Défaillance 

Nouvel Ep! Se Rendre Malade… 

En janvier 2025, ce groupe punk québécois nous offre un nouvel EP. Après plus de 25 ans d’existence, auront-ils encore autant d’énergie et de mordant? Que vous dire de plus que cet album est l’exemple parfait d’un pitbull qui ne veut pas lâcher le morceau. Un album rebelle où les instruments sont prêts pour aller à la baston. Je vais prendre le temps de lire et relire les textes. Vous faire part de mes impressions, avec quelques surprises et avec un peu de musique survoltée. Voici, Se Rendre Malade…une pièce à la fois. 

Se Rendre Malade…(pour des Malades) 

Un hymne national à l’agonie d’un système de santé tenu à bout de bras par ceux qui sont à genoux. Les décennies passent pour un message qui ne passe pas. Défaillance hurle pour ceux qui ont la gorge trop sèche d’avoir crié trop longtemps. On connaît tous quelqu’un en burnout, un(e) qui parle de son double quart de travail avec des larmes aux yeux. Pendant que les fonctionnaires ramassent leur bonus de fin d’année, eux, sur le plancher, sont à la ramasse. Voilà une belle façon de démarrer un album, avec un poing sur la table avec une thématique qui nous tient à cœur. Ça donne le goût d’apprendre le texte pour le crier nous aussi! 

 

1979 

Une date très importante dans l’univers punk, pour une raison bien claire : le décès de Sid Vicious, qui représentait le côté plus sombre et intrépide du mouvement. N’étant pas reconnu pour être un musicien aguerri, il fut toutefois et sans contredit une figure importante de l’essence même du punk anglais de ces années. Si symbolique qu’il ait repris la chanson My Way, car, jusqu’à sa fin tragique, il était unique et incorrigible. La fin des années 70 marque aussi une rupture entre le punk traditionnel face à un punk rock qui se dilue dans la ‘’pop culture’’ au cours des années 80 et surtout 90. Je crois que Défaillance, dans cette chanson, démontre une belle expression de ce passage et de la force du mouvement dans l’histoire. Toujours avec une fougue comme on les connaît et un solo de guitare parfaitement exécuté. 

Fuck ton Apitoiement 

Que j’aime le début de cette chanson avec le son de basse grasse et la rythmique rapide qui s’ensuit, ça décape la peinture. Un puissant coup de pied dans le derrière pour nous rappeler que nous sommes propriétaires et responsables de notre destinée. Nous ne sommes pas victimes, mais maîtres et bourreaux face à notre propre apitoiement. Ça me rappelle bien l’entrevue en 2022 qu’il avait faite avec Claudia Bo sur son podcast Le P’tit Moment Thrash (maintenant mieux connu comme rédactrice du Bad Crew) où ils parlaient de la baisse drastique des présences dans les salles lors des shows punk, surtout depuis le covid. Nous sommes en 2025 et ils sont toujours debout et forts. Quelle résilience ! En plus, on peut confirmer qu’ils suivent eux même la voie qu’ils prêchent. Loin de vouloir se donner une tape dans le dos, le message est au sens large, comme on dit en anglais: get a grip! 

Résistance 

Pièce qui nous mélange punk, rock et ska, un tourbillon dans la protestation. Défaillance, en collaboration avec Shantal Arroyo (Overbase) et Joe Evil (GrimSkunk), nous offre une chanson aux sonorités très 2000, très entraînante, et avec une multitude de vagues d’énergie qui nous donnent le goût de faire la fête de manière joyeusement rebelle. J’ai eu la chance de rejoindre Shantal au sujet de leur collaboration.

Ondes Chocs: Parlez-moi de votre collaboration avec Défaillance sur la chanson Résistance? 

Shantal Arroyo: ‘’Donc, en fait c’est les gars de Défaillance qui m’ont contacté et je crois qu’il y a en même temps, ils en parlaient avec Joe ça a été un peu compliqué parce que nos horaires sont difficiles à conjuguer. Dernièrement, moi, je m’occupe à temps plein d’un café qu’on a ouvert à Montréal et Dieu sait que la restauration, ça prend du temps sans compter. C’est un bar, une salle de spectacle et une salle d’exposition. Donc ça a été un peu difficile de se coordonner, on a fini par enregistrer au studio Indica. Joe et moi avec Peter à la console (Grimskunk), ensemble, puis on a fait parvenir les tracts à Défaillance. C’est sûr que Joe et moi, c’est pas la première fois qu’on collabore ensemble, donc c’était quand même assez facile à faire! C’était super le fun on a bien aimé ça!’’ 

 

Avant 

On retourne avec une sonorité plus brutale et un texte de remise en question sur les changements sociaux. Une nostalgie un peu désespérée face à un présent qui nous propulse dans un mur. Tous ces rêves qui s’effacent dans une brume épaisse d’un ‘’no futur’’. Clairement, la chanson qui amène un goût amer à notre réalité actuelle. Est- ce une chanson pour la génération X? Du moins, je crois que cette agonie des rêves du passé est partagée par tous. L’harmonie est aussi impulsive que le texte et plusieurs s’y reconnaîtront. 

L’Hymne à la Violence 

On pourrait partir avec toutes sortes de théories sur cette chanson: cas vécus? Histoire médiatisée dans les journaux? Histoire fantastique? Quand j’ai l’impression de partir dans le champ avec mes délires et mes impressions; je vais à la source.

Ondes Chocs: Concernant L’Hymne à la Violence, on peut y voir une description de tous les films ou évènements du genre tueur en série. Pour vous, lors de l’écriture, est-ce relié à un évènement bien spécifique? 

El Punkos: ‘’ Il n’y a pas vraiment d’histoire à proprement dit sur la chanson L’Hymne à la Violence, Gagnon et moi, on est de vieux fan de films d’horreur (d’ailleurs Gagnon a plusieurs tatouages de ses films préférés ). C’est juste un récit d’horreur. On l’a déjà souvent fait auparavant avec les chansons Morts-Vivants et Lacération, entre autres. Donc ça peut être sur un tueur en série ou juste une belle comptine avec des paroles lugubres sur un fond de musique qui inspire la crainte. » 

Maintenant, nous arrivons au moment des annonces: 

Pour aller chercher l’album: https://defaillance.bandcamp.com/album/se-rendre-malade-pour-des-malades

Lancement de l’album: 2 février 2025 à Jonquière au Rocco Bar, en après midi et l’entrée est gratuite et pour tous (all ages)

Dates prévues au Québec:
14 mars à L’Esco (Mtl)
21 mars au Plaza
(Saguenay)
28 mars au Scanner (Québec)
 

Tournée Européenne

Ondes Chocs: Vous avez surement une bonne histoire sur ce qui amène le dénouement de votre tournée européenne qui s’en vient en février? 

El Punkos: ‘’c’est un pote a nous, qui habite en France (Montpellier), qui organise des tournées en Europe et qui nous a invité à tourner là-bas, je dirais vers 2017-2018 . A l’époque nous n’avions pas mal tous de jeunes enfants et, avec les jobs c’était pas mal plus compliqué . Ensuite est arrivée la covid et le projet n’est pas vraiment dans les plans, car nous devions enregistrer l’album Sans Contrôle pour ensuite la tournée. À la fin 2023, nous avons fait un concert avec nos potes de B.A.L.M squad et quelque part au milieu de la nuit (plus le matin…..grosse brosse d’après show), on s’est mis à parler de se faire l’Europe tous ensemble. Après une bonne nuit de sommeil de 2-3 heures, je me suis dit: ‘’fuck off’, on le fait!’’ J’ai contacté notre contact pour lui dire que, dans un an, on allait être chez lui et de nous régler ça. Malheureusement, les deux groupes ensemble, c’était trop d’organisation. Donc nous avons gardé la date pour nous ( B.A.L.M Squad, eux, vont y aller de leurs côtés au printemps). Ça concorde avec la sortie de notre nouvel album, mais également avec la sortie de l’album Sans Contrôle sur Running out of Tape Records en Allemagne, donc on se trouve à faire une tournée pour un double lancement (oui c’est plutôt étrange ). Donc, la tournée va être majoritairement des chansons de Sans Contrôle et se rendre malade . Nous allons faire 10 concerts en 11 jours dans 4 pays différents: la Belgique , la Suisse, l’Allemagne et la France, bien sûr, notre journée de congé tombe le lendemain du concert à Stuttgart en Allemagne, j’ai hâte de voir si on va passer la journée là-bas. Pour l’instant on ne connaît pas trop l’identité des groupes avec qui on va partager la scène, mais je sais qu’il va y avoir Bad nasty donc c’est bon signe et à moins que je me trompe le concert de Marcella c’est un festival, mais j’en sais pas plus . J’espère que nos ami(e)s français vont apprécier la pochette de l’album Se Rendre Malade, c’est un de leurs compatriotes: Laul (dessinateur et membre de la troupe de Béru, ainsi que le dessinateur des Ludwig ) qui l’a créé.’’ 

Merci encore à El Punkos de Défaillance et Shantal Arroyo, pour le temps qu’ils m’ont accordé. J’espère que vous avez apprécié. 

-Christian lamothe, Chroniqueur de l’underground