Linkin Park: From Zero World Tour @ Centre Bell, Montréal – 5 août 2025

Voici les photos prises par Jimmy St-Pierre Gariépy lors du spectacle de Linkin Park présenté par Evenko et Live Nation Concerts au Centre Bell de Montréal le 5 août 2025 et qui mettait également à l’affiche PVRIS.

——————————————————————————————————————

Linkin Park

 

 

PVRIS

-Photographe: Jimmy St-Pierre Gariépy

Double Lancement: Sawyer Path & Earthsade + Invités @ Petit Campus, Montréal – 2 août 2025

Voici les photos prises par Guillaume Gélinas lors du double lancement de Sawyer Path & Earthshade présenté au Petit Campus de Montréal le 2 août 2025 et qui mettait également à l’affiche Absconder et Red Raven Chaos.

—————————————————————————————————-

Retour sur le spectacle

Le 2 août dernier avait lieu au Petit Campus à Montréal un double lancement : le premier Ep du groupe Earthshade ainsi que le nouveau Ep de Sawyer Path. Red Raven Chaos et Absconder assuraient la première partie de la soirée.

 

Red Raven Chaos

Red Raven Chaos monte sur la scène autour de 19h30. On sent que les musiciens sont heureux de jouer devant une salle qui était en train de se remplir. Leur énergie contagieuse ainsi que leur son de style groove métal réchauffe bien la salle. J’avais déjà couvert ce groupe il y a environ un ans. Cette fois-ci, j’ai encore plus accroché sur leur matériel. Les musiciens, en particulier, les deux guitaristes sont excellent avec leur instrument. Bref, Red Raven Chaos nous présente une petite prestation très efficace pour démarrer la soirée en beauté.

 

 

Absconder

Ensuite, Absconder continue dans la même ligné que le groupe précédent. C’était la première fois que je découvrais ce groupe. Leur son unique pourrait plaire aux fans des premiers albums de Trivium. D’ailleurs, le frontman occuppe à la fois le rôle de guitariste et chanteur, tout comme Matt Heafy. Malgré un set list plutôt court, le groupe a une belle énergie sur scène. L’un des moments fort était la reprise d’A Day To Remember Mr. Highway’s Thinking About The End qui a fait bouger la foule. Bref, Absconder fut une belle découverte musicale.

 

 

Earthshade

Maintenant au tour d’Earthshade de monter sur scène. J’avais découvert ce groupe il y a moins de deux mois lors d’un spectacle à Saint-Jean-Sur-Richelieu. Il venait présenter en intégralité leur premier Ep Stellar sortie la journée précédente. Avant de venir au spectacle, j’ai eu la chance de l’écouter et je peu dire qu’il reste asser fidèle à leur composition. Leur musique comporte un brin de nostalgie puisqu’il joue un métal progressif/ djent qui me fait vaguement penser à ce que j’écoutais dans la première moité des années 2010 avec des groupes comme Periphery. Le chanteur est particulièrement talentueux avec un registre vocale impressionnant. Les musiciens sont aussi très impressionnant étant trois guitaristes qui livre avec énergie leur style de musique progressif. Malgré la courte durée de leur premier Ep, Earthshade est un groupe avec énormément de potentielle que les fans de métal progressif doit absolument découvrir et aller voir en spectacle.

 

 

Sawyer Path

Pour conclure, Sawyer Path embarque sur scène devant un publique qui était impatient de les voir. Il venait présenter leur nouveau Ep Broken Memories sortie il y a quelques semaine. Contrairement à Earthshade, il en on profiter pour jouer plusieurs chansons de leur album précédent. Côté son, le groupe est plutôt classé dans la catégorie du Metalcore, même si l’on devine que leur influence musicale ne se limite pas uniquement à ce genre. Les membres de Sawyer Path ont une énergie débordante et met le paquet en matière d’éclairage ainsi que d’effet scénique, comme par exemple, des petites machine qui projette de la boucane. Le chanteur se démarque avec une voix unique qui fait penser à un mélange entre Of Mice And Men pour le scream et celle de Jacoby Shaddix de Papa Roach pour la voix chanter. Durant leur set d’environ 1 heure, le groupe a interpréter plusieurs nouvelles pièce comme Consume et des plus ancienne comme Escape My Demons. Bref, ce fut une belle soirée et je vous conseille fortement d’aller écouter les deux Ep mentionné dans l’article.

-Journaliste/Photographe: Guillaume Gélinas

Fall Of The Gods: Ulfhednar, Fall Of Stasis et Stadaconé @ Piranha Bar, Montréal – 26 juillet 2025

Voici les photos prises par Guillaume Gélinas lors de la tournée Fall Of The Gods présenté par Kaboom Management au Piranha Bar de Montréal le 26 juillet 2025 et qui mettait à l’affiche Ulfhednar, Fall Of Stasis et Stadaconé.

————————————————————————————————–

GothFest 2025 @ Petit Campus – 25-27 juillet 2025

Voici les photos prises par Yohann Steinbrich lors de la 12e édition du GothFest de Montréal présenté au Petit Campus de Montréal du 25 au 27 juillet 2027 et qui mettait à l’affiche de nombreux artistes et artisans.

Projekt FInto The Pale AbyssNull404 – DJ Uriel – Scene noirMindportSUDJ Désordres Sonores

Cette couverture marquait le départ de Yohann de l’équipe pour de nouveaux projets. Ondes Chocs tenait donc à te remercier grandement pour tout le temps que tu nous as offert durant les dernières années et pour ton excellent travail. Nous te souhaitons bonne chance dans tes futurs projets! Pour continuez de suivre Yohann dans ces projets photos, c’est ici: https://www.facebook.com/yohannsteinbrichphotography

————————————————————————————————–

Vendredi

Projekt F

 

 

Into The Pale Abyss

 

 

Null404

 

———————————————————————————–

Samedi

Scene Noir

 

 

Mindport

 

 

SU

 

 

Désordres Sonores

**Pour les photos du Grand Pique-Nique Gothique, rendez-vous sur la page Facebook de Yohann Steinbrich Photography**

-Photographe: Yohann Steinbrich

Saint-Valère Fest 5: Une tonne de punk au rendez-vous

Saint-Valère Fest 5

Une tonne de punk au Rendez-Vous!  

Nous sommes en 2025, toute la Saint-Valère est occupée par le son Country…toute non! Dans un rang du village se retrouve depuis 5 ans d’irréductibles punks qui résistent et dominent grâce à  leur ‘’distorsion magique’’. Cinq ans déjà, et dire que cette rencontre avait commencé que par un petit ‘’party’’ privé. Mais maintenant voici un événement qui attire de plus en plus d’adeptes…même le druide Pastafarix  s’y est joint cette année pour donner l’aumône à certains curieux de la place. Voici le récit de cette journée. Je ne décortiquerais pas toutes les chansons, styles et formations. Cette chronique sera courte en écrits pour la simple raison que j’y joins un petit documentaire de 22 minutes 22 secondes qui vous donnera l’ensemble de tout ce qui s’est vécu dans cette journée-là. Je voudrais remercier avant tout Spike, à la direction de l’événement ainsi que toutes les personnes qui se sont impliqués de près: bénévoles, le méchoui guy, le tacos guy et  toutes ces bonne gens qui ont amené leur bonne humeur et envi de passer du bon temps.

Alors voilà place au cinéma: Effets spéciaux garantis!!!….Boule de feu!

 

 

Un remerciement spécial à Taco Dave, Tony Woodsman, Moé pis mes Bottes, Collectif Route Laflamme, D-TouxKroches, Les Tabarnaks, Ax3xmx4 et Morsure, qui auront  fait de cet événement, un succès franc et appréciés par tous.

Merci aussi à LuchaYan Duque pour sa superbe touche finale sur la vidéo

Ne jamais dire jamais, dirais-je au groupe Morsure!!!

-Christian Lamothe, Chroniqueur de l’Underground

Morsure
https://morsureviolencedefondderang.bandcamp.com/album/violence-de-fond-de-rang

Ax3xMx4
https://ax3xmx4.bandcamp.com/album/all-cops-must-die

Les Tabarnaks
https://lestabarnaks.bandcamp.com/music

D-Toux Kroche
https://open.spotify.com/artist/46464l6h1LBytaj69YIoSR

Collectif Route Laflamme
https://routelaflamme.bandcamp.com/music

Moé Pis mes Bottes
https://moepismesbottes.bandcamp.com/album/jamais-trop-tard-pour-tre-pais

Tony Woodsman
https://www.facebook.com/profile.php?id=61576256141755

Born Of Osiris//The Browning//Convictions @ La Source de la Martinière, Qc – 27 juin 2025

Voici le compte rendu de Luc Belmont et les photos prises par Emilie Hould lors du spectacle de Born Of Osiris présenté par District 7 Production au La Source de la Martinière de Québec le 27 juin 2025 et qui mettait également à l’affiche The Browning et Convictions.

Retour sur le spectacle

Dans le cadre de leur tournée pancanadienne de 21 dates, l’association formée des trois groupes américains Convictions, The Browning ainsi que les fameux Born of Osiris, est de passage à Québec. Une soirée qui prouve le professionnalisme des musiciens et de leur équipe dans leur capacité à gérer une salle telle que celle du bar La Source de la Martinière. La musique prévue pour tôt, j’arrive pile à 19h. La cour extérieure déjà s’était emplie. À mesure que l’auditoire se rassemblait pour assister au concert, les ventes s’accumulaient autant pour les artistes que pour l’employé débordé du bar. Deux premiers groupes exposaient sur la terrasse drapeaux, vêtements et disque alors que les produits offerts par la tête d’affiche occupaient toute l’espace de l’entrée en plus de l’espace ordinaire du vestiaire : revêtements thermiques pour canettes de bière, chandails pour tout le monde, affiches à effigies variées, la discographie représentée en de multiples supports physiques : le prix du tout listé sur deux pages d’indications. L’ampleur d’un musée qui accorde le temps de se glisser avec justesse vers la scène.

 

Convictions

Le groupe est acclamé par une foule ayant laissé un grand espace vacant au milieu de la salle. La place se trouve préparée à recevoir du son furieux. Le groupe Convictions s’engage sur un cri puissant du chanteur principal, perché à en frôler le plafond sur une estrade de deux pieds installée au centre de la scène. 

Les deux guitaristes produisent des bruitages garnis d’effets loufoques afin de ponctuer les sections plus rugueuses qui les jumèlent aux secousses de la batterie. Le jeu du batteur, dernier membre original du groupe, est franc et direct. Son instrument rend les frappes vigoureuses qu’il lui assène avec l’aplomb d’une main experte. Les pédales attachées à ses grosses caisses roulent en trombe. D’un côté, le guitariste, celui avec les cheveux longs, appuie par moments l’orateur principal avec une voix malheureusement un peu trop sourde pour rivaliser avec la prestance imposante de son acolyte.

Chaque pièce a sa partie plus calme pouvant varier en proportion. Parfois la structure de la chanson permet aux élans plus rythmés des couplets de se poursuivre dans le refrain, de sorte que la coupure est exercée avec une certaine fluidité, ce qui favorise un assemblage de styles plutôt agréable. Des interludes à sonorité électronique relient certaines sections à l’intérieur des pièces, lesquelles sont toutes organisées autour d’une séquence préparée et omniprésente qui agit comme fil conducteur tout au long de la performance. La trame de fond complémente au fait que le groupe se débrouille sans son bassiste, qui a quitté le groupe plus tôt cette année. Ce dernier a confié publiquement via son compte Instragram personnel que les relations difficiles qu’il entretenait avec les autres membres auraient motivé son départ. Tandis qu’il ne semble toujours pas avoir trouvé de nouveau groupe auquel se joindre, le groupe n’a pas non plus été en mesure d’ajouter un bassiste à leur alignement pour le remplacer.

Un effet d’entraînement certain affecte particulièrement la foule, et il en témoigne de l’enthousiasme manifeste des participants qui occupent l’espace central de la salle. Il y en a du mouvement, au plus grand plaisir du chanteur, qui n’hésite pas à jeter de l’huile sur le feu entre les chansons, avec des appels à l’agitation pour faire sauter le public, dans une démonstration énergique de son plaisir : « UP! UP! UP! ». Plus le numéro avance, plus l’ambiance est disjonctée. Les couplets agressifs se succèdent à un rythme constant, et leur développement opère souvent par le procédé du ralentissement abrupte et des interruptions saccadées. Convictions n’a déçu personne, sauf ceux qui sont arrivés après 19 :45, puisque le morceau qui termina à cette heure avait été annoncé par le chanteur comme étant leur dernier pour la soirée. À ce moment, un partisan du groupe s’est exclamé : « Vous savez vraiment comment démarrer ça, une soirée ! » auquel le chanteur principal, ravi, répartit parfaitement : « Bien sûr, c’est notre travail ! ». Force était alors de l’admettre : la tâche était accomplie et ce, sur un solide temps.

 

 

The Browning

Une quinzaine de minutes allouée pour reprendre son air à l’extérieur, puis quelques sons d’appel retentissent en guise d’alarme et annoncent l’arrivée du prochain groupe. On s’exerce tant bien que mal à reprendre place dans la salle. D’un côté et de l’autre de la scène sont installés deux grands panneaux composés de huit rectangles qui passent du vert au jaune et au rouge. Le bout de chacune de ces installations projette sur le plafond une épaisse ligne fluorescente, en voie vers laquelle se forme un hologramme triangulaire dont la pointe fléchie par-dessous, et se perd parmi l’empilade de matériel de tournée qui couvre l’arrière de la plateforme sur laquelle performent les musiciens.

The Browning entame son numéro, sans s’adresser au public, avec la mélodie troublante de la pièce Wake Up, laquelle ouvre son dernier album OMNI. Cette courte pièce permet l’organisation des derniers réglages techniques avant que ne soit lancé le défilement ininterrompu de la portion de leur répertoire que le groupe a choisi de présenter durant cette tournée. 

Le jeu de lumières installé sur la scène est mis en valeur. Pendant un instant très bref, le batteur dévie légèrement de la trame sonore qui soutient toutes les pièces : le changement de tempo trop précipité de sa part l’obligea d’effectuer une presque imperceptible compensation dans la mesure. Le guitariste joue moins souvent qu’on l’entend sur sa guitare; il devient évident que l’absence de bassiste est aussi suppléée de la même façon que l’a fait le premier acte de la soirée.

Le chanteur fait montre de sa versatilité en combinant divers styles de vocaux extrêmes avec des passages de chant semi-parlé. Celui-ci occupe fermement la partie gauche de la scène, près d’un séquenceur aux boutons lumineux qu’il ne parait pas pour autant manipuler. La musique du groupe est fondée sur un style électronique, ce qui se traduit dans une généreuse distribution de passages où domine une trame préenregistrée, des passages technos qui donnent une ambiance de rave au tournant du bug de l’an 2000. 

Le chanteur n’échappe pas une occasion pour inviter le public à se mouvoir de façon chaotique, comme lorsqu’il annonce Poison, le troisième morceau : « Don’t wait for it, pull a man and move around ! ». Cette pièce reflète bien l’aspect un tantinet ironique du groupe. La batterie relaie sa brutalité avec les sons synthétiques sombres et postapocalyptiques. Les rythmes mitraillés à la grosse caisse font également partie de l’équation; celle-ci se résout dans un fracas mécanique qui écorche les textures technos et les cadences industrielles. 

L’ambiance générale est très festive, ce qui favorise la danse et les élans du cou qui font balancer la tête. La sixième pièce Carnage offre un bout de bataille de rap entre le chanteur et le guitariste, Les deux se regarde en se faisant de l’attitude de gangster. La pièce suivante, Bloodlust, est tiré du premier album du groupe, Burn This World, qui date de 2011. Pour l’occasion, le chanteur demande à la foule de chanter avec lui à en faire exploser l’endroit : « Make this room explode ! ». Cette pièce se distingue des autres par les sons de violons que comprend l’accompagnement préenregistré, et elle e se referme sur un chant scandé avec la participation du public « Ba la la la la, dap dap ! », auquel répond exactement le segment de batterie. 

Un solo du batteur permet au chanteur de se réunir pendant une minute avec son guitariste qui change d’instrument derrière la scène, et le groupe se rassemble à nouveau pour délivrer les deux pièces les plus rapides et intenses de leur numéro. Enfin, ils nous offrent un hommage à un morceau très connu, qui aura probablement influencé en bonne partie l’esthétique de leur musique. Je laisse à la discrétion du lecteur le loisir d’aller découvrir ce single, publié cette année, en révélant seulement comme indice le fait que l’éclairage était alors tout bleu.

 

 

Born Of Osiris

Personne n’attendait dehors lorsque la machine à fumée est allumée par l’employé de soutien du groupe Born of Osiris. C’est lui qui demande à la foule compacte de s’écarter pour laisser passer les quatre musiciens qui ont peut-être perdu l’habitude de frayer ainsi leur chemin. L’estrade sur laquelle montait le chanteur de Convictions est remis : le chanteur de Born of Osiris s’en sert pour s’approcher plus avant, et serrer les mains, échanger des salutations avec le public qui acclame la tête d’affiche. 

La musique s’amorce avec un morceau mélodique et complexe à la guitare qui fait honneur à l’aspect mystique qu’évoque le nom du groupe. L’espace est saturé par les tintements intriqués des cloches de cymbale et les fugues synthétiques des séquenceurs. Le chanteur est dans son registre le plus perçant; rien de tel n’avait été poussé comme cri jusque-là dans la soirée. La structure des premiers morceaux se meut sans cesse dans de nouveaux motifs, agençant subtilités et prouesses. 

Les narrations musicales du groupe s’enfoncent continument dans d’obscures confins où s’élancent des harmoniques stridentes, et où l’agressivité des sections rythmiques se surenchérissent solidairement. Les chants menés avec un talent innovant sont envoutés par les mélodies d’accords simples et gracieux, jusqu’à ce que l’ébranlement des boutades méticuleuses nous amène au point culminant qui permet au groupe de se présenter tout humblement à l’audience qui en raffole. La deuxième pièce sur la liste offre les premiers solos de guitare, qui sont joués avec beaucoup de style et d’audace. Il faut allouer qu’ils sont des maîtres dans l’art de créer des outros mémorables qui ressortent littéralement du reste de la pièce. Tout le monde a le loisir d’attester de la chimie d’écriture qui existe au sein de cette association de virtuoses. Un génie vaporeux, talisman d’une expertise décennale, circule à travers la salle.

Les deux hologrammes triangulaires se font pyramides en étirant les barreaux de leur base dans les airs, ou en la multipliant en grillages lasers. Les gens du plancher sont invités à se presser entre eux pour faire de la place aux tourniquets humains. Le meneur du groupe ne lâche pas son micro, il impose honnêtement sa présence, et porte une attention constante aux gens qui se dressent devant lui. Il me rend souriant les cornes que je lui envoie de mes doigts de démon. Les colonnes d’éclairage tournoient comme des chouettes encarcannées sous les stroboscopes qui ne clignotent pas sans me rappeler que la dernière fois j’avais vu Born of Osiris au Dagobert (circa le 18 février 2014). Les six raies de lumière grise et rougeâtre qui en sortent percent des trajets à travers les danseurs erratiques. 

Si le soliste de gauche, qui manipule un séquenceur déposé là depuis le début de la soirée, bénéficie d’un son idéal pour faire valoir son instrument, il est malheureusement très difficile d’entendre celui qui performe à droite de la scène. Celui-ci dû d’ailleurs faire pendre sa longue frange capillaire pour rattacher ses souliers à l’aide de ses doigts aux ongles tendus de verni noir, cela pendant que j’allais me positionner vis-à-vis son amplificateur pour mieux apprécier la qualité de ses initiatives, qu’un certain déséquilibre des fréquences m’empêchait de percevoir jusqu’à ce que je m’éloigne un peu de la scène. Son son était tout simplement moins compressé, et comptait plus pour la frontière externe de l’enveloppe sonore. L’équilibre est donc un fait propagé qui permet un expérience locale diversifiée. 

Un premier candidat se voit porté à bout de bras par le public vers l’avant de la scène, où l’employé de soutien du groupe n’hésite pas à intervenir pour assurer la sécurité de tous. L’incident survient à plusieurs reprises tant le rythme est entraînant. On annonce aussitôt que la prochaine pièce sera lourde, ce qui parait être une blague pour quelques secondes de douce musique. On n’entend plus rire lorsque la cymbale chinoise sonne comme un tas de vaisselle qui s’écroule. Un des quatre photographes ayant contribué à l’immortalisation de cet événement inusité brandit alors une tige télescopique lui permettant de pénétrer plus intimement dans la bulle des musiciens. Les lumières épuisent une panoplie de couleurs extravagantes, et les mélodies s’en retrouvent confortées.

La chanson Silence the Echo fait partie du matériel plus rangé du groupe, avec son propos libre et engagé sur un techno épique. Le refrain est proéminent : un chant abîmé, presque mélodieux. Chaque couplet est bien marqué tant les changements sont définis. La chanson finit par fusionner toutes ses parties dans un ultime assemblage. La sixième pièce du numéro opère dans un langage robotique le monologue cryptique d’une reconstruction historique provenue de l’éveil biologique de la conscience. On célèbre cette découverte en frappant nos mains ensembles : « Put your hands up !! Hey ! Hey ! ». Personne n’a mine à badiner sur la scène; les coups de quincaille compétitionnent avec les cris déchaînés pour obtenir à eux seuls l’attention du technicien de son qui, du haut de sa console immense, se régale parmi les échanges des solos qui se répliquent effrontément entre eux. 

Le morceau suivant, tissé dans une cohésion astucieuse, allie la dureté d’une armure ancienne à la douceur des étoffes les plus dispendieuses. Pendant une petite pause où on peut entendre jacasser des enregistrements oiseaux, le chanteur invite le public à exprimer ses remerciements pour les groupes précédents. Les guitares envoient réverbérer leurs notes sur des roulements tapageurs, puis le chant se calme dans une dynamique plus conventionnelle. Comme toujours, un passage plus tranquille se voit massacré bien avant d’être endossé par ces marchands de force sonique, cette fois par degrés de ralentissement écrasant. 

La pièce The Searching, leur plus rapide de la soirée, fût dédié aux amateurs de l’album phare du groupe, The Discovery (2011), qui hurlaient « Hey ! Hey ! » pendant la majeure partie de celle-ci. Un métalleux hésitant se confia ensuite à son pair : « J’ai le goût de backflip ..! ». Le batteur avait une de ces façons de s’introduire en confondant toutes les possibilités, ce qui déstabilisait parfois même le chanteur. À l’occasion celui-ci, le sourire fendu, secouait la tête avec hébétude en reprenant son rôle à deux mains sur le micro. 

La sélection offerte par le groupe ne laissait pas de fournir du matériel excessivement impressionnant, et délivré avec méthode. Les motifs mélodiques départagent à l’occasion un refrain chanté du cœur, et les assauts sont d’autant plus menaçant que muet est le silence qui les fréquente. Les compositions fonctionnent par couches, lesquelles s’imbriquent selon l’espèce d’anarchie qui fait voir l’ordre dans le chaos contenu. Un clin-d’œil au jazz décontracté, des saccades de la caisse claire comme du rock gras et classique se combinant dans un morceau où l’espace est scié face à la verve assumée de celui qui occupe la plus haute marche du podium. 

Un homme a sorti de sa poche, comme par magie, une faible flamme odoriférante, ce que le chanteur n’a pas manqué de souligner. Les mélodies, d’un trouble mélancolique, émettent ensuite des cendres funèbres. On ne paie plus cher de sa peau « Save your fucking ass !!! ». Le numéro s’éteint sur une note terrible. Heureusement, le rappel survient, appuyé par l’approbation chantée du public, qui connait toutes les paroles par cœur. La balade « This is just you and me … » fait guise de berceuse, et on remercie chaleureusement. En paix, chacun se retrouve rempli de toute la grâce dégagée au cours de cette soirée unanime.

Le spectacle s’est terminé à 22:30, pour une durée totale de 210 minutes incluant les pauses entre les groupes. Ces moments sont nécessaires pour aller respirer un peu, car l’air climatisé de la thermopompe ne suffit pas en été à maintenir près de deux cents personnes au frais dans une ambiance aussi endiablée. Malgré tout, l’effet d’intimité que crée ce bar-spectacle peut en faire un endroit mémorable pour les groupes, et le bruit pourrait aussi bien courir parmi la scène metalcore américaine que la ville de Québec est un endroit spécial où jouer.

-Journaliste: Luc Belmont
Photographe: Emilie Hould