Voici le compte rendu et photos prises par Martin Desbois lors du spectacle de Iron Maiden présenté par Heavy MTL, Live Nation et Evenko au Centre Bell de Montréal le 30 octobre 2024 et qui mettait également à l’affiche The HU.

 

Retour sur le spectacle

Après un passage fort remarqué quelques jours avant nous, Iron Maiden ainsi que la formation Mongole The Hu, venaient rendre notre soirée des plus divertissantes et excitantes.

La troupe de Bruce Dickinson avait décidé de se produire pas moins que deux fois en sol québécois, pour cette tournée mondiale. Il faut se le dire, Bruce et sa bande ont un lien assez étroit avec nous les québécois. Je me dois d’avouer que nous sommes particuliers envers les artistes que nous chérissons et cela dois se sentir et nous démarquer des autres. Quand un groupe dit sur scène que nous sommes fantastiques, je le crois généralement!

Je suis arrivé relativement tôt et déjà beaucoup de fans avaient envahi les abords du Centre Bell. Beaucoup ont pu apprécier le kiosque de produits dérivés officiels, avant le spectacle et se trouvant à l’extérieur. Montréal était MAIDEN.

 

The HU

Mais en premier lieu, il y avait la formation Mongole The Hu (que l’on pourrait traduire par Être humain), qui offre un métal particulier, incluant chant de gorge (lire khöömii), ainsi que d’un instrument mongole ancien à cordes et archet nommé le Morin Khuur, qui signifie Vielle à tête de cheval. Ceux déjà habitués à la musique Scandinave, et à la Talharpa y retrouveraient des similarités sonores : un son folklorique rappelant le violon ou le violoncelle, mais avec un prononcé plus abrupt et tribal, primal. Jaya leader de la formation ne faisait pas que chanter guttural, sa voix claire est tout aussi superbe. Il utilise aussi beaucoup le TumurKhuur, que l’on nomme aussi guimbarde, outil musical fort utilisé par nos amis vikings, pour ne nommer qu’une des nombreuses similarités avec eux.

Il y a deux Morin Khurr, dont un qui sert plus aux mélodies et un deuxième plus rythmé et lourd. À cela on peut ajouter une guitare Mongole (Tovshuur) pour Temka. Habituellement, on peut dire que le groupe est un quatuor, mais pour les tournées ils seront huit! Avec deux albums parus respectivement en 2019 (The Ereg) ainsi que Rumble of Thunder en 2022, ils avaient assez de matériel pour nous divertir durant plus d’une heure. Ils ont joué Wolf Totem, pièce enregistrée en collaboration avec Jacoby Shaddix de la populaire formation Papa Roach. Beaucoup de spectateurs semblaient ne pas connaître la formation.

Mais la réception de la foule a été très positive malgré la difficulté de se faire une place devant les géants du New Wave of British Heavy Metal. Certains diront que leurs compos ne sont pas des plus élaborées et sophistiquées (ce qui n’est pas le but recherché), d’autres seront séduits par la force de frappe efficace et l’exécution de cette jeune formation talentueuse. Petit bémol, on gagne à les voir dans une plus petite salle où l’on peut mieux ressentir leur musique.

Point négatif : ils sont statiques sur scène. Les costumes sont géniaux. Les percussions sont administrées en duo : une batterie classique et aussi des percussions orientales qui ajoutent à l’originalité sonore.

Après avoir applaudi chaudement le premier acte de la soirée, on sentait l’énergie monter en crescendo et l’enthousiasme foisonnait à l’horizon. Un mélange de fébrilité, de joie difficile à contenir et un paysage de sourires à la croisée des regards : la famille Iron Maiden. Un phénomène que seuls les ‘métalleux’ connaissent si bien.

Setlist :

  1. The Gereg
  2. Upright Destined Mongol
  3. Tuurudul
  4. TATAR Warrior
  5. Grey Hun
  6. Black Thunder
  7. YuveYuve Yu
  8. Wolf Totem
  9. This Is Mongol

 

 

Iron Maiden

Bruce est apparu avec sa cohorte. On entame de suite avec Caught Somewhere In Time. Je prends mes clichés en chantant à tue-tête, ému et ayant du mal à croire que je chante à moins d’un mètre de Bruce, qui croise mon regard plusieurs fois et de Steve et les autres! Ensuite on enchaine avec Stranger In A Strange Land, de l’album Somewhere In Time, mon album fétiche. Un gros 15 minutes pour immortaliser ce moment magique et le partager avec vous!

Le temps de me libérer de mon matériel photo, je me dirige vers mon siège pour finir le tout en beauté dans la section rouge. Le groupe se permet de jouer quelques titres de leur dernier rejeton intitulé : Senjutsu. Ce n’est pas l’album préféré de tous, mais moi j’ai apprécié ces pièces qui sont somme toute moins énergiques, mais assez cérébrales et munies de textes captivants dignes de la plume de Bruce. Death to the celts en fait partie et il en profitera pour dénoncer le comportement humain répandu de domination et de l’anéantissement de certaines cultures dont celles des celtes (Irlandais,Écossais etc.) Et il fera un parallèle fort apprécié avec le peuple québécois, au grand plaisir de la majorité de la foule. De plus le tout exprimé dans un français fonctionnel, merci à sa conjointe française qui doit y être pour quelque chose !

Nicko semblais jouer un peu plus mollement, mais étant le doyen du groupe (72 ans!) et ayant subi un arrêt cardio-vasculaire il n’y a pas moins d’un an, je ne peux qu’être fier de ce combattant.

Les visages ont vieilli, Steve a changé avec les années, Dave est toujours aussi angélique et zen quand il joue, Janik s’étire allègrement la jambe sur un cabinet de 6 pieds de haut, entre deux danses et sautillements affichant un plaisir contagieux en jouant, Adrian toujours aussi sérieux et concentré, et Bruce qui a toujours des fourmis dans les jambes ne pouvait rester sur place plus d’une minute.

Eddie fera apparition plusieurs fois, mais majoritairement sous la forme du Stranger de Somewhere in time. Il y aura même un duel entre lui et Bruce avec des éléments explosifs de pyrotechnie et où on a pu voir une démonstration du caractère taquin et enfantin de Bruce. Le Eddie en Samuraï est particulièrement réussi et ses prouesses à l’épée sont géniales, même lorsqu’il tente de couper la tête de Janik!

Le classique Fear of the Dark a su nous convier à un moment de pure symbiose et de participation de la foule lors du refrain en sautillant sur place.

L’incontournable The Trooper a pu décupler la folie de l’événement. Bruce avait la forme vocale et délivrait une fort agréable performance.

Pour ceux qui auront raté cet événement, une autre tournée est déjà annoncée et aura lieu en 2025!

En forme les gars!  UP THE IRONS!

Setlist :

  1. Caught Somewhere in Time
  2. Stranger in a Strange Land
  3. The Writing on the Wall
  4. Days of Future Past
  5. The Time Machine
  6. The Prisoner
  7. Death of the Celts
  8. Can I Play With Madness
  9. Heaven Can Wait
  10. Alexander the Great
  11. Fear of the Dark
  12. Iron Maiden

Rappel :

  1. Hell on Earth
  2. The Trooper
  3. WastedYears

-Journaliste/Photographe: Martin Desbois