Voici le compte rendu de Phil Grondin et les photos prises par Martin Desbois lors du spectacle de Death To All présenté par Extensive Enterprise & Heavy Montréal au MTelus de Montréal le 12 novembre 2025 et qui mettait également à l’affiche Gorguts et Phobophilic.

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Retour sur le spectacle

La tournée « Symbolic Healing » du groupe Death to All s’arrêta à Montréal au MTelus afin d’y célébrer le 35ème anniversaire de l’album « Spiritual Healing » et le 30ème anniversaire de « Symbolic », deux albums du défunt groupe Death fondé par la légende du death metal, Chuck Schuldiner. Avec eux, les légendes du death metal québécois Gorguts et les américains de Phobophilic venaient assurés la première partie. Présenté par Extensive Enterprise et Heavy MTL, c’est une soirée de nostalgie qui allait s’emparer du MTelus qui, soit disant, se refait une beauté. Plusieurs travaux ont lieu dans la salle et un mini labyrinthe nous mène au vestiaire. Bref !

 

Phobophilic

Dès mon arrivée dans la mythique salle du MTelus, après avoir bravé la tempête de neige et les automobiles qui sont encore sur les pneus d’été suite à la neige plutôt précoce cette année, Phobophilic vient nous présenter un death metal d’une lourdeur qui pourrait être comparée à du Incantation. Par moment, la voix est brutale et rauque et le tout est jumelé avec un drum assez rapide et de riffs qui nous donnent des coups de pelle directement dans la face. Malgré le petit 30 minutes qui nous a été offert, le groupe a su faire bonne impression avec un parterre qui commence déjà à se remplir de plusieurs t-shirts à l’effigie de Gorguts et Death. Dès la 3ème pièce, le parterre, plutôt timide sur les 2 premières pièces, s’active et le moshpit part pour de bon.

Venu nous présenter des pièces de leur seul album en carrière « Enveloping Absurdity », sorti en 2022, Phobophilic ne réinvente pas la roue mais se voit être un groupe ayant un énorme potentiel. Les 5 pièces qui ont été présentées m’ont agréablement surpris et elles ont su se faire de nouveaux fans. Avoir la chance de faire une tournée avec des légendes comme Gorguts et les membres originaux de Death, je trouve que c’est déjà un excellent départ pour un nouveau groupe et un gros événement qui vaudrait la peine de mentionner sur un Curriculum Vitae (CV) version metal. On s’entend, faire une tournée avec les gars de Gorguts et les légendes Steve DiGiorgio et Gene Hoglan, je pense qu’il n’y a rien de plus badass à dire à des chums metalleux. C’est une excellente réussite pour un groupe jeune comme eux !

 

 

Gorguts

Les petits chouchoux de la place débarquent enfin sur scène alors que la bande de Luc Lemay vient nous offrir une leçon de death metal technique comme seulement eux sont capables de faire. Originaire de Sherbrooke, Gorguts n’a aucunement besoin de présentation sur la scène metal québécoise alors que le groupe est actif depuis 1989. Ayant eu la chance de voir le groupe en 2023 avec Mayhem et Cannibal Corpse en formule co-headline à l’Olympia, Gorguts a misé sur une formule assez variée alors que le groupe est présentement dans la composition d’un nouvel album. Venu nous présenter deux nouvelles pièces, notre cher Luc national n’a pas hésité de piger dans son répertoire de classiques des albums « Considered Dead » et « The Erosion of Sanity » que je considère étant des albums marquants dans le metal québécois. « Considered Dead » est facilement un album dans mon top 3 des meilleurs albums produit au Québec avec « None So Vile » de Cryptopsy et « Killing Technology » de Voivod.

 


La formule et la logique ont été respectées alors que des pièces ayant un aspect plus death metal old school ont été jouées, alors que le Gorguts plus récent a été joué avec son côté plus technique. Luc n’a pas hésité de nous parler en français entre chaque pièce disant qu’il est bien heureux de jouer « à la maison ». Encore une fois, nous pouvons remarquer que Gorguts veut se réinventer et nous sort toujours un lapin de leur chapeau avec des nouvelles passes techniques qui nous fait sortir un gros « Quessé ca ?! » tellement on est émerveillé. Gorguts, c’est complexe, c’est technique, c’est violent, PIS ON AIME ÇA !

Chapeau à Luc et sa bande qui ne cessent de nous impressionner année après année. Un nouvel album de Gorguts est plus que dû alors que « Colored Sands » est sorti en 2013, il y a bientôt 12 ans. Blague à part, il est presque rendu dans sa crise d’ado !

Je souhaite développer sur deux points que je considère importants avant de passer à Death to All. Commençons par le positif : La qualité sonore de Gorguts était tout simplement phénoménale. Je n’ai jamais entendu un groupe sonner aussi bien que cela dans le MTelus. Je ne sais pas si c’est à cause des rénovations en cours ou le technicien de son de Gorguts est une machine, mais c’est facilement le meilleur son que j’ai entendu de ma vie tout style de musique confondu dans cette salle. Ça sonnait « clean » du début à la fin, wow. Chapeau pour le son.

 

Point negatif : La fameuse file de la merch. Je suis mitigé 50/50. C’était un bordel tout simplement. Autant que c’est le fun à voir que le monde était prêt à débourser pour Death to All et Gorguts qu’autant je me demande pourquoi l’attente était longue de même. En tout, il a fallu un bon 45 minutes – 1 heure avant de me procurer ce que je voulais. Soi-disant, MERCI ! Le long-sleeve de « Considered Dead » de Gorguts à 40 $, meilleur achat que j’ai fait depuis longtemps. Il est MA-GNI-FI-QUE. Enfin des groupes qui ne chargent pas des prix de fou au point de devoir manger des ramens pendant 2 semaines. Comme je dis, je comprends qu’il faut que le monde encourage les groupes, mais est-ce un problème de configuration du MTelus avec tout le monde qui essayait de se faufiler dans la file de merch ou c’est tout simplement le fait que beaucoup trop de monde voulait de la merch? Bref, pas grave. J’ai mon long-sleeve, j’ai écouté Gorguts dans la file d’attente au loin et j’ai aimé ce que j’ai entendu. Mais attendre 45 minutes – 1 heure pour de la merch me semble totalement absurde. C’est ça être victime de son succès.

Setlist :

  1. Considered Dead
  2. Sublte Body
  3. Earthly Love
  4. Nouvelle pièce sans titre
  5. An Ocean of Wisdom
  6. Nouvelle pièce sans titre
  7. Condemned to Obscurity
  8. Bodily Corrupted

 

 

Death To All

 

Petite devinette assez simple : Qu’arrives-t-il quand Steve DiGiorgio, Gene Hoglan, Bobby Koelble et Max Phelps décident de se partir un groupe hommage à Death ? Le meilleur groupe hommage que j’ai vu de toute ma vie soit Death to All. Ce groupe composé de trois membres originaux, à l’exception de Max Phelps qui est presque la réincarnation de Chuck, vient nous jouer pendant plus de deux heures des morceaux de la large discographie de Death afin de célébrer l’héritage du père fondateur du genre, soit Chuck Schuldiner. 

 

Dès les premières notes de « Living Monstrosity », nous voyons déjà le potentiel et l’expérience sur scène. Alternant les différents classiques du groupe et en naviguant dans les sept albums studio tels que : « Lack of Comprehension », « The Philosopher » et « Spiritual Healing », Max Phelps n’hésite pas d’alterner son vocal passant du death metal guttural à un vocal plus aigu. Tout au long de la carrière de Death, Chuck n’hésitait pas à changer le style de Death en passant du death metal old school sur les premiers albums vers une touche plus technique/progressive sur les derniers albums. Le tout est respecté alors que les quatre musiciens sur scène démontrent être en mesure d’ajuster leur technique. Max Phelps, chanteur et guitariste ayant la lourde tâche de chanter les parties de Chuck, nous démontre son énorme talent. On dirait vraiment sa réincarnation, c’est hallucinant comment il est talentueux.

Steve DiGiorgio, charismatique bassiste de Death de l’époque et actuel bassiste du groupe thrash Testament, s’improvise comme frontman du groupe afin de parler à la foule. Quel charisme il possède ! De même, pour revenir à la qualité sonore, celle-ci est encore impeccable pour Death to All. Nous ressentons chaque coup de bass et de drums presque dans nos pieds comme si ça nous traversait le corps, wow! La foule n’hésite pas à faire du moshpit et bodysurfing question de tenir les agents de sécurité occupés en avant !

Pendant plus de 2 heures, Death to All a été généreux et nous a joué plus de 19 pièces. Nous avons eu la chance d’entendre l’album « Symbolic » du début à la fin avec plusieurs pièces de « Spiritual Healing » et tous les classiques de Death. C’est avec la très célèbre « Pull the Plug » que la soirée se termine sous les acclamations de la foule.

Si vous n’avez jamais eu la chance d’aller voir un spectacle de Death to All, vous manquez de quoi. C’est l’ultime hommage et le plus proche que nous pouvons avoir de vivre l’expérience Death. Après plus de 24 ans après le décès de Chuck, nous voyons que son impact et son héritage est encore présente puisque le MTelus était plein à craquer. Chuck forever !

Setlist :

  1.  Living Monstrosity
  2. Defensive Personalities
  3. Lack of Comprehension
  4. Altering the Future
  5. Zombie Ritual
  6. Within the Mind
  7. The Philosopher
  8. Spiritual Healing

Symbolic :

  1. Symbolic
  2. Zero Tolerance
  3. Empty Words
  4. Sacred Serenity
  5. 1,000 Eyes
  6. Without Judgement
  7. Crystal Mountain
  8. Misanthrope
  9. Perennial Quest


Rappel :

  1. Spirit Crusher
    19. Pull the Plug

 

-Journaliste: Phil Grondin
Photographe: Martin Desbois