Ce soir, les mélomanes ainsi que les cinéphiles étaient attendus au MTelus afin d’assister à une soirée assez différente que les fans d’Uncle Acid and the deadbeats. Premièrement, c’était un concert en mode assis et places attitrées. Chose nouvelle pour un concert de la troupe de Kevin Starrs.
Je ne savais pas du tout comment j’allais recevoir cette nouveauté, même si j’ai écouté au préalable leur dernier album plus d’une fois et dans des situations différentes. Une certaine fébrilité et curiosité m’habitait.
Mais avant de procéder au rendu rock cinématographique, nous avions une première partie assez originale ne serait-ce que dans l’esthétique de l’artiste : Ex-guitariste de la formation Tribulation, Jonathan Hultén arbore un look très gothique et efféminé qui diffère de son style musical. Il nous propose son projet Folk, le tout en solitaire, armé seulement de sa guitare acoustique et de quelques installations électroniques pour l’appuyer dans son d’ensemble. J’ai écouté sa musique sur le tard, ignorant tout de son projet. Jonathan a un excellent vocal. Il chante très juste et a une voix assez Alto assez chaude pour ses compositions. Affublé de fleurs multicolores, de sa dentelle habituelle, il nous livre une expérience assez personnelle et enivrante. Son maquillage me rappelle drôlement celui des Geishas. On assiste à beaucoup de gestuelle et de mouvements du corps frôlant le rituel et la danse, ce qui ajoute à la démarche musicale quelque peu redondante mais bien sentie et sincère.
Je suis déjà un fan de folk à tendance mélancolique. Ici, Jonathan ne se vautre pas dans la tristesse, mais plus dans un état de transe en mode introversion. Par moments j’ai beaucoup pensé à la formation Osi and the jupiter qui a une place de choix dans le folk moderne que je chéris.
Étant que la première partie de la soirée, nous avons eu droit bien sûr à une version écourtée de la prestation, mais en même temps, la redondance que j’ai pu ressentir m’a confirmé que je ne me vois pas écouter le tout durant plus d’une heure non plus. Certains n’aimeront peut-être pas l’ajout d’harmonies vocales crées artificiellement par des éléments technologiques, pour ma part j’ai trouvé l’ajout intéressant quoiqu’inhabituel pour du folk. Ayant l’esprit très ouvert j’ai accepté le ‘sacrilège’.
Après avoir attendu un peu pour la suite, on entend un avertissement disant de fermer nos cellulaires (pas du tout un message des organisateurs mais bien du groupe) et que durant la prestation on allait communiquer avec nous via des appels téléphoniques. On peut justement voir au moins deux téléphones à cadran ou roulettes, disséminés sur la scène. Ce soir on joue le nouvel album d’Uncle Acid,
Nell’ orablu, qui se traduit de l’italien par l’heure bleue, se voulant le moment de l’aube ou de la tombée de la nuit où le ciel atteint un bleu des plus sombres. Aussi la formation veut rendre un hommage au cinéma Italien d’horreur des années soixante-dix. On retrouvera plusieurs clins d’œil à l’écran comme par exemple l’utilisation d’une typo de type Suspiria, classique du genre.
Pour débuter on se la joue un peu parodie de l’univers marketing et pub des 70’s en recréant des publicités (toujours fictives) vantant des produits. L’écran nous propose des bandes-annonces relatant des films (fictifs aussi) avec des scènes horrifiantes par la suite. À mon plus grand plaisir.
Ensuite s’installe le long périple musical qui durera près de 80 minutes au total. Ceux ayant fait leurs devoirs sauront qu’il sera question que de cet album dans son intégralité, les autres (que je pourrai entendre quelquefois) demandant à leur convives’ils allaient jouer de leurs succès. Eh bien non.
Pour ceux n’ayant pas écouté cet album, on ne sera pas dans l’instrumental à proprement parler.
À certains moments Kevin (Starrs) chantera de sa voix habituelle haut perchée, marque de commerce du groupe. Je crois que pour bien apprécier le tout il faut connaître l’album. Car il est en apparence léger mais est d’une certaine complexité. Cela me rappelle Scènes from a memory de Dream Theater qui relatais une histoire complète (avec une énergie plus rock qu’ici).
L’histoire relate les déboires d’une ville aux prises avec un malfrat corrompu intouchable et très condescendant. Certains y verront comme seule solution son élimination et le tout tournera autour de cette atmosphère relevant plus du thriller que de l’horreur à mon avis. Fait loufoque, Kevin utilisera un couteau de type poignard pour faire grincer sa guitare à divers moments!
L’ajout de saxophone m’a vraiment emporté de façon positive. Quoique l’on puisse vraiment ressentir de façon palpable l’influence des grands de ce genre, pour ne pas nommer Goblin et/ou John Carpenter, cela crève les yeux.
Cette soirée a été bien mais je n’ai pas été renversé. Je souligne le travail immense des gars d’Uncle pour monter un concept de ce genre entièrement romancé et fictif. Un travail titanesque. J’ai comme l’impression que j’aurais davantage apprécié en écoutant et digérant plus leur nouvel opus avant de m’exposer à ce met massif mais pas indigeste. Comme tout bon album de rock progressif ou Jazz.
Dans l’ensemble c’était un truc de géant, mais je ne sais pas encore si j’ai bien assimilé le tout malgré mon niveau d’analyse assez développé. En ce moment même où j’écris ces lignes, j’écoute Nell’ Ora blu en espérant revivre ce que j’ai loupé et revivre des moments clé de la soirée!
Voici le compte rendu de Jean-Daniel Poirier et les photos prises par Vicky Fillion lors du spectacle de NecroticGoreBeast présenté à l’Anti-Bar & Spectacles de Québec le 25 janvier 2025 et qui mettait également à l’affiche Primal Horde, Scorching Tomb et For One Hate.
Retour sur le spectacle
Tout d’abord, fait important à mentionner, NecroticGoreBeast sait très bien accueillir ses groupes, les médias et les collaborateurs de la soirée. Nous étions invités à arriver un peu plus tôt et profiter d’un buffet et de boissons offerts sur place. Ce type d’accueil n’est pas fréquent dans la scène et je trouve que c’est une excellente occasion de discuter et côtoyer les artistes.
For One Hate
Le chanteur est arrivé sur scène avec une énergie palpable. Il était prêt à mettre le feu au stage. Les guitares étaient accordées très graves.
Les guitares sont accordées vraiment bas et les riffs sont accrocheurs. Leur son est vraiment lourd et c’est plutôt core comme musique. Musicalement, il n’y avait rien de compliqué, mais c’était efficace. Cependant, la grosse lacune du groupe se trouvait au niveau de la batterie. Il y avait un gros manque de tightness et l’exécution des partitions était parfois laborieuse. Je comprends que c’est un groupe qui est jeune et qu’ils ont beaucoup d’expérience à gagner. Ne lâchez pas, j’ai hâte de vous revoir quand vous aurez pris plus d’expérience.
Scorching Tomb
Avec l’arrivée de Scorching Tomb, l’intensité a monté d’un cran. Les gens sont déchaînés dans le pit. Ça brasse pas à peu près et je plains les photographes qui essaient d’effectuer leur travail. Leur musique est vraiment bien exécutée. La précision et l’exécution parfaite des chansons est là. Le drummer est vraiment précis et rapide. Ses partitions sont bien imaginées. Le bassiste a un tone de basse plutôt distortionné et ses partitions sont vraiment efficaces. Le vocal est bien grave et très bien poussé. Ça me rappelle un peu Suffocation dans le temps de Frank Mullen. Pour ce qui est de la guitare, les riffs étaient bon, mais parfois plus difficile à entendre à cause du mix de la salle. Sinon les gars ont livré la marchandise.
Primal Horde
Ce groupe m’a agréablement surpris. Je ne les connaissais pas et ce fut toute une surprise. Le côté musical technique a monté d’un cran. Le drummer est une machine. Il a une bonne force de frappe, de la précision dans ses partitions et une bonne imagination dans la création de ses partitions. Les riffs de guitares sont vraiment bons et accrocheurs. Encore une fois, on peut ressentir une grosse vague de basse dans leurs notes, car, clairement, ils ne sont pas accordés en mi. J’ai trouvé que le bassiste était plutôt discret par sa prestance, mais en revanche ses partitions rentraient au poste. Le chanteur a une présence de fou. Il utilise chaque centimètre de la scène qu’il peut pour nous crier ses paroles. À lui seul, il donnait le show. Belle découverte!
NecroticGoreBeast
Voilà le moment de la soirée que nous attendions tous. Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, ce qui s’en vient n’est vraiment pas propre. Leurs paroles sont plutôt axées sur des déjections diverses du corps humain, de pratiques sexuelles douteuses, mais surtout d’amour et de tendresse (haha). Blague à part, ce groupe est vraiment sur une bonne lancée avec plusieurs tournées aux États-Unis pour ne nommer que ça.
Ce sont des musiciens expérimentés et de très haut calibre qui se dressent devant nous sur la scène. Les riffs de guitares sont plutôt lourds et techniques. C’est vraiment quelque chose à voir et à écouter. Le bassiste, en plus d’avoir une bonne prestance sur scène, a des partitions de basse vraiment complexes et très originales. Le batteur tant qu’à lui, est tout simplement une machine, c’est très rapide et ça n’arrête pratiquement jamais. C’est fou d’être encore précis à cette vitesse là. Le chanteur, il pourrait facilement tenir tête à Corpse Grinder (Cannibal Corpse) en frais de headbanging. De plus, il a une bonne prestance sur scène. Sa voix est vraiment grave et peu articulée ce qui ajoute un aspect violent supplémentaire à la musique.
Mention spéciale à FAF, un humoriste trash émergeant du Québec que j’aime bien, qui est venu s’enfoncer une banane dans la gorge pour faire l’intro de la chanson Gagging on Feces. Le groupe avait utilisé l’audio d’une de ses vieilles vidéos promo comme introduction de la chanson sur l’album et l’humoriste est venu faire le ‘’stunt’’ sur scène. C’était quelque chose.
Vraiment, NecroticGoreBeast a bien terminé la soirée. C’était un show parfait.
Entrés en avance, mon chum et moi étions les premiers. Les autre personnes ont commencé à arriver quelques minutes avant le début du show. Les Cliff à 20h48 monte sur le stage. Les chansons sont en français et en anglais, entièrement originales. Ils vont en sortir deux nouvelles pour Noël : ‘’La terre’’ et ‘’État Tierce’’. En demandant si le public savait ce que ça signifiait et devant un silence de mort, on a eu droit à une explication. C’est lorsqu’on se trouve au-delà de l’état second. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
In Your Honor
Petite pause de quelques minutes en attendant le band principal In Your Honor. C’est un groupe composé de deux guitaristes, un drummer et un guitariste chanteur. Le drummer avait d’ailleurs un problème de constance de rythme au début du show. Il s’est rattrapé par la suite. Le band a joué de grands classiques comme par exemple ‘’Learn to Fly’’. Une corde de la guitare du chanteur a brisé pendant le show, le record de vitesse de remplacement de la corde dans le band était de 45 secondes, il n’a malheureusement pas été battu. Un autre classique joué ‘’The Best Of You’’. Après quelques chansons, le batteur s’est mis en rythme. On a aussi pu entendre ‘’My Hero’’, ‘’Monkey Wrench’’, et ‘’Everlong’’ pour clôturer le set. Période de Noël oblige, la toune de rappel a été ‘’Merry Christmas Baby’’ de Chuck Berry. Et voici comme terminer une belle soirée musicale.
Voici le compte rendu de Jean-Daniel Poirier et les photos prises par Vicky Fillion lors du spectacle de Mononc’Serge & Anonymus présenté à l‘Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières le 27 décembre 2024 et qui mettait également à l’affiche Tagada Jones.
Tagada Jones
La formation Tagada Jones arrive sur scène à 8 heures tapante. J’avais vu le groupe il y a plusieurs années au défunt Maquisart, mais je n’avais aucun souvenir de leur musique (le groupe a maintenant 30 ans). Ils nous chantent un répertoire en français. Ils ont une musique qui est plutôt punk rock, mais avec une bonne touche d’hardcore. Ils ont une bonne énergie sur scène, mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le tightness de leurs chansons. L’exécution est vraiment parfaite. Musicalement, ce n’est pas ce qui a de plus compliqué, mais l’efficacité est au rendez-vous. Ils en ont profité pour nous jouer une chanson qu’ils ont écrite suite à l’attentat qu’il y a eu au Bataclan (vendredi 13). On s’entend que c’est quelque chose qui a ébranlé le monde de la musique, et ce mondialement. Comme ils viennent de France, ils étaient aux premières loges quand cette tragédie s’est produite. Les gens sur place ont réellement adoré et se sont même permis de sauter et thrasher. Tagada Jones est un groupe extrêmement professionnel et ils ont bien accompli leur mission qui était de partir le bal.
C’est après plus de 16 ans qu’Anonymus et Mononc’Serge nous reviennent avec un nouvel album intitulé Métal canadien-français. Ils ont entamé leur setlist avec la pièce titre de l’album, Métal canadien-français pour ensuite enchainer avec Les fêtes en enfer, Sébastien Benoit, La bataille du vendredi saint, Woodstock en Beauce, Hommage aux hommages (car comme Mononc’ l’a si bien dit, personne ne rend hommage aux groupes hommage), Shitty Accent, Un clown pour grand-papa, La ligue des vieux pwel, Moé mais en mieux, J’pue pas j’sens l’punk, J’parle vrai, S’a coche et L’âge de bière sur laquelle a bien eu lieu la pêche au moron. Mononc’Serge en a choisi un qui avait bien entamé sa consommation, car à la fin de la soirée, il n’en menait pas large, ça chancelait un petit peu… Ensuite, Les Patates fut la chanson jouée par le groupe et impossible de jouer cette chanson-là sans les patates qui sont venues faire une apparition et danser sur scène. Bien sûr, Mononc’Serge avait son épluche patates dans ses poches pour s’épiler les cou**les (hahaha). Ils ont terminé avec Bonne Année, Musique Barbare et Ogunquit.
Concernant la portion visuelle du spectacle, il était évident que ce serait tout un show, car on le sait tous, Mononc’Serge ne fait rien à la légère. Il y avait une tonne de sapins sur la scène, dont un avec une étoile rose en forme de Tour Eiffel (Pinky pour les intimes), mais il y avait aussi des personnages gonflables et un sky dancer. Un canot représentant le groupe en squelette était suspendu dans les airs pour faire une référence à la légende de la chasse galerie. Il y a eu beaucoup d’éléments pour la chanson Un clown pour grand-papa. Plusieurs ballons ont été lancés dans la foule et la chanson ne pouvait pas être jouée sans la présence d’un clown.
La chanson Moé mais en mieux, a été celle qui visuellement a été la plus drôle. Pour nous présenter la chanson, Mononc’ nous a raconté toute qu’une histoire. Il y a eu de la neige qui est tombée tout le long de la chanson, mais malheureusement, ils n’ont pas été en mesure d’utiliser une vraie machine à neige, car le service des incendies de Trois-Rivières en avait interdit l’utilisation. Donc, comme Mononc’ est un homme à l’imagination infinie, il s’est dit qu’une machine à poudre (cocaïne) effectuerait le travail parfaitement. Bien entendu, il nous a fait un parallèle avec le film Cocaine Bear, (film dans lequel un ours prends de la cocaïne et se lance dans une folie meurtrière selon l’histoire du film) pour nous préparer à ce qui s’en venait. Donc la chanson commence, la poudre (fausse neige) tombe allégrement sur scène et un gros ours sort de nulle part pour aller faire le party avec les musiciens. C’était ridiculement parfait !!
Ce fut une soirée parfaite qui m’a permis d’avoir du plaisir, de voir plein de gens que je n’avais pas vus depuis bien longtemps, mais surtout, de célébrer le temps des fêtes avec des musiciens de talent qui n’ont pas froid aux yeux et qui savent comment faire lever un party. Merci à Tagada Jones, Anonymus et Mononc’Serge pour cette soirée