Entrevue avec Arianne Fleury (Empire De Mu)

Entrevue

Arianne Fleury – Empire De Mu

Bonjour Arianne, j’espère que tu vas bien.

Dans cette entrevue nous allons miser sur ton parcours musical ainsi que sur ton groupe Empire De Mu et votre nouveau single La Traversia.

———– Arianne ————–

En tant qu’artiste, tu as débuté à quel âge le chant?

J’ai pris des cours de chant Classique dans une école se musique à Alma au Lac St-Jean quand j’étais adolescente.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir chanteuse?

Enfant j’écoutais jour et nuit la radio 94,5 FM. Je chantais et savais les paroles de tout ce qui passait à la radio. Je rêvais d’être sur scène très tôt dans mon enfance.

Quel est ton parcours académique?

Au primaire j’avais beaucoup de difficultés d’apprentissages et au secondaires j’étais dans un programme de Cheminement Particulier continue d’appoint, (Secondaires 1 et 2 en 4 ans) mais au moins au secondaire c’est là que j’ai commencé à chanter dans des groupes et à organiser des spectacles et m’inscrire dans tout ce qui est sociaux culturels. J’avais énormément d’énergie et j’étais pas ou peu concentrée sur l’académique.

J’ai quitté le Lac St-Jean en auto-stop sur le pouce. Étant très jeune, je ne recommande pas de faire cela aujourd’hui, avec seulement deux petits sacs de vêtements. Je prenais mon envol vers la conquête de mes rêves et de ma destinée. Armée que de seulement mon courage et de ma détermination.

J’ai vite pris la décision d’aller faire un DEP en Soins Infirmiers comme Infirmières Auxiliaires quand je chantais dans Augury.

Selon toi, quelles sont les qualités indispensables pour pour être bon chanteur?

Toujours prendre des cours de chant et entraîner sont vocal, soit avec un instrument ou avec un pianiste. Faire du cardio!!

Y a-t-il des musiciens qui t’inspirent ? Quelles qualités admires-tu chez eux ?

J’ai eu la chance de connaître M. Steeve Hurdle un des guitaristes compositeur de Gorguts. Il ma énormément appri sur la musique extrême. Il m’a dit de sortir des codes musicaux déjà préétablis et de faire confiance à toutes mes mélodies vocales peu importe le style. Steeve m’a toujours encouragé à créer et à innover pour l’évolution de la musique Métal ici au Québec. Repose en paix mon ami.

 

———– Empire De Mu / La Traversia ————–

D’où viens l’idée d’Empire De Mu? De quelle façon le groupe s’est formé?

J’ai été inspirée par le livre de James Churchward, Le Continent perdus de Mu, des Éditions « J’ai lu » sorti en 1971. En 2013/2014, j’ai commencé à écrire les textes et la composition de la musique pour Fated Sorow, U-Luumil,et Submersion. Les musiciens qui ont joués avec Empire de Mu sont tous des musiciens talentueux, ouvert musicalement et passionnés de musique innovante. Merci à tout ceux qui ont participé de loin ou de près à Empire de Mu. En 2018 le line-up était compléter pour le premier album Spiritual Demise sortie en pleine pandémie mondiale en 2020.

C’est avec courage, ténacité et volonté de fer, que j’ai réussie à me retrouver un line-up complet pour recommencer à faire des concerts post-Covid-19 à la fin 2021/ 2022

Comment pourrais-tu décrire votre musique ?

Extrem Operatic Brutal Death Metal 280Bpm. Standards B.

En ce qui concerne votre nouvelle pièce, La Traversia, comment s’est passé la phase de création, pourquoi avez-vous écrit cette chanson?

Jouer dans différentes radio metal à travers le monde; 10% chanter en anglais et 90% chanter en français. Premièrement, je raconte l’histoire du cataclysme naturel qui aurait engouffrer le Continent de *Mu*. La Traversia est la suite logique de l’explication des Volontaires,Muyens qui ont quitté le Continent,pour offrir leur savoir Spirituel et Scientifique sur différents continents sur la planète et ce de façon Pacifiques.La Traversia parle de la traverser de l’océan,du courage de ceux ci vers leur missions.

Quel est votre processus créatif lorsque vous écrivez de la nouvelle musique en tant que groupe, de quelle façon cela fonctionne ?

Tous les musiciens rajoutent leurs créations sur un squelette déjà pré-établi. Les paroles ont rapport à la continuité de la mission des Muyens et du respect de la planète et de sa propre création bioorganique.

Quel musicien, artiste ou instrument aimerais-tu ajouter à ton groupe?

MMmm… Empire de Mu c’est quatre musiciens, drum, base, guitaire et voix. Nous voulons exploiter les introductions et les interludes avec diverses instruments pour mettre de la couleur et amener l’auditoire dans l’univers de Mu.

Quelles sont vos influences musicales en tant que groupe?

Dying Fetus

Quelle est la chose la plus intéressante qu’on ne sait pas encore sur le groupe ?

Le line up actuelle vient tous du Saguenay Lac St-Jean, Mathieu et moi nous avons été aux mêmes écoles secondaires. Nos passions communes nous ont rassemblé en 2023.

Quel est le meilleur conseil qu’un autre musicien vous ait jamais donné ?

D’être en compétition qu’avec avec soi-même. Cela nous permet de vouloir s’améliorer en tant qu’être humain,et dépasser nos limites.

Est-ce qu’Empire De Mu, ou toi Arianne, avez un rituel de début de spectacle pour enlever la nervosité ?

Les musiciens de Empire de Mu font des exercices d’étirements et moi je fais des vocalises.

Avec quel type de musicien aimeriez-vous collaborer dans l’avenir ?

Marc-André Gingras est présentement notre guitarist live. Le poste de guitariste permanent est disponible et nous recherchons un guitariste du style Slamming Brutal Death Metal, car l’écriture du deuxième album The Lotus Legacy à 280BPM/300BPM est terminé. Je remercie Sophokles Theodorus et Rory Kennedy deux membres de la formation musicale Crème Flesh (Slamming Brutal Death Metal de Toronto).

Quel est le message que vous aimeriez faire passer à vos fans ?

J’encourage tous les bands locaux du Québec à continuer de partagé la scène en faisant leur propre booking avec des groupes de diffèrents styles dans diffèrentes régions pour agrandir notre diversité musicale de notre communauté Heavy Metal et par la même occasion être fier de notre scène Metal ici au Québec. Venez découvrir, venez encourager votre scène metal d’ici par le biais de la Radio, tous les Mardi soir à 20hrs à CIBL 101,5 MONTREAL METAL. Je suis co-animatrice avec Pierre Beaubien. VOTRE ATTENTION pour tous les groupes Metal du Québec et aux précieux artisans de la Scène Metal ici au Québec Écrivez-nous pour passer votre musique à la Radio!!!

À quoi s’attendre pour Empire De Mu durant la prochaine année ?

Nous sommes déjà booker jusqu’au mois de Mai 2024, dans différentes salles au Québec. Nous souhaitons élargir nos contacts professionnels vers la Scène Metal dans d’autres provinces. Nous avons une tournée à l’internationale prévue en 2024 et nous attendons des confirmations.

Line up actuel

Michel Gagné Bouchard, Drum

 

Mathieu Girard, Bass

 

Marc-André Gingras, Guitariste live

 

Arianne Fleury, Chanteuse

Nouveaux site web: https://empiredemu.com/
Empire de Mu International Marchandises CD,chandails,Chandails Capuchons: https://loudtrax.com/empiredemu

Les “Elles” du Metal – Roxanne Paris (Late Night Trouble)

Les “Elles” du Metal, mais c’est quoi cette bebitte? Très simple, c’est une chronique pour parler des femmes qui savent se faire remarquer dans le monde du métal québécois et international. Que ce soit des frontwomen ou des musiciennes, elles ont toutes un petit quelque chose qui leur a permis de se démarquer dans ce monde de la musique! Entrevues, présentations d’artistes, biographies, etc. La chronique sera présentée sous plusieurs formes, selon les sujets traités. Vous aimeriez que l’on parle de l’une vos artistes préférées du metal? Envoyez nous un courriel au ondeschocs@gmail.com.

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Roxanne Paris (Late Night Trouble)

Max- Nous sommes présentement avec la sublime chanteuse Roxanne. Bonjour Roxanne! Comment vas-tu?

Roxanne-Très bien merci, et toi?

Max- Ça va super et merci à toi aussi! Si tu le veux bien, parle-moi de toi et ton band.

Roxanne- Oui bien sûr. Je fais partie du band Late Night Trouble. Notre nouvelle formation existe depuis novembre 2019, avec notre nouveau guitariste Sébastien Marois, Alexandre Canuel à la bass, Yuri Baribeau-Beaulieu au drum et moi au vocal. Avec la situation actuelle, cela nous a permis de prendre une nouvelle direction à l’été 2020. Nous avons même eu la chance, malgré tout, d’aller en studio en automne 2020 pour enregistrer nos singles, lesquels sortiront sous peu, à la fin de cet hiver. Nous sommes allés enregistrer au studio Freq Shop avec le producteur Dave Traina, le drummer de la formation canadienne ‘’The Damn Truth ». Avec 2020 finalement terminée et plusieurs nouvelles choses excitantes qui s’en viennent.

Max- Oh wow c’est tout nouveau votre formation! Parle-moi un peu de ton parcours musical.

Roxanne- Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours adoré l’art de la scène. J’ai pris des cours de chant privés, fait des spectacles ici et là devant public, fait 4 ans de théâtre au secondaire et j’ai même été dans plusieurs troupes de danse boursière de différents styles, passant du hip hop au ballet classique. Petite anecdote, j’ai même eu occasion de participer, en tant que danseuse, sur le plateau de la dernière année de diffusion de Star Académie. C’était tout une expérience! Je crois que toutes ces formations ont enrichi mes connaissances et ont fait de moi l’artiste que je suis aujourd’hui.

Max- Donc, tu es faite pour le métier Hahahaha. Dis-moi, c’est quoi le quotidien d’une frontwoman avec une gang de gars en tournée ou show/pratique?

Roxanne- Je ne vois pas une différence particulière en tant que femme. Nous sommes passionnés par la musique et le rock et c’est tout ce qui compte pour nous. La seule différence serait peut-être que 1 semaine par mois, je suis un peu plus bête et moins patiente hahaha. Sinon, ça me prend plus de temps pour me préparer et je laisse un peu moins de temps de salle de bain au gars… oups!

J’ai vraiment une belle chimie avec les gars. Ils sont super respectueux et me prennent comme je suis, autant dans les bonnes et les moins bonnes journées.

Max- C’est comme une petite famille à ce que je vois . Que penses-tu de la communauté rock en ce moment ?

Roxanne- Oui exactement, on est bien soudés. Je crois qu’il y a plein de bons bands rock canadiens émergents qui ne demandent qu’à se faire voir et entendre. Le moment où nous allons pouvoir faire des shows, j’ai le feeling qu’il y aura une nouvelle vague, un renouveau de la musique rock qui se fera sentir. Restez à l’affût!

Max- Je l’espère aussi. Dis- moi, qui est ta plus grande inspiration?

Roxanne- Je dirais que depuis que je suis ado, ce qui m’a fait embarquer dans la musique, c’est des groupes Punk et Rock comme Sum 41, Billy Talent, Linkin Park et Green Day. Mes influences se sont développées à travers leurs paroles et musique. Ça roulait dans mon lecteur CD et ensuite mon MP3 sur un solide temps haha. Je voulais être à leur place et vivre le rêve.

Max- Si tu avais quelque chose à dire à tes fans féminines qui voudraient se lancer, mais qui n’ose pas le faire… ce serait quoi?

Roxanne-Soyez vous-même, ne vous arrêtez pas à ce que les autres disent ou pensent de vous. Vous valez beaucoup plus que la perception des autres. Foncez et vivez pleinement votre passion. Vous en sortirez grandies.

Max- Te sens tu chanceuse de faire ce que tu fais à une époque où la femme prend de plus en plus de place dans l’Univers de la musique?

Roxanne- Comme je l’ai dit plus tôt, je ne vois pas la musique comme une question de genre. Je pense que l’on vit dans une époque où tout le monde peut avoir sa place… s’il sait comment la prendre. Je suis contente de faire de la musique et j’espère pouvoir transmettre mon message et ma passion à plusieurs.

Max- Je sais que des femmes se font harceler sur les réseaux sociaux… As-tu vu une différence depuis ton arrivée derrière le micro?

Roxanne- En fait, j’ai une anecdote par rapport à cela. Un ancien guitariste d’un groupe connu internationalement, que je ne nommerai pas, m’a ajouté sur Facebook et m’a écrit qu’il voulait m’envoyer des photos louches en privé. Je l’ai trouvé ridicule et je ne me suis pas empêché de lui laisser savoir. Quand il a compris que ça ne m’intéressait pas, il a fini par me bloquer. J’aurais aimé échanger plus sur la musique et non sur … !

Max- Ouf méchant spécimen…. Avant la dernière question, j’aimerais te remercier pour ton temps! Quelles sont tes méthodes de composition et quels sujets aimes-tu aborder?

Roxanne- Cela m’a fait plaisir, merci à toi, ce fût très agréable. Pour ce qui est de nos méthodes de compositions, l’ensemble de nos chansons commencent avec un ou plusieurs riffs. Ensuite, nous y allons aux feelings de la musique, ce qu’elle nous fait ressentir comme émotion et l’image qu’elle projette. Ont va ensuite ajouter des paroles qui nous inspires, le sujet arrive à ce moment. On ne se limite pas à un sujet en particulier. Par contre, nos chansons parlent souvent de désir, d’émotions fortes et des plaisirs de la vie.

J’aimerais ajouter que Maxime est un être incroyable qui fait beaucoup pour la communauté musicale locale. Merci, Max.

Entrevue par Maxime Regimbald
Mise en page par Vicky Fillion

Les “Elles” du Metal – Roxana (Your Last Wish)

Les “Elles” du Metal, mais c’est quoi cette bebitte? Très simple, c’est une chronique pour parler des femmes qui savent se faire remarquer dans le monde du métal québécois et international. Que ce soit des frontwomen ou des musiciennes, elles ont toutes un petit quelque chose qui leur a permis de se démarquer dans ce monde de la musique! Entrevues, présentations d’artistes, biographies, etc. La chronique sera présentée sous plusieurs formes, selon les sujets traités. Vous aimeriez que l’on parle de l’une vos artistes préférées du metal? Envoyez un courriel à ondeschocs@gmail.com. 

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Roxana (Your Last Wish)

Max- Je suis présentement avec l’incroyable chanteuse Roxana! Salut Roxana! Comment vas-tu?

Roxana- Ça va super bien pour un lundi et toi mon cher?

Max- C’est toujours le jour le plus difficile de la semaine! Haha! Premièrement, merci d’avoir accepté de passer une entrevue avec moi.  Je débute avec ma première question. Tout d’abord, parle-moi un peu de toi et ton parcours musical ainsi que de ton groupe de musique Your Last Wish?

Roxana- Moi well… Je suis d’origine Péruvienne, j’ai grandi dans ma famille adoptive au Lac-St-Jean. J’ai toujours aimé la musique. Je sais jouer un peu de piano et de guitare. Plus jeune j’ai eu quelques cours de chant classique, pop et base d’opéra mais rien de plus. J’ai étudié en exploration théâtrale, car je voulais faire du acting plus qu’autre chose donc c’est ce qui m’a amené à Montréal à la base.

J’ai toujours été une fan de Metal et j’aimais aussi quelques groupes de punk, mais c’est une fois rendu en ville que j’ai enfin trouvé ma place. Pour ce qui est de Your Last Wish, ce n’était pas mon premier band, c’était mon 3 ième. Leurs compos me parlaient beaucoup, donc je suis resté dans ce band de 2008 à aujourd’hui.

Max-Le théâtre c’est tellement un domaine intéressant à mes yeux. De se mettre dans la peau d’un personnage l’instant de moment c’est incroyable. WoW, d’avoir quitté le Lac-Saint-Jean pour te lancer dans l’inconnu. Cela a dû être une grosse étape dans ta vie?  Justement Your last wish est constitué de qui et de combien de musiciens?

Roxana-Ho! J’avais hâte de partir du Lac. C’est bien beau là-bas la nature, la faune et tout mais … j’avais soif de l’inconnu justement.

Pour ce qui est de YLW le line up a changé plus d’une fois. Raison très reconnue qui arrivent avec les années comme : je n’aime plus faire des gigs ça ne rapporte pas beaucoup, j’ai moins de plaisir et c’est beaucoup d’énergie, ou bien je veux fonder une famille, mes priorités vont ailleurs etc. Présentement Il n’y a plus de membre fondateur dans le band.

Jean-François Gagné a donné tout ce qu’il avait créé et surtout le nom du band à moi et David Gagné. On a voulu continuer la route même si on devait trouver de nouveaux membres. Le nouveau line up est : David Gagné, lead guitare et compositeur musical, Michael Cope, rythm guitare, Peter Hamm à la basse, Blake Lemieux au drum et moi au chant.

Max-Effectivement, la vie de musiciens n’est pas la plus payante. Pour les efforts apportés… Pour ce qui est du line up.  Je remarque que c’est une situation fréquente d’être en constante rotation pour plusieurs groupes. D’ailleurs, quel est ton quotidien comme frontwoman en tournée et dans les pratiques ?

Roxana-Je n’ai malheureusement pas vécu de belle grosse tournée avec Your Last Wish, car on a souvent été mal chanceux. On dirait que ce groupe est curse comme on dit. Il arrivait toujours de quoi qui faisait en sorte que l’on ne pouvait pas y aller et d’ailleurs avec note dernier album se fut la même chose à cause de la Covid. On a fait 2 shows de lancement d’album, un à Québec et l’autre à Montréal et puis boom! Covid alert!

J’ai toute fois vécu des tournées mais comme merch Girl et souvent je me faisais autant de fun avec le Band avec qui j’étais et je dois dire que j’ai appris beaucoup face à cette réalité donc, après la Covid oui on part en tour. Ou? Quand? Comment? Ce sera à suivre parce que pour sure on est prêt et depuis fort longtemps

Max-Ouf, c’est triste ! J’espère que l’avenir sera meilleur pour vous tous! Que penses-tu de la communauté métal dans le moment ?

Roxana- Tu parles en période de pandémie?

Max- En général, sans la pandémie.

Roxana- J’ai de la chance d’être au Québec! Pour vrai, je le dis, je le répète et je vais encore le dire ici, ON A DU TALENT AU QUÉBEC! La diversité et la qualité musicale est surprenante. Quand j’ai commencé à aller voir des shows métal à Montréal, j’y allais seule et je ne connaissais personne. J’y allais pour la musique, le show, les bands et faire de nouvelles rencontres.

Ça pas été long que je me suis fait des amis et surtout haha des partners de thrash! J’étais tout le temps dans le moshpit plus jeune et c’est pas mal toujours les mêmes qui y participent. Donc voilà, on ne m’a jamais jugé pour mon origine ou quoi que ce soit. On partageait la même passion et c’était magique. Donc pour moi la communauté métal c’est comme ma 2e famille adoptive.

Max-Nous sommes une grosse famille. Est-ce que tu aurais quelque chose à dire aux fans féminines qui aimeraient tenter d’être dans l’industrie comme toi tu l’as fait?

Roxana- Be yourself!!! Soyez -vous même! Vous avez la chance d’être dans un pays libre et de pouvoir faire votre place. Si chanter dans un groupe Métal c’est votre rêve, n’en tienne qu’à vous de le réaliser. Donc n’attendez pas que cela tombe du ciel. Vous allez devoir faire des efforts pour atteindre vos objectifs. Et si vous réussissez, restez humble et n’oubliez jamais d’où vous venez et qui étaient là pour vous soutenir dans votre cheminement. Vos fans ont une place importante, et c’est grâce à eux que vous continuez à faire de la musique. En fait, c’est grâce à eux que votre musique se fait connaitre.

Max- C’est une très bien dit ! Dit moi te sens tu chanceuse d’être dans un industrie qui était autrefois plus centrée sur les hommes?

Roxana-Oui! Vraiment! Je ne dis pas que ça été facile au début, mais j’ai dû faire ma place comme tout le monde et les femmes qui ont tracé ce chemin ont tout mon respect!

Max- C’est tout à ton honneur de ne pas avoir abandonné!  Je sais que souvent les hommes peuvent être désagréables et qu’ils harcèlent sur les réseaux sociaux. Est-ce que tu as vu une différence depuis ton arrivée derrière le micro?

Roxana- Oui, j’ai parfois des messages troublants, mais je n’en fais pas un cas. Je bloque le problème et voilà. Je ne gaspillerai pas ma précieuse énergie à m’obstiner avec ce genre d’individu! Je fais aussi attention à ne rien mettre de trop provocant sexuellement pour les attirer. On dira ce qu’on voudra, mais si tu es presque à poil sur tes photos. Il y a effectivement de forte chance que tu te fasses tanner par des bizarres. Bref si on ne nourrit pas ces êtres, ils crèvent de faim et vont voir ailleurs! Thats it!

Max-Heureusement, que le bouton bloquer est apparu! Qui est-ce qui t’a le plus inspiré pour faire ton rôle de chanteuse?

Roxana- Pas une personne à part entière de base, mais plusieurs chanteurs et groupes. J’ai hésité au début pendant longtemps, mais y a une seule personne qui m’a convaincu et c’est Covan le chanteur, jadis (avant son dramatique accident) de Decapitated. Il m’a vue dans le thrash, screamer comme une dingue et il est venu me voir en me disant que j’avais tout ce qu’il fallait pour être une frontwoman dans un groupe.  Il m’a même demandé de lui faire quelque screams à l’extérieur des Foufs pour entendre ma capacité vocale et … c’était le coup de pied au cul que j’avais de besoin mettons haha pour finir par être chanteuse dans un band metal.

Max- WoW! Cela a dû être un moment vraiment fort pour toi! Avant de lancer ma dernière question, j’aimerais encore une fois te remercier pour ta gentillesse et pour le temps que tu m’as accordé.  Quelles sont tes méthodes de composition et quels sujets aimes-tu aborder?

Roxana- C’est effectivement gravé dans ma mémoire à jamais.

Méthodes de compositions…en fait, j’attends toujours d’avoir l’instrumental avant d’écrire quoi que ce soit. Il m’arrive parfois d’écrire des pensées, des citations etc. Mais jamais un texte au complet. Je veux feeler la musique avant d’écrire quoi que ce soit. J’adore visualiser une histoire ou bien un évènement pour ensuite les mettre sur papier. Mes sujets de préférence sont tout ce qui a attrait à la vie et l’humain avec ses forces et faiblesses nombreuses soient-elles! Aussi, je suis insomniaque depuis mon enfance et les cauchemars je les collectionnes. D’ailleurs la majorité des compositions sur le dernier album de Your Last Wish sont pas mal basées sur des cauchemars futuristes que je faisais depuis ma tendre enfance donc voilà, c’est pas mal ça!

Max-WoW c’est vraiment intéressant tout ça ! Merci beaucoup !

Roxana-fait plaisir ! ??

Entrevue par Maxime Regimbald
Mise en page par Vicky Fillion

Les “Elles” du Metal – Gaïa Guarda (Uriel)

Les “Elles” du Metal, mais c’est quoi cette bebitte? Très simple, c’est une chronique pour parler des femmes qui savent se faire remarquer dans le monde du métal québécois et international. Que ce soit des frontwomen ou des musiciennes, elles ont toutes un petit quelque chose qui leur a permis de se démarquer dans ce monde de la musique! Entrevues, présentations d’artistes, biographies, etc. La chronique sera présentée sous plusieurs formes, selon les sujets traités. Vous aimeriez que l’on parle de l’une vos artistes préférées du metal? Envoyez un courriel à notre équipe au ondeschocs@gmail.com. 

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Gaïa

Max- Nous sommes présentement avec la talentueuse chanteuse Gaia. Elle va nous parler de son expérience de frontwoman de groupe de musique! Premièrement, salut Gaia! Comment vas-tu?

Gaïa– Hey! Ça va vraiment bien! Toi, comment vas-tu?

Max- Ça va très bien merci ! Si tu le veux bien, parle-moi de toi et ton band!

Gaïa- Oui! Donc je fais partie de la formation Montréal Uriel depuis 2013, le groupe existe depuis un peu plus longtemps que ça. Nous jouons un style de métal un peu particulier où nous incorporons des instruments classiques en concert autant que sur CD. J’ai la chance de partager la scène avec Jessica Ricard (violoncelliste), Ariane Paquette (violoniste), Dave Hazel (guitariste), Phil Paquette (bassiste et growler) et notre tout dernier ajout Gabriel Harvey (percussionniste). Depuis notre dernier album Multiverse, en plus de chanter, je joue de la harpe pour le groupe.

Hors métal, j’ai un projet soliste néoclassique Dark Wave avec lequel j’ai sorti un album en novembre dernier. J’ai eu la chance de travailler avec le percussionniste original de la formation américaine Evanescence, Rocky Gray.

Max- Wow ! Comme tu dis, c’est très particulier. J’ai eu la chance d’écouter une de vos chansons et j’ai beaucoup apprécié. J’ai aussi écouté ton album que j’ai dévoré. D’ailleurs, dis-moi c’est quoi le quotidien d’une frontgirl devant une gang de gars?

Gaïa- Merci! Le fait qu’on soit trois femmes dans le projet aide beaucoup. Lorsqu’on a fait des concerts où on devait dormir dans la ville où on jouait, c’était vraiment agréable de partager la chambre avec elles. Je ne dis pas que les gars sont dures à partager des espaces communs, mais les femmes ont tendance à se retenir un peu plus avant de laisser aller leurs besoins naturels.

Max- Effectivement, les femmes doivent plus se diriger aux toilettes. D’ailleurs le fait que vous soyez trois filles dans le band. .. Cela a-t-il déjà amené des contraintes ou situations difficiles?

Gaïa- Contrairement à ce qu’on pourrait penser, on n’a jamais vraiment eu de situations difficiles entre nous. On est très soudés, que ce soit les femmes ou les hommes, on se soutient dans les pires et les meilleures situations.

Lorsqu’on rejoint un groupe de musique, du moins c’est mon expérience avec Uriel, c’est comme rejoindre une famille. Des fois il y a des petites chicanes, mais on a toujours notre maman Jessica qui remet de l’ordre dans le groupe.

Max- Ça fait un environnement plus serein et plus agréable à la création dans ce temps-là! Te sens tu chanceuse de faire ce que tu fais à une époque où la femme prend de plus en plus de place dans l’Univers de la musique?

Gaïa- C’est sûr que quand j’ai commencée la musique, il n’y avait pas énormément de role model dans le métal qui étaient des femmes.

Il y a tellement d’incroyables frontwomen qui ont émergées dans les dernières années, c’est une tendance qui j’espère va continuer. C’est inspirant de les voir prendre leur place et je me compte chanceuse de faire partie de cette nouvelle vague.

Max- Justement, qui est ta plus grande inspiration?

Gaïa- Lindsay Schoolcraft.

Nous sommes amies depuis environ 12 ans et elle est une des personnes les plus inspirantes que je connaisse. Que ça soit musicalement ou comme entrepreneuse, c’est une femme fonceuse qui donne énormément à ses fans et ses proches. Elle m’a toujours soutenue dans ma carrière, mais aussi personnellement. Lorsque j’étais en combat contre une maison disque, c’est elle qui m’a donnée la confiance de sortir de mon contrat. Je lui dois beaucoup!

Max- Sans faire de bashing, je peux comprendre que certaines maisons de disques peuvent être non professionnelles! Que penses-tu de la communauté metal en général?

Gaïa- C’est une communauté qui est extrêmement chaleureuse et ouverte d’esprit. Lorsque j’ai sorti mon album solo, j’étais terrifiée de voir comment mes fans réagiraient à un style hors métal. À ma surprise, je n’ai eu qu’une personne qui était déçue que ça ne soit pas du metal. La plupart des gens qui appartiennent à la communauté métal écoutent beaucoup de styles différents. Je crois que c’est une des caractéristiques de notre belle communauté, on a l’air tough mais on est tous des gros nounours ahah.

Max- Effectivement! On s’aime tous haha! Tu me parlais de tes fans. Aurais-tu quelque chose à dire aux femmes qui t’écoutent et t’admirent, mais n’osent pas faire le saut comme toi?

Gaïa- Au début ça peut être vraiment stressant de se lancer dans la musique. Je suis une personne très timide et faire le saut m’a pris vraiment beaucoup de courage. Les gros rêves qui valent la peine d’être rêvés sont effrayants au début, mais si tu veux vraiment quelque chose, personne ne va le faire à ta place. Il faut être prêt à mettre les efforts et se lancer tête baissée à pleine force. C’est un domaine qui est dur, mais la récompense est immense si tu persévères. On a besoin de nouvelles musiques, encore plus dans l’état actuel du monde.

Max- Wow, tu es inspirante! Ma dernière question.On sait tous que des femmes se font harceler sur les réseaux sociaux, avez-vous vu une différence depuis votre arrivée derrière le micro?

Gaïa- Honnêtement, je suis chanceuse d’être entourée de bon monde sur les réseaux sociaux. Ça n’empêche pas les dick pics de temps en temps, mais normalement le monde est vraiment respectueux. Je ne crois pas que ça soit relié au fait que je chante, c’est vraiment une malédiction pour n’importe quelle femme qui est active sur les réseaux.

Max- C’est effectivement un fléau, qui j’espère sera brisé un jour! Merci beaucoup pour ton temps! Je trouve que tu es très inspirante et j’ai bien aimé découvrir ton univers ainsi que ta gang!

Gaïa- Merci beaucoup pour tout ce que vous faites pour la scène locale.

 

Entrevue réalisé par Maxime Regimbald
Mise en page par Vicky Fillion

Les “Elles” du Metal – Julie Bélanger-Roy (Gone In April)

Les “Elles” du Metal, mais c’est quoi cette bebitte? Très simple, c’est une chronique pour parler des femmes qui savent se faire remarquer dans le monde du métal québécois et international. Que ce soit des frontwomen ou des musiciennes, elles ont toutes un petit quelque chose qui leur a permis de se démarquer dans ce monde de la musique! Entrevues, présentations d’artistes, biographies, etc. La chronique sera présentée sous plusieurs formes, selon les sujets traités. Vous aimeriez que l’on parle de l’une vos artistes préférées du metal? Envoyez nous un courriel au ondeschocs@gmail.com. 

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Aujourd’hui, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, nous vous présentons une entrevue avec la charmante Julie Bélanger Roy, frontwoman du groupe Gone In AprilBonne lecture et en espérant que cette journée aura été à la hauteur de toutes ces femmes! Et merci à chacune d’entre vous de faire partie de ce monde!

Entrevue

Max- Nous sommes présentement avec la fabuleuse chanteuse Julie Bélanger Roy qui va nous parler de son quotidien comme frontwoman et de son band! Comment vas-tu Julie?

Julie– Salut Maxime! Ça va très bien! Un gros merci de m’avoir invitée pour ta chronique!

Max- Ça me fait bien plaisir! Tout d’abord, parle-moi un peu de toi, de ton parcours musical ainsi que de ton band?

Julie- Je suis chanteuse-violoniste et altiste, et frontwoman du groupe Gone in April. En plus de chanter/jouer avec Gone in April, je joue et chante avec plusieurs orchestres symphoniques et opéras, j’enseigne le violon et le chant, et je suis musicienne de studio.

J’ai joint Gone in April lors de sa formation. Le groupe réunit des musiciens de différents styles pour créer un métal à la fois symphonique et death, avec des saveurs de power et de folk métal. Notre motto est “puissance et mélodie”! En automne 2019, nous avons lancé́ notre 3e album, Shards of Light, avant de partir en tournée nord-américaine avec Eluveitie et Korpiklaani. Nous travaillons présentement sur notre 4e album.

Max- Wow, c’est formidable ! Ça dû être une belle expérience de quitter le Québec et faire cette tournée! D’ailleurs, raconte-moi ton quotidien comme frontwoman dans les tournées et les pratiques. J’imagine qu’il doit y avoir des anecdotes assez comiques parfois?

Julie- Dans Gone in April, je suis très impliquée dans la composition, l’écriture de paroles, la gestion du groupe, les décisions artistiques et le marketing. En tournée, les tâches sont différentes, mais encore une fois, beaucoup de gestion entre les spectacles. Si je pouvais, je serais en tournée 10 mois sur 12. J’adore me réveiller chaque matin à un nouvel endroit, sentir l’énergie de chaque scène avant que la foule arrive et durant le spectacle, et rencontrer plein de gens exceptionnels.

Après un mois à vivre à 7 ou 8 dans le même véhicule, on en dit des niaiseries, donc oui, on a définitivement des souvenirs cocasses ! Durant la tournée avec Eluveitie & Korpiklaani, Yanic disait « Hold on! Turning! » à chaque fois qu’il effectuait un virage avec le VR pour éviter que quelqu’un perde l’équilibre. C’est devenu le running gag, et tous les musiciens ont continué́ à imiter Yanic et à répéter « Hold on! » dans toutes les situations possibles et imaginables. L’autre running gag est par rapport à une chanson du 3e album, « Soldiers of the Dawn ». La chanson est un hommage aux artistes qui apportent espoir et création dans un monde pas toujours facile, et elle est construite comme une chanson à boire. Après quelques jours de tournée, on avait notre groupe messenger « Soldiers of the Dawn », et les gars chantaient les mots « Soldiers of the Dawn » sans arrêt. Sans arrêt… J’ai presque regretté d’avoir écrit cette chanson!

Max- Disons que tu es comme la manager du groupe ? Lors de ton arrivée au sein du groupe, est-ce que ça été́ dur pour toi de t’intégrer? Est-ce que ça été dur aussi de t’intégrer dans l’industrie?

Julie- Oui, Yanic et moi assumons en effet le rôle de manager!

Pour ce qui est de mon arrivée au sein du groupe, je suis très chanceuse je crois. Comme j’étais un des membres fondateurs, mon opinion a toujours compté, et j’ai toujours eu le respect de mes collègues. Les musiciens de Gone in April sont, non seulement d’excellents musiciens, mais aussi des gens extraordinaires que je connais depuis très longtemps et que j’admire beaucoup. Si on prend Yanic et Marc-André par exemple, je les ai tous deux rencontrés lorsque j’ai travaillé́ avec Quo Vadis en 2005 et 2007.

Pour ce qui est de l’industrie, je crois que les femmes sont beaucoup plus acceptées maintenant qu’elles l’étaient par le passé. Il y a définitivement encore du travail à faire, mais c’est sur la bonne piste.

Max- C’est le fun, disons que c’est comme une grande famille! Je vous ai connu justement à travers votre passage dans Quo Vadis. Si je me souviens bien, corrige-moi si je me trompe, tu as travaillé́ sur l’album Defiant Indoctrination? Que penses-tu de la communauté métal dans le moment?

Julie- Oui, en effet ! J’ai chanté́ dans les chœurs pour l’album Defiant Imagination en 2004, j’ai joué́ du violon lors du spectacle au Medley en 2005, lancé à la fois en CD et DVD (Defiant Indoctrination & Live in Montreal), et j’ai aussi chanté́ pour un de leurs spectacles en 2007. C’était mes premiers pas dans le métal!

Pour ce qui est de la communauté métal, je crois qu’elle réunit des gens de partout qui sont ouverts d’esprit, qui sont passionnés, et qui se supportent entre eux. Quelqu’un tombe dans le pit ? Quelqu’un l’aide à se relever. Quelqu’un ne va pas bien et en parle dans un groupe de métalleux ? Une dizaine de métalleux lui écrivent aussitôt et lui envoient des encouragements. Un groupe sort un nouvel album? Les fans vont non seulement acheter une copie de l’album et un t-shirt, mais ils vont aussi partager les nouvelles chansons et les publications pour aider le groupe à gagner de nouveaux fans et passer le mot. Il y a une entraide que j’ai rarement vue dans d’autres milieux et qui me rend fière de faire partie de cette “grande famille” de métalleux!

Max- Nous sommes très solidaires en effet ! Je suis très fier aussi d’être dans le milieu ! Tu parles de fans. Justement, est-ce que tu aurais quelque chose à dire à tes fans féminines qui aimeraient faire le saut dans la musique mais qui n’osent pas?

Julie– Un band c’est un peu comme être colocs, haha! On travaille tellement ensemble qu’on apprend à se connaitre sous tous nos angles. Le plus important, c’est de trouver une équipe en qui on a confiance et qui va nous supporter. S’il y a un manque de respect répété, que ce soit relié au sexisme ou non, c’est souvent un indice qu’il est temps d’aller vers une nouvelle équipe. L’industrie de la musique est une industrie très difficile. Ça prend des tonnes et des tonnes de travail pour avancer d’une case sur un long échiquier. Mais lorsqu’on a un rêve, il ne faut laisser personne nous arrêter!

Max- Wow, très bien dit !  Est-ce que tu te sens chanceuse de faire partie justement de cette industrie qui était autrefois plus sexiste?

Julie – Si on y pense, il y a à peine quelques siècles, une femme ne pouvait pas monter sur une scène sans être traitée de prostituée. On a définitivement fait du chemin ! Je suis extrêmement reconnaissante envers tous ceux et celles qui se sont battus pour que la femme gagne, elle aussi, sa place dans les arts, et je suis chanceuse d’être arrivée dans l’industrie au moment où j’y suis arrivée!

Je pense qu’il y a encore du travail à faire par contre.

Une des situations que je trouve difficile, c’est que malheureusement, la valeur d’une musicienne est souvent associée à son apparence physique. Par exemple, beaucoup de groupes sur Facebook, Instagram, etc., échangent plus de photos sexy des chanteuses que de chansons. Les commentaires désobligeants sur YouTube sont aussi trop fréquents à mon goût: commentaires sur une prise de poids de la chanteuse, ou commentaires à caractère sexuel pour n’en citer que quelques-uns. Il est important pour n’importe quel musicien métal d’être en forme, on doit avoir beaucoup d’énergie et d’endurance pour être actif sur la scène, mais on voit rarement ce genre de commentaires dirigés vers les hommes…

Max- Effectivement, concernant ces choses dégradantes!  Je sais que souvent des femmes reçoivent du harcèlement au niveau des réseaux sociaux. Est-ce que tu as vu une différence depuis ton arrivée derrière le micro ?

Julie- Pour être honnête, oui, j’ai vu une différence… mais je me compte très chanceuse, car il s’agit d’une minorité, et les fans qui me contactent sont, en grande majorité, polis, respectueux, et inspirants!

Max- Heureusement qu’il y a encore des gens corrects. Qui est ta plus grande inspiration?

Julie- En effet, haha! Ma plus grande inspiration? C’est toute une question! Je ne pourrais malheureusement pas limiter ma réponse à une personne seulement. J’ai été très inspirée par certains de mes professeurs, dont le violoniste Olivier Brault, mais également par des tonnes de musiciens, groupes et compositeurs, incluant Andrew Manze, Nathalie Stutzmann, Philip Glass, John Williams, Rhapsody, Sonata Arctica, Nightwish, Avantasia, Eluveitie et Lacuna Coil, pour n’en nommer que quelques-uns!

Max- Ce sont effectivement de très grands musiciens! Avant de lancer ma dernière question, j’aimerais te remercier pour ta grande générosité et le temps que tu m’as accordé́! Donc, quelles sont tes méthodes de composition et quels sujets aimes-tu aborder dans celles-ci?

Julie- Côté composition, chaque fois que j’ai une idée de mélodie, je l’enregistre le plus vite possible dans mon téléphone sur des “lalala”! Comme c’est enregistré́ dans des lieux publics ou dans la voiture, c’est souvent chanté à voix très basse ou un peu importe comment, haha! J’espère sérieusement que personne ne tombera sur ces enregistrements!

Je les réécoute régulièrement, j’en efface beaucoup, mais ceux qui survivent après plusieurs écoutes sont ceux qui se retrouvent dans nos chansons. Je crée donc la structure de la chanson, ce qui sera instrumental ou chanté, j’inclus mes mélodies et j’envoie le tout aux autres musiciens qui ajoutent leurs instruments et, si nécessaire, apportent des changements à la structure.

En terme de sujets, Yanic et moi sommes les paroliers. On se met souvent dans les souliers d’un personnage, fictif ou non, afin de conter son histoire. Il y a aussi quelques chansons plus personnelles, bien sûr. Nous aimons aborder les sujets du combat intérieur, de l’espoir, de l’histoire et de la nature humaine.

Un grand merci à toi Maxime pour ton temps, et à Ondes Chocs aussi pour tout ce que vous faites pour la scène et la communauté métal! Horns up à tous les lecteurs et fans également!

Max- Wow! C’est très cool! Merci encore!!!

Entrevue réalisé par Maxime Regimbald

Photos – Ride of the Valkyries – Montréal – 7 mars 2020

Voici les photos prises par Joé Lacerte & Vicky Fillion lors du spectacle Ride of the Valkyries: Montreal’s female-fronted bands festival présenté par Xtrem Productions au Petit Campus de Montréal le 7 mars 2020 et qui mettait à l’affiche Vrylnia, Fall of Stasis, Sanguine Glacialis, Valfreya et Your Last Wish.

Résumé

Lors de cette soirée organisée dans le cadre de la journée de la femme, nous avons eu droit à tout un show. Que ce soit avec la voix épatante d’Ariane Martel de Vrylnia, la puissance de Corinne Cardinal de Valfreya ou l’énergie de Roxana B.L. de Your Last Wish, la soirée fut haute en couleurs! Ces femmes étaient prêtes pour nous offrir leur métal au féminin!

Vrylnia fut pour moi un must de la soirée. Que ce soit au niveau du vocal qui m’a grandement impressionné ou au niveau de la composition des pièces, je ne manquerai certainement pas de faire l’achat de l’album. Par la suite, nous avons eu droit a du Fall of Stasis brutal et énergique comme à leurs habitudes. L’énergie de Jessica Dupré et de la claviériste Mélissa Bissonnette n’est plus à prouver. Le groupe Sanguine Glacialis n’a plus de preuves à faire non plus, les membres du groupes ont une bonne présence scénique malgré que la scène soit bien remplie avec la présence du clavier au centre. Nous avons eu droit à la présence de Misha Totofski pour interpréter l’une des pièces. Ses petits moves de danse ont bien fait rire la foule!

Avec l’assurance de Corinne Cardinal, Valfreya a enflammé le Petit Campus. L’interaction entres les membres du groupe et la salle était intense. Un Wall of Death a pris forme à la demande de Corinne. La technique et le contrôle de la voix de Corinne est indéniable. On sent bien toutes les années de travail derrière elle. Le groupe nous a interprété une nouvelle composition en français qui a grandement plus au public.

Your Last Wish a ensuite fait son arrivée sur scène pour le lancement de leur album Eradicate. Excellent du début à la fin. Ils ont fait un travail de chef pour cet album et ça se ressent. La boule d’énergie qu’est Roxana s’est déplacé d’un côté à l’autre pour interagir avec la foule. Sans oublier la présence de Jeff Mott pour interpréter le duo Pandore qui est interprété sur l’album par Simon Girard de Beyond Creation.

Malgré les quelques pépins de sons et d’odeur de brûlée par moment, les groupes ont réussis à rendre cette soirée intense et on espère que le Ride of the Valkyries se répétera à chaque année.

-Vicky