due forme. Avec tout ça, c’est normal que les attentes soient hautes !

Il existe à mon avis deux types bien distincts d’albums concepts. Les albums qui sont dirigés par l’histoire, et les albums qui sont dirigés par la musique. Quand je parle d’un album dirigé par l’histoire, je pense à des albums comme «Testimony 1 et 2», «Snow» et «The Astonishing», où l’histoire sert de ligne directrice pour ensuite bâtir et faire «fitter» la musique autour. Quand je parle d’un album dirigé par la musique, je pense à des albums comme «Sola Scriptura», «Question Mark», «Scenes From a Memory» et «The Whirlwind» où la musique est (probablement) venue en premier, à laquelle une histoire a été attachée par la suite. Personnellement, j’ai une nette préférence pour les albums dirigés par la musique, parce que j’ai toujours accordé une plus grande importance à la musique qu’aux paroles ou à l’histoire, et que généralement ces albums sont musicalement excellents. Les albums que j’ai cités plus hauts figurent parmi mes favoris de tous les temps. Avec «The Similitude of a Dream», j’ai l’impression que c’est un mix des deux. C’est difficile à dire, parce qu’il y a des éléments de l’album qui sont très forts musicalement, et je sens qu’ils sont venus d’eux-mêmes pendant les sessions de composition sans devoir être attachés à une histoire. De l’autre côté, Neal Morse avait une histoire bien précise à raconter, et à quelques endroits ça me semble forcé un peu.

L’album est long, très long, trop long. Même s’il n’y a pas vraiment de longueurs dans le sens classique du terme, ni de chanson/transition ridicules (comme des bruits de machine et de robots sur un album vraiment trop long dont je vais taire le nom pour ne pas repartir dessus encore pendant deux pages), j’ai l’impression que cet album aurait eu encore plus d’impact s’il avait été épuré à un seul bon disque de 80 minutes. S’ils avaient tenu mordicus à sortir toute cette musique, deux formats auraient probablement été plus appropriés :

1. Format «The Whirlwind»: Album principal de 75-80 minutes sur le premier disque, avec les chansons bonus sur le deuxième disque. Deux des quatre chansons bonus qui sont des compositions originales sur «The Whirlwind» étaient musicalement directement liées avec les chansons du disque principal, mais ne faisaient pas partie officiellement du canon de l’histoire, et c’était très bien ainsi. Un album est habituellement évalué sur la qualité de son contenu principal, rarement sur la qualité du disque bonus, quand il y en a un. Après tout, c’est le genre de packaging qu’ils ont fait avec «The Grand Experiment». Cinq chansons sur le disque principal faisant «seulement» 52 minutes, deux compositions originales, une reprise et deux chansons live en bonus sur le deuxième disque.
2. Format «Six Degrees of Inner Turbulence»: Un disque de chansons indépendantes, et un disque avec une chanson très longue et épique qui raconte une histoire. Sur «The Similitude of a Dream», il y a certaines transitions entre les chansons qui paraissent un peu forcées. J’ai l’impression que pour certaines chansons, ça aurait été mieux qu’elles aient eu un début et une fin bien définis, comme sur un album régulier. J’ai l’impression que ça a eu un facteur limitateur sur la façon dont elles ont été écrites.

Je pense que ça vaut la peine de s’attarder sur ce point, car il a été dit en entrevue que lors de la conception de cet album, il y avait plusieurs points de vue dans le band. Mike Portnoy était contre l’idée d’un album double (»The Similitude of a Dream Theater, quelqu’un ?). Bill Hubauer voulait faire deux albums de 45-50 minutes. Neal Morse voulait explorer le concept de façon exhaustive. Alors ça a donné un album double de 1h46 minutes!

Même si l’album s’écoute relativement bien de A à Z, il y a certaines chansons qui sont clairement des transitions musicalement non nécessaires. La troisième «The Dream» et la cinquième «We Have Got to Go» en sont de bons exemples. Elles viennent beaucoup trop ralentir le rythme imposé par «Long Day»/«Overture» et l’excellente «City of Destruction». Quand je parlais d’album dirigé par l’histoire, ce sont deux chansons qui, à mon avis, ont été ajoutées par la suite pour faire couler l’histoire de façon plus linéaire. Personnellement, j’aurais enlevé ces deux chansons, et je me serais servi du ton dramatique de «City of Destruction» pour nous envoyer l’élément déclencheur en pleine face directement après l’ouverture. Les éléments expliqués par «The Dream» et «We Have Got to Go» auraient pu être utilisés de façon rétroactive (en flashbacks) dans les autres chansons de l’album, pour avoir ainsi une histoire moins linéaire.

Il y a quelques autres chansons qui auraient pu être enlevées ou dont les éléments intéressants auraient pu être mergés/résumés dans d’autres chansons. C’est le cas de «The Slough», «Confrontation» et «The Battle» qui sont des instrumentales avec des éléments intéressants, mais qui répètent souvent des thèmes qui ont été utilisés à plusieurs autres endroits sur l’album.

Parmi les chansons les mieux réussies, je dois lever mon chapeau à «Long Day/Overture» et «Broken Sky/Long Day (Reprise)» qui contiennent plusieurs éléments signature de Neal Morse et qui démontrent encore une fois tout son talent et sa facilité à composer du bon prog. «City of Destruction», «Make No Sense», «The Ways of a Fool», «So Far Gone» et «The Man in the Iron Cage» sont mes autres préférées de l’album.

«The Similitude of a Dream» est un excellent album. Je pense par contre que Mike Portnoy a mis la barre trop haute pour les attentes. Ce n’est jamais facile de faire une critique d’un album aussi complexe en peu de temps (7 écoutes complètes en 10 jours), c’est le genre d’album qu’il faut se donner beaucoup de temps et de recul pour pleinement apprécier. Mais je ne pense pas qu’il s’élèvera au statut de chef-d’œuvre aux côtés des «The Wall», «Tommy», «The Whirlwind» et «Scenes From a Memory». Tant mieux si je me trompe. Est-ce que ce sera l’album prog de l’année? Fort probablement, en partie pour sa qualité, mais aussi en partie parce que 2016 n’a pas été une très bonne année pour le prog.

Note : 9/10

Mathieu Audet (Rédaction)
Lex Ivian (Édition)

 

 

 

 

 

 

I won’t waste a lot of time with a too long introduction about Neal Morse’s career, his different bands, etc. I will simply state that for the second time in less than two years, the Neal Morse Band (Neal Morse, Mike Portnoy, Randy George, Bill Hubauer and Eric Gillette) managed to release another great album. There is much to say and clarify about «The Similitude of a Dream», so here we go.

I don’t think I am mistaken when I say that «The Similitude of a Dream» was the most hyped album of 2016 in the prog world, for three main reasons.

1. The Neal Morse name is generally associated with quality music.
2. The hyped created by Mike Portnoy (Here’s the link to see what it was all about).
3. Each time new information was revealed about the album the hype was growing. There was even more involvement from the other band members during the writing process and the vocal performance as well. The album is massive, clocking at more than 1h46 of music.
4. The story is loosely based on The Pilgrm’s Progress by John Bunyan. A concept album as it should be. With all these elements on the table, the hype is real!

There are two kinds of concept albums in my opinion. The ones that are story driven, and the ones that are music driven. When I’m talking about story driven albums, I’m referring to albums such as «Testimony 1 and 2», «Snow» and «The Astonishing», to name a few, where the story is used to build the music around it. When I’m talking about music driven albums, I’m referring to albums such as «Sola Scriptura», «Question Mark», «Scenes from a Memory» and «The Whirlwind», where the music came first, and then the conceptual lyrics are attached to it. I have a personal preference for the music driven conceptual albums, because I have always thought that the music was more important than the lyrics when you want to tell a story. With «The Similitude of a Dream», it is hard to tell whether it is a story driven album or a music driven album. Seems like it a mixture of both to me. There are very strong elements on the musical side of things, and on the other side, Neal Morse has a great story to tell. Sometimes it feels like the connection between the music and the lyrics was a bit forced.

The album is long, very long, too long. Even though there are no fillers on this album and no absurd transitions (like machines/robot sounds on an album I won’t name because I don’t want to write another two pages on it), I think that this album would have had more impact as a one disc album. If they wanted to release all this music, they could have used on of these two formats:

1. «The Whirlwind» format: Main album 75-80 minutes on the first disc and the others songs as bonus songs of the second disc. Two of the four bonus songs on «The Whirlwind» where musically tied to the main album, but where not «canon» to its story, hence the bonus disc. An album is almost always judged on it’s «main» content, not on its bonus content. It’s the kind of packaging that they used on «The Grand Experiment». Five songs on the main disc clocking at «only» 52 minutes, with two original song, a cover and two live songs as bonus content on the second disc.
2. «Six Degrees of Inner Turbulence» format: One disc with independent songs, and a second disc with a big, epic and lengthy song to tell a great story. On «The Similitude of a Dream», there are some transitions between song that are a bit forced and stretched. I think that some songs on this album should have a clear beginning and ending, like a «regular» song on a «regular» album. It feels like these songs could have been more expanded if they had not to fit with the story.

I think that the whole packaging thing is worth of a lengthy discussion, because it has been mentioned several times during interviews with the band. Mike Portnoy was against the idea of a double concept album (The Similitude of a Dream Theater, anyone?). Bill Hubauer wanted to do two 45-50 minutes albums. Neal Morse wanted to explore the concept extensively. In the end, this gave birth to this massive 1h46 minutes double concept album!

Even though you can listen to the whole album very easily, there are a few songs that are more useless transitions than real songs. It is the case with «The Dream» and «We Have Got to Go». They slow down too much the pace settled by «Long Day»/«Overture» and the excellent «City of Destruction». When I was talking about story driven albums, these two songs are a perfect example. I don’t think that these two songs where an absolute necessity. They could have used the dramatic tone of «City of Destruction» as the initiating event for the story immediately after the overture for a more confusing and in-your-face feeling, in a good way. The story that is told by «The Dream» and «We Have Got to Go» could have been easily integrated in the others songs, as a way to tell the story with flashback elements to get a less linear story.

There are some songs that could have been removed from the main story line, or some elements that could have been merged/streamlined in other songs. This is the case with «The Slough», «Confrontation» and «The Battle». They are instrumental with some interesting elements, but they also contain too many repetitions of other patterns from the rest of the album.

The greatest songs on this album in my opinion are «Long Day»/«Overture» and «Broken Sky/Long Day (Reprise)». They are the opener and the closer songs, and they contain everything we long from Neal Morse. «City of Destruction», «Make No Sense», «The Ways of a Fool», «So Far Gone» and «The Man in the Iron Cage» are my other favorites.

Make no mistake, «The Similitude of a Dream» is an excellent album. I just think that Mike Portnoy put the bar too high when he spoke publicly about the album. It is never easy to do a review of such a massive album in a short period of time (7 complete listens in 10 days). It’s the kind of album that needs time and that I am sure will grow even more on me. But I don’t think it’s THE MASTERPIECE that was promised to us. I might be wrong. Is it going to be the prog album of the year? It is very likely. In part because it is a great album, but also because 2016 was not the best year for prog.

Note: 9/10

Mathieu Audet

 

Critique d’album: The Cardboard Crowns – «Hold On»

The Cardboard Crowns - Hold on artwork cover

THE CARDBOARD CROWNS
«Hold On»
2016

Liste des pièces
«Hold On»
«Little Voice»
«Silence»
«Vacances»
«Dance»
«Silly Hearts»
«Take the Blame»
«Tired»
«Panic»
«Si Triste»
«Strangle»

*Scroll down for English version
Moins d’un an et demi après nous avoir pondu l’excellent et premier album «Global Citizen», le groupe de pop punk/ska THE CARDBOARD CROWNS nous revient en force avec son deuxième opus «Hold On». Dès la première écoute, on y retrouve tous les éléments qu’on avait aimés du premier album: chansons variées dans le style et dans l’intensité. Les gars du groupe ont conservé leur recette gagnante, c’est-à-dire des mélodies accrocheuses et des arrangements simples, mais efficaces.

Côté production, je me serais attendu à une coche de plus étant donné que c’est un deuxième album. J’aurais préféré avoir un peu plus de finition sur les détails, en particuliers sur le synchronisme des différents vocaux. Peut-être que c’était voulu ainsi aussi, ce n’est pas si grave dans le fond, quand tu as des bonnes chansons, c’est bon peu importe la façon dont c’est rendu, et c’est ça qui compte. Je n’ai pas (encore) vu le groupe en live, mais une chose est sûre, ça doit être le fun en (insérez votre juron préféré!) Ce sera un rendez-vous pour moi la prochaine fois qu’ils viennent à Québec!

L’album est disponible pour écoute et en vente sur la page Bandcamp du groupe:

Note : 9/10

Mathieu Audet

Less than a year and a half after releasing their debut album «Global Citizen», the guys from THE CARDBOARD CROWNS strike again with their second album «Hold On». Straight from the first listen, you’ll recognize all of the elements that made their first album so great: a lot of diversity in the style and intensity of the songs. You don’t change a good formula when you have one: melodies with great hooks and simple but effective arrangements.

I expected the production of the album to be a bit better, since it is their second. I found that the vocals could have been a bit better synchronized when two or more people are singing. Maybe it was deliberate, to get more of a «live feeling». It’s not that important. When you have great songs, they will be good no matter how they are rendered. I have yet to see the band live, I heard that they pack a great punch on stage. It is a must for me next time they come to Quebec City!

Their album is available for streaming and is also sold on their Bandcamp page:

Note : 9/10

Mathieu Audet

 

Critique d’album: Dream Theater – «The Astonishing»

Dream Theater - The Astonishing Cover Artwork

DREAM THEATER
«The Astonishing»
Roadrunner Records
2016

Liste des pièces
Act 1
«Descent of the NOMACs»
«Dystopian Overture»
«The Gift of Music»
«The Answer»
«A Better Life»
«Lord Nafaryus»
«A Savior in the Square»
«When Your Time Has Come»
«Act of Faythe»
«Three Days»
«The Hovering Sojourn»
«Brother, Can You Hear Me?»
«A Life Left Behind»
«Ravenskill»
«Chosen»
«A Tempting Offer»
«Digital Discord»
«The X Aspect»
«A New Beginning»
«The Road to Revolution»

Act 2
«2285 Entr’acte»
«Moment of Betrayal»
«Heaven’s Cove»
«Begin Again»
«The Path That Divides»
«Machine Chatter»
«The Walking Shadow»
«My Last Farewell»
«Losing Faythe»
«Whispers on the Wind»
«Hymn of a Thousand Voices»
«Our New World»
«Power Down»
«Astonishing»

*Scrolls down for the English version
La première pensée qui m’a traversé l’esprit après la première écoute du beaucoup trop long album «The Astonishing» fut: Une maudite chance que je n’ai pas payé près de 100$ pour aller les voir au Capitole de Québec performer cet album en entier le 14 avril prochain!

Sérieusement, le plus récent effort de DREAM THEATER, l’ambitieux «The Astonishing» est tellement massif que je ne sais pas par où commencer… Mais essayons quand même! Avant de commencer, je dois toutefois déclarer ceci: J’ai volontairement attendu un bon bout de temps avant de publier cette critique, pour me laisser un bon mois pour digérer cet album.

L’album est d’abord et avant tout beaucoup trop long, faisant près de 130 minutes (!!!). Si au moins la moitié de l’album avait été du niveau de qualité auquel le groupe nous a habitués, au moins on aurait eu plus d’une heure de bon stock, le reste étant un peu comme du bonus (dans le même style que le dernier album d’Iron Maiden, qui aurait pu facilement rentrer sur un seul disque s’ils avaient fait preuve d’un peu plus d’auto-critique). Les deux chansons qui ont été sorties en single avant la date de parution («The Gift of Music» et «Moment of Betrayal») figurent parmi les meilleures chansons de l’album. «Dystopian Overture», «Three Days» et «A New Beginning» en font également partie.

L’album est peut-être un peu trop ambitieux pour rien. C’est comme si les gars de DREAM THEATER cherchaient des challenges là où il n’y en a pas. Ils tirent dans toutes les directions, en essayant d’abord d’intégrer plusieurs styles musicaux dans les chansons. James Labrie qui «essaye» de faire les différents personnages avec sa voix, ça ne «fitte» pas vraiment… À force de trop vouloir faire différent pour faire différent, ça peut nous péter en pleine face… Ayreon est le maître du rock opéra, est-ce qu’on peut lui laisser svp! Et que dire du visuel cheap (personnages, carte, histoire) digne des jeux vidéo de la fin des années 1990. On dirait «Command and Conquer» ou «Red Alert»!

Je sais que le débat est éternel et que le sujet a été usé à la corde, mais l’absence de Mike Portnoy se fait cruellement sentir sur cet album, sur tous les aspects. Ça avait commencé avec l’album éponyme (ça n’avait pas vraiment eu le temps de paraître sur «A Dramatic Turn of Events»), et ça nous pète en pleine face sur «The Astonishing». Je sais qu’on est tous d’accord que techniquement, Mangini plante Portnoy une main dans le dos, mais pour le reste, le feeling, la vision, la direction, ouf…

Et les comparaisons avec l’album «Scenes From a Memory», ok on va arrêter ça tout de suite? «Scenes From a Memory» avait une histoire intéressante, avec un bon équilibre entre narration et extrapolation. Musicalement, c’était bien sûr un chef d’œuvre, chacune des chansons avait sa raison d’être et sa propre énergie. Il y avait une bonne cohésion et l’album formait un tout. Sur «The Astonishing», une bonne partie des chansons se ressemble et il n’y a pas beaucoup de liens à faire avec la musique et les paroles… L’histoire est tellement mauvaise, tellement cheap, tellement cliché… ouf!

Autres points en rafale:
– Production: Très ordinaire, pour ne pas dire merdique, en particulier pour la batterie.
– Performance: Assez déçu de la performance de Mike Mangini. Trop mécanique, pas de moments «wow» ou mémorables. C’est probablement l’album avec le moins de clavier de tout le catalogue de DREAM THEATER.
– Autant «Dystopian Overture» fait très bien sa job, autant la dernière «The Astonishing» tombe à plat.
– Il y a une chanson qui s’appelle «The X Aspect». Pourquoi pas «The X Factor» tant qu’à y être? 😉

Les gars de DREAM THEATER sont un peu les Jaromir Jagr du métal progressif. Ils sont encore très bons pour leur âge et ont encore leur place dans la ligue. Sauf que, contrairement à Jaromir Jagr qui demande un salaire beaucoup moins élevé que dans ses belles années, les prix des albums et surtout des billets pour voir Dream Theater live ne baissent pas, eux. Peut-être que présenté en intégralité live, l’album peut prendre plus de sens, ce sera à voir… (pas pour moi, en tout cas!).

Sur chacun des albums de DREAM THEATER, il y a toujours eu des chansons qui sortaient du lot, qui nous faisaient dire «wow!» et que même 5 ou 10 ans plus tard, on est content de réécouter. On dirait qu’ici, ils sont tombés dans le piège de l’album générique ou qu’ils ont trop essayé de faire fitter la musique à l’histoire. Je ne sais pas pour vous, mais l’appréciation d’un album pour moi passe à 99% par la musique.

Cet album me laisse un léger goût amer. Je le mettrais même dans le top trois des pires albums de DREAM THEATER, avec «When Dream and Day Unite» et «Falling Into Infinity». Il faut qu’on se comprenne bien: Cet album est probablement meilleur que ce que bien des groupes pourront produire dans leur carrière entière, mais pour DREAM THEATER, le standard de qualité n’est pas au rendez-vous. Probablement qu’avec le temps j’en viendrai à apprécier un peu plus l’album, j’ai souvent tendance à être trop sévère. Mais pour l’instant, avec tout le hype et le potentiel qu’il y avait autour de cet album, j’en suis quand même déçu… À quand une comédie musicale signée DREAM THEATER rendu là? Au moment d’écrire ces lignes, la nouvelle du jeu vidéo n’était pas encore sortie… Parce que oui, il va y avoir un jeu vidéo «The Astonishing»! Ça ne s’invente pas!

Note: 4.35/ 10

J’ai mal à mon DREAM THEATER

Mathieu Audet

«The Gift of Music»

«Moment of Betrayal»

 

The first thought that crossed my mind after I listened for the first time to the too long album «The Astonishing» by DREAM THEATER was: I’m damned lucky I did not pay close to $100 to see them perform this album in full at the Capitole de Québec this coming April 14th!

Seriously, the most recent effort by DREAM THEATER, the ambitious «The Astonishing» is so massive that I do not know where to start if I’m to talk about it… but let’s start anyway! Before I begin, I must however say this: I deliberately waited a long time before publishing this review, I had to allow the album a full month to sink in.

The album is first and foremost far too long, clocking at nearly 130 minutes (!!!). If at least half of it was at the level of quality that the group has accustomed us, we would then have more than an hour of good stock, the remainder falling in the category of bonus and extras (in the same style as the last Iron Maiden‘s album that could easily fit on one disc had they shown a little more self-criticism). The two singles released before the album («The Gift of Music» and «Moment of Betrayal») are among the best songs of the album. «Dystopian Overture», «Three Days» and «A New Beginning» complete the top 5.

The album is perhaps a bit too ambitious for nothing. It is like if the guys from DREAM THEATER were looking for challenges where there is none. They shoot in all directions, first by trying to integrate several musical styles in the songs. Secondly, James Labrie trying to do different characters with his voice did not convince me … By dint of trying too hard to be different for the sake of being different, it can blow up in someone’s own face … Ayreon is the master of Rock Opera, is it possible to remember it please! And what’s the point with the cheap visual complement to the album (characters, map, history) worthy of video games from the late 1990s like «Command and Conquer» or «Red Alert»!

I know the debate will be eternal and that the subject has been overtalked about, but this album reveals the full impact of the absence of Mike Portnoy, on all aspects. It started with the eponymous album (it did not really have time to appear on «A Dramatic Turn of Events»), but it is all over on «The Astonishing». I know we all agree that technically Mangini beats Portnoy with an arm tied in the back, but for the rest, the feeling, the vision, direction, phew…

Talking about comparisons, can we stop immediately to compare it with the album «Scenes From a Memory»? «Scenes From a Memory» was an interesting story, with a good balance between narrative and extrapolation. Musically, it was of course a masterpiece where each song had its reason for being and its own energy. There was a good cohesion and it gave more than the some of its parts as a whole album. On «The Astonishing», many songs are alike and there is not a strong link between music and lyrics… The story is so bad, so cheap, so cliché… phew!

Other random thoughts:
– Production: Very ordinary, not to say crappy, especially for the drum.
– Performance: I’m pretty disappointed with the performance of Mike Mangini. It’s too mechanical, no «wow» or memorable moments. This is probably the album with the less keyboard of the entire DREAM THEATER‘s catalog.
– As much «Dystopian Overture» does its job very well, «The Astonishing» falls flat to close the album.
– There is a song called «The X Aspect». Why not «The X Factor» for that matter?

The guys from DREAM THEATER are a bit like the Jaromir Jagr of progressive metal. They are still very good for their age and still have their place in the league. Except that unlike Jaromir Jagr who demand a salary much lower than in its heyday, the price for albums and especially tickets to see DREAM THEATER live are not getting cheaper. Maybe presented live in full, the album could make more sense, it remains to be heard and seen… (not for me, anyway!).

On each album DREAM THEATER have always crafted songs that stood out of the lot, that made us say «wow!» and that, even 5 or 10 years later, we are happy to listen to. Here it will not be the case as it sounds like they have fallen into the trap of generic album trying to do too much to fit music and history. I do not know about you, but for me I enjoy an album 99% through music.

This album gives me a slight bitter taste. I even put it in the top three of the worst albums of DREAM THEATER, with «When Dream and Day Unite» and «Falling Into Infinity». I need to be precise though: This album is probably better than what many groups can produce in their entire career, but for DREAM THEATER, the standard of quality is not at the rendezvous! Probably with time, I will come to appreciate the album a little more, I often tend to be too severe. But for now, with all the hype and potential that there was around this album, I’m still disappointed… When does a musical comedy by DREAM THEATER is scheduled? At the time of this writing, the new video game was not yet out… Because yes, there will be «The Astonishing», the video game! Do you think I would joke about this…!

Note: 4.35/ 10

Mathieu Audet

 

Top 5 Mathieu

Avec toute la bonne musique qui est parue cette année, difficile de choisir! Mais puisque dans la vie il faut toujours tracer une ligne à quelque part, voici mon top 5 musical de cette année. – Mathieu

1. Steven Wilson – «Hand. Cannot. Erase.»

Steven Wilson - Hand Cannot Erase

Steven Wilson est comme un bon vin: Avec le temps, il ne fait que gagner en qualité. C’en est notamment le cas avec son dernier album «Hand. Cannot. Erase.». dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ce lien. C’est un chef d’œuvre d’un bout à l’autre. C’est fascinant ce qu’un génie peut réaliser lorsqu’il n’a aucune contrainte! J’ai déjà extrêmement hâte de le revoir à Québec le 29 février prochain.

2. Neal Morse – «The Grand Experiment»

The Neal Morse Band - The grand experiment

Oui je sais, j’avais «seulement» donné la note de 8.5 à cet album dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ce lien, mais à force de le réécouter (et combien de fois que je l’ai fait cette année!), on se rend compte que cet album a beaucoup à offrir. La collaboration accrue des autres membres du groupe est plus que la bienvenue!

3. Ghost – «Meliora»

Ghost - Meliora cover

J’en avais parlé que très brièvement dans un gangbang musical, et c’est un autre album dont j’ai pu apprécier la qualité au fil des écoutes. Avec ce troisième album, Ghost prend son envol et sera un des groupes de l’heure dans les prochaines années.

4. Riverside – «Love, Fear and the Time Machine»

Riverside - Love, Fear and the Time Machine

J’ai mangé plusieurs fois de la fondue dans les derniers mois, ce qui veut dire que j’ai écouté beaucoup de Riverside. Jamais je ne l’ai regretté. En plus, le groupe est venu défendre leur album avec brio en septembre dernier à Québec. Chapeau! Allez lire ma critique en cliquant ce lien.

5. Spock’s Beard – «The Oblivion Particle»

Spock's Beard - The Oblivion Particle

La seule chose qui manquait sur cet album était une collaboration avec Neal Morse. Je la voulais, je l’ai eue! Le duo album + nouvelle chanson «Falling for Forever» fait que Spock’s Beard mérite amplement sa place dans ce top 5. Allez lire ma critique de l’album en cliquant ce lien.

Mentions honorables:
The Tangent – «A Spark in the Aether»
Iron Maiden – «The Book of Souls»
Inner Odyssey – «Ascension»
Piezo – «Nova»
Kaipa – «Sattyg»
Nightwish – «Endless Forms Most Beautiful»
Between the Buried and me – «Coma Ecliptic»

Thoughts and reflections about «Epic Lifestyles»

*Scroll down for original English version
Andra Dare
a eu l’extrême gentillesse de prendre le temps de nous donner des informations supplémentaires entourant la conception de son album. Voici donc quelques réflexions à propos de «Epic LifeStyle». J’ai traduit le texte de sa version originale en anglais. – Mathieu Audet

 

Andra Dare - Epic Lifestyle

J’ai écrit et enregistré «Epic LifeStyle» lorsque je vivais à San Francisco. Peu de temps après être revenue d’un séjour d’un an en Afrique du Sud, j’ai rencontré une femme avec un tatou de Tisiphone (Lien Wikipédia si vous voulez savoir ce qu’est un Tisiphone) sur son bras droit. Elle avait une aura à la fois séduisante et dangereuse. Elle avait l’air hantée. Elle l’était. Nous sommes rapidement devenues amies, et avons passé beaucoup de temps ensemble dans les deux années qui ont suivi à explorer et s’aventurer dans les endroits les plus obscurs de San Francisco. Je suis tombée en amour avec elle, du moins c’est ce que je pensais à l’époque. Je l’aimais bien, mais j’étais plutôt en amour avec l’image que je m’étais fait d’elle. Ce fut la même chose pour elle. Durant cette période, j’étais également sur un parcours sombre, dévouée à Hécate (Lien Wikipédia si vous voulez savoir qui est Hécate), suivant consciemment et avec enthousiasme à ma façon la déchéance de Inanna. (Lien Wikipédia si vous voulez savoir qui est Inanna). Comment aurais-je pu refuser de suivre cette magnifique femme aux cheveux noirs avec un tatou de Tisiphone sur son bras? Elle était non seulement mon amie, mais également ma porteuse de lumière.

Plusieurs des chansons sur «Epic Lifestyle» sont des représentations tantôt réfléchies, tantôt purificatrices de nos aventures. Elles décrivent nos histoires et passions communes tout en portant des sentiments intenses d’envie, de perte et de dissociation. Certaines chansons comme «Ourania», «Swan», «Sublimations» et «Kyanos» sont purement purificatrices. Certaines autres, par exemple «Fury», furent inspirées par des histoires de mon amie et transposent l’intensité de sa beauté, ses passions, sa rage et sa dysphorie de genre.

Il y a eu bien sûr d’autres compagnons dans mon aventure, certains étaient des amoureuses, d’autres des gens tout simplement brillants et fascinants qui ont partagé ma route sombre pendant quelques temps.

«Cruel» est un hommage à une personne avec qui j’ai par la suite rompu après avoir durement travaillé pour réussir à la séduire. Les paroles de «Cruel» peuvent laisser sous-entendre que je m’en félicite, mais ce n’est pas le cas. Toute cette histoire fut douloureuse, et la chanson me sert de confession. Je m’y excuse sincèrement de lui avoir fait du mal.

«Horses» est une tentative un peu surréaliste de me remettre d’une autre de mes peines d’amour, qui elle était à la fois intensément réelle et illusoire. avec une femme magnifique et ensorcelante qui était aux prises avec une dépendance à l’héroïne.

Ce ne sont pas toutes les chansons sur «Epic Lifestyle» qui sont nées de relations amoureuses torrides. Quelques uns d’entre elles furent écrite rapidement, à la suite de brèves mais marquantes rencontres avec des étrangers.

Par exemple, «Dacryphilia» fut inspirée de sœurs jumelles se prenant pour des dominatrices. Elles avaient une aura simultanée de méchanceté et d’innocence. Elles s’appelaient elles-mêmes les Araignées Veuves. Elles avaient effectivement l’air de rechercher des partenaires soumis, et elles étaient particulièrement excitées de les soumettre à leur jeu masochiste jusqu’à en les faire pleurer. Elles avaient un attrait magnétique qui a capturé mon imagination, autant sur l’aspect de la sensualité que philosophique. J’ai donc tenté de capturer mon expérience dans cette chanson, en racontant et chantant l’histoire selon leur perspective.

La chanson «Inhale» est basée sur un rencontre très rapide avec une envoûtante étrangère dans un café Internet. C’est une tentative d’exprimer l’étrangeté et la puissance d’une telle rencontre éphémère. Tout ce que je peux être et ce qu’elle peut être se rencontrent soudainement. On le ressent très fortement, c’est formidable même si ça ne dure qu’un instant. C’est tellement étrange tout en étant dans le moment présent. Des fois, la confusion est une excellente muse.

«Forest» et «The Evil Inside» sont des efforts collaboratifs. J’ai eu la chance de devenir amie avec le compositeur et producteur Richard Wahnfried (Dr. Ohm). Ensemble, nous avons composé «The Evil Inside». J’ai également eu la chance de devenir amie avec Ellen Zaks, une brillante poète dont les ouvrages inspirés et hantés capturaient parfaitement ce que je voulais exprimer, le tout de façon beaucoup plus éloquente que je n’aurais pu le faire. Lorsque j’ai lu son poème «Forest», je fut stupéfiée par son pouvoir et sa beauté. Ellen a par bonheur accepté que j’utilise ses mots sur ma musique, ce qui fait que «Forest» demeure une de mes chansons favorites sur «Epic Lifestyle».

«Lilith» est d’autre part la chanson la plus personnelle sur l’album. S’il y a un fantôme à l’intérieur de moi, c’est lui qui a écrit et chanté cette chanson. La plupart des femmes comprennent «Lilith», malgré le niveau d’abstraction. Sur cette chanson, je ne fais pas seulement que chanter mon histoire, mais celle de la multitude d’enfants que j’ai rencontré lorsque j’étais en familles d’adoption durant ma jeunesse. Je pense que d’une certaine façon «Lilith» est une tentative de dénonciation de ceux qui abusent de leur autorité et de leur pouvoir. En procédant ainsi, cela me permet de reprendre mon identité et ma force.

Une vidéo faite par un fan de la chanson «Horses». / Fan made video for the song «Horses».

 

 

Andra Dare was kind enough to take the time to share with us some more information about her album «Epic Lifestyle». Here’s some thoughts on «Epic Lifestyle» (original text by Andra herself).

I was living in San Francisco, having just returned from a year-long sojourn in South Africa, when I wrote and recorded «Epic Lifestyle». Shortly after my arrival, I met a woman with a tattoo of Tisiphone on her right arm (Go read about Tisiphone on Wikipedia). She radiated danger of the most alluring kind, and seemed haunted. And she was. We became fast friends, and over the next couple of years we spent many hours adventuring, carousing, confessing, and exploring San Francisco’s dark, sparkling underground. I fell in love with her, or at least I thought I did. I did love her, but it was the idea of her that I fell in love with. And, in her own way, she fell in love with the idea of me, too. At this time, I was also on a dark journey – devoted to Hekate (To read about Hekate on Wikipedia), consciously and vividly embracing the proverbial Inanna’s descent (To read about Inanna on Wikipedia). So how could I not follow a beautiful, raven-haired woman with a tattoo of Tisiphone on her arm? She was, at the time, not only my friend, but my unwitting psychopomp, my light-bearer.

Several songs on «Epic Lifestyle» are either thoughtful or cathartic expressions of our adventures together. They embrace our shared stories and passions, and intense feelings of longing, loss, and dissociation as I tore off mask after mask. Some songs, like «Ourania», «Swan», «Sublimations» and «Kyanos» are purely cathartic, And some, like «Fury», were inspired by companion’s stories and the intensity of her beauty, her passions, her rage and dysphoria.

There were other fellow travelers, of course — other lovers, other fascinating and brilliant people who shared the road with for a spell along my dark path.

«Cruel», is a tribute to a lover I broke up with after luring her to me from a great distance. The lyrics to «Cruel» may make it sound like I’m gloating, but I’m not. The whole thing was really painful, and in «Cruel», I’m really confessing; I’m really apologizing for hurting her.

«Horses» is a semi-surrealistic attempt to recover from the loss of another love I shared — a love that was at once intensely real and intensely illusory — with a bewitchingly beautiful woman who was struggling with heroin addiction.

Not every song on «Epic Lifestyle» arose from torrid entanglements,. A couple of songs were penned quickly, after the most fleeting of encounters with memorable strangers.

For example, «Dacryphilia» was inspired by twin sisters posing as dominatrixes. They cast off an aura of simultaneous evil and innocence, and called themselves the Widow Spiders. They did, in fact, seem to lie in wait for submissive playmates, and they were particularly aroused by the act of bringing their masochistic submissives to tears during sensual encounters. They had a certain magnetic allure that captured my imagination, both sensually and philosphically, so I attempted to capture my two spiders in a song, singing as if from their perspective.

The song «Inhale» is based on the briefest contact with an enchanting stranger in an Internet chat room. It’s an attempt to express the strangeness and power of such ephemeral encounters. You know, everything that you are, and everything another person is, comes on blazing like a Universe. You can sense it, and you know it’s magnificent, but it vanishes in a flash. It’s the strangest thing to be so vast, and so present, and yet remain unseen. Sometimes bemusement is my only muse.

«Forest» and «The Evil Inside» are collaborative pieces. I was fortunate enough to become friends with the composer and producer, Richard Wahnfried (Dr. Ohm), and together we wrote «The Evil Inside». I also discovered and befriended, Ellen Zaks, a brilliant poet who’s insightful and haunted works seemed to capture everything I was trying to express, but more eloquently than I could ever dream of expressing myself. When I read her poem, «Forest», I was thunderstruck by its power and beauty. Ellen, fortunately, let me put her words to music, and «Forest» remains one of my favorite tracks on «Epic Lifestyle».

«Lilith», on the other hand, is the most intensely personal song on the album. If there’s a ghost inside of me, it is she who wrote and sang this song. Most women understand «Lilith», despite its poetic coding. But on a personal level, I’m not singing only the song of myself. I’m releasing the voices of a legion of children I encountered while surviving the U.S. foster-care system as a child. I think, in some way, «Lilith» is an attempt to name and measure those who abuse authority and power. By naming them and getting their true measure, I also name and reclaim myself and my own power.