Banjax Brigade//MôdiVerrâ et Steamboat Woody @ Studio Sonum, Québec – 15 mars 2025

Banjax Brigade, MôdiVerrâ et Steamboat Woody
Quand les Korrigans s’invitent au Sonum 

La fête de Saint-Patrick, n’est-ce pas une des fêtes les plus festive, joyeuse et remplie de musique, celle-là ? Le vert, couleur pour l’espoir, le trèfle à quatre feuilles pour la chance et les Lutins pour nous rattacher à nos racines et croyances ancestrales. Ce soir à Québec, samedi 15 mars ( soit deux jours avant la St-Pat), on va se rencontrer dans un spectacle folklorique qui va donner la bougeotte aux farfadets du Sonum. J’ai été surpris par les trois formations qui ont apporté leur énergie et leurs saveurs, qui nous feront voyager. Je m’étais vraiment donné pour mon costume du moment… mais l’année prochaine, je vous le promets, je porterai le kilt! 

 

Steamboat Woody 

Julien Galli: one-man-band (voix, banjo,percussion et harmonica) 

Un homme-orchestre pour débuter sur une lumière verte scintillante. Julien nous transporte au plus profond de la Louisiane, près des marécages suintants. Sur la grande galerie d’une vieille maison, remplie d’amis fêtards et d’enfants qui courent et s’amusent sans accrocher la carabine, appuyée sur la porte; celle qui servit au plus jeune à faire fuir son premier alligator. Oui, je divague, mais quand j’entends cette musique, ça me fait rêver éveillé, et cela dès l’arrivée de Sandy Boys, premier titre, qui va tout de suite chercher l’attention de la salle. Le banjo est la pièce maîtresse et cette voix du Sud avec cet accent d’une touche nasillarde, tout y est pour le voyage! Nous sommes servi sur l’animation dans chaque introduction des chansons, comme Nowhere to Stay, où après avoir pris une cuite, un homme dans les brumes de sa consommation ne sait plus trop où il va se rendre. PBR and beef jerky, hymne à la fête entre amis dans une ambiance bien arrosée. Vous comprendrez bien que nous, présent au Sonum, ça nous donne soif. Tous ensemble, nous applaudissons grandement la prestation! Un moment dans une ambiance plus nostalgique avec By my side, un repos pour l’âme, mais qui sera de courte durée, car par la suite on assiste à un speed metal Banjo style, avec un titre qui est très démonstratif du moment: Insane…tout est dit! Avant de nous quitter, l’artiste multifonctionnel, nous rappelle l’arrivée d’un nouvel album en 2025 et nous laisse avec Darling Corey… wow. 

 

 

MôdiVerrâ 

Jean-Hugues Labrecque: chanteur et guitariste
Sacha Hobeila: violoniste
Jacques Legault: bassiste
Jean-Daniel Bouchard: batterie

J’aime bien le nom du groupe, MôdiVerrâ, qui fait du folk metal. Leur musique est vraiment originale, alors je suis très enthousiaste à l’idée de les voir en spectacle… Je crois que le cabochon troubadour qui sommeille en moi va avoir beaucoup de plaisir, mais parfois, c’est justement ce qui me fait le plus peur. Jean-Hugues et sa troupe nous font sortir notre ceinture fléchée, mais qui à plein de clous avec ce mélange de folklore et de gammes métallisées. Cartier: les Croix du Malouin, sera la pièce choisie pour partir la cavale et on sait déjà de quel bois ils se chauffent!!! Tout au long de la prestation, les yeux se tournent vers le doigté de Sacha Hobeila au violon, qui donne une ambiance pittoresque et festive tout en nous englobant de leur univers. ‘’Bonsoir, la compagnie!!!’’ et nous voilà repartis avec un goût de gigue sur la chanson MôdiVerrâ avec ses textes joyeux et à tinte historique québécoise, on turlute avec joie! Talon: Le Régime Seigneurial, qui nous frappe dans une histoire racontée sur de beaux accords métallisés et folkloriques, avec le violon qui nous hypnotise comme le ferait un fakir sur un serpent. ‘’On va tu n’avoir du plaisir, on va tu n’avoir de l’agrément!!!’’ La danse continue dans la salle, on frappe du pied et on acclame. Un hommage à Gilles Vigneault nous arrive avec Joe Hébert, un début à la War Pigs (Black Sabbath) et plusieurs riffs classiques du metal qui nous ensorcellent. Ce qui est vraiment plaisant du Sonum est le fait que c’est une salle, donc pour petits et grands. Je peux vous avouer qu’aujourd’hui, voir tout âge s’amuser en communion avec cette musique, ça fait chaud au cœur. Bravo à cette troupe qui termine avec Le Repas au Château. Vous avez été fantastique! 

 

 

 

Banjax Brigade 

Stéphanie Badeau : cornemuse et voix
Julien Galli:Banjo
Maxence Louis : basse
Joël Turgeon : batterie (plus clavier sur le Ep)
Olivier Babin : guitare
Ludovic Fortin: tin Whistle 

Le moment pour le big band en kilt tant attendu est arrivé. On remplit la scène de musiciens, d’instruments et de nitro-Irlandaise. On imagine les Korrigans sortir du frigidaire à bières pour se rassembler avec nous, appeler par la cornemuse de Stéphanie Badeau , la ‘’front Milady’’ du Banjax Brigade. On nous servira un mélange de succès du genre en ‘’cover’’ et de multiples titres de leur propre cru. Ils vont nous faire vivre un pur moment de Folk-punk irlandais dès le départ avec Merry Life. Déjà, sur Devil’s Dance Floor la fête bat déjà à son plein et la musique nous transperce dans nos racines du Vieux Continent. Dans une ballade bien accueillie par l’assemblé, Homesick Pirate et au chant, le duo Stéphanie et Julien, se complètent formidablement. Un peu de Cowboys Fringants à la sauce Banjax. Marine Marchande, pourquoi pas et ça ne vous étonne sûrement pas si je vous dis que ça passe le test haut la main. On poursuit avec leur première composition Holy brawl qui se mixera très bien avec le succès des Dropkick Murphys: Rose Tattoo. Il est maintenant temps pour eux de tester du nouveau matériel avec le titre: Davy Jones, où le Tin whistle est à l’honneur, mais qui sera par la suite en compétition dans un solo banjo vs guitare… vraiment un beau moment. Nous chantons tous ensemble ‘’green beer’’… et, hum, OK, je l’avoue, j’ai juste retenu ‘’green beer’’, mais pour ma défense, je sais très bien que c’était la chanson Irish Way. Donc j’ai compris le principal n’est-ce pas, madame la rédactrice? Donc, après tant de joie nous arrive avec leur chanson solennelle We are Banjax Brigade en finale, car toute bonne chose a une fin… presque, puisqu’ils nous donnent comme cadeau en rappel: Shipping up to Boston. Ça prenait ça, comme cerise sur le Irish Sunday! 

Superbe fête à Québec, ce soir ! Tout le monde quitte la place avec un peu plus de sang vert dans ses veines. Tous les lutins magiques prennent le large en direction de Montréal. Ils m’ont dit qu’ils participaient au 200e défilé de la Saint-Patrick demain et ils voulaient s’assurer que les wokes de Walt Disney ne s’invitent pas sur place pour gâcher le paysage… moi, je n’ai rien dit, ça vient d’eux! Je ne suis que le messager. 

Christian Lamothe, Chroniqueur de l’Underground 

Voici pour découvrir et encourager nos excellents groupes

Steamboat, l’album:
https://steamboatwoody.bandcamp.com/music 

MôdiVerrâ, l’album:
https://modiverra.bandcamp.com/album/m-diverr 

Banjax Brigade, l’album:
https://banjaxbrigade.bandcamp.com/album/licensed-to-kilt

Within Embers//Nailed//The Space Between Us @ Studio Sonum, Québec – 8 mars 2025

Journée heavy metal des voix des femmes 

Ce samedi 8 mars 2025, tout droit du Sonum Fest de Québec, en cette Journée internationale des droits des femmes, nous voilà réunis pour applaudir trois groupes qui propulsent de l’avant les vocalises de trois dames du metal québécois. Je me souviens d’une époque où des Tarja Turunen, Angela Gossow, Otep Shamaya, Anneke van Giersbergen et d’autres grandes femmes ouvraient la marche pour redéfinir les balises et repousser les barrières d’un genre dominé par les hommes. Aujourd’hui, il est clair, pour moi, que le heavy metal est le tremplin de nombreuses divas, rebelles, éclatantes reines du rugissement. Ce soir, elles s’inscrivent une fois de plus, dans le livre de feu de la scène underground brutale. 

 

The Space Between Us 

Alex Mori: voix
Carl Dufour: guitare et voix
Pranavan Sutheswaran: guitare (lead)
Matt Fontana: batterie 

Ce jeune quatuor de Québec, nous entraîne vers un metalcore où les membres Alex et Carl alternent entre de vocaux pop rock et du growling, apportant ainsi une variété de tons qui ravissent l’atmosphère des morceaux. Leur titre Inner Demons est particulièrement réussi. Côté guitares, deux belles Schecter sept cordes se relancent dans de nombreux riffs, mais dominé par Pranavan qui démontre beaucoup de talents. Une pièce, The River, dédiée à la mère de Carl et sur sa remise d’un cancer, est appréciée par tous, un beau moment de profondeur. La pièce se termine avec un solo de Matt Fontana à la percussion, rapide et efficace, c’est parfait… car, disons le, les solos de batterie qui dure dix minutes, ça fait trop ‘’Eighties’’. On nous présente maintenant un titre qui sera bientôt disponible: Ubiquitous, qui veut dire omniprésente. Pour moi, cette pièce est un dévoilement de tout le potentiel que ce groupe peut nous déployer. C’est une pièce maîtresse, par son agressivité, sa mélodie et l’impact qu’elle a sur l’auditoire. Pour terminer, on nous sert deux reprises, soit A Boy Brushed Red Living in Black and White et Second & Sebring qui se marient bien avec leur propre répertoire. The Space Between Us, un nouveau groupe à suivre de près dans leur évolution. 

 

Nailed 

Jessica Ricard: voix (lead)
Lukasz Babiarz: guitare
Philippe Paquette: basse, voix (back:growl)
Guillaume Lévesque: batterie 

Enfin, je rencontre ce couple de métalleux, que l’on connaît aussi pour leur travail avec leur autre groupe du nom Uriel, que j’avais malheureusement manqué lors de leur passage au Trois-Rivières Metalfest, mais ce soir avec Nailed, je les ai pour moi!!! Ok, ok, moi et les autres dans la salle… je partage. Dès la première pièce Acceptance, je remarque tout de suite cette grande théâtralité dans les mouvements sur scène par Jessica. Sa capacité de se mouvoir, d’extérioriser ce qu’elle chante donne cette grande impression d’un récit, une histoire dans un opéra métallisé. Echoes of Me, une pièce que j’adore par ses tempos changeants, une belle dextérité dans les moments d’explosions et de la symbiose des musiciens. Par contre, ma préférée reste Adversity, pour son côté dramatique amplifié par ses effets de wah wah à la guitare par Lukasz Babiarz qui est solide lors de toute la prestation. On nous présente une nouvelle pièce qui fera partie intégrante du prochain album. Cette chanson, Waiting, nous permet grandement d’apprécier la richesse de la voix de Jessica, pendant que Philippe va chercher un maximum de gamme de sa basse à six cordes. Sans oublier une superbe performance à la percussion de Guillaume Lévesque. Disappointment et Abandoned se succèdent avec l’acclamation de la salle, pièces encore avec des moments dramatiques et puissants. Après un ‘’cheers’’ avec l’assemblée, on termine la performance avec brio. Me voilà comblé! 

 

Within Embers 

Nathasha Beauchamp: voix
Sébastien Pichette : batterie
Francis Villeneuve: basse
Sébastien Simard: guitare
Stef Bordebat: guitare
Sybellis voix (back) 

J’ai connu Nathasha il y a de cela un peu moins d’un an, à travers diverses rencontres lors de spectacles, de nos discussions sur nos passions pour la musique, les spectacles et l’art. Ce soir c’était une première pour moi de rencontrer Nathasha, la frontwoman the Within Ember et rien ne m’avait préparé à cela, de façon très positive bien sûr. J’aime l’expression anglaise qui dit ‘’jaw-dropping’’… une surprise totale de voir celle-ci se transformer en artiste qui domine là scène avec une superbe prestance et cette voix, mais quelle voix… wow!!! Avec Total Nightmare, on a déjà compris sa capacité et sa maîtrise du chant pop rock, du growl au scream et cela fait avec panache. Elle est entourée de musiciens expérimentés qui donnent de l’éclat à chaque chanson et de multiples solos sur Behond Horizon! Le premier

titre, paru en vidéo Cast in Embers, qui détonne et va chercher les admirateurs sur place avec enthousiasme. Dans un fond de fumée intermittente, notre choriste-sorcière dans une incantation dans un hymne à la sirène avec Rusalka où on peut l’entendre avec une voix d’opéra et de sceam de harpie… nous sommes ensorcelés. Sur Dilemma, Nathasha se rend au piano et ce n’est clairement pas pour nous chanter une comptine, une autre chanson qui arrache le gazon… ou ce que vous voulez. Un mélange de nostalgie et de brutalité qui épate la foule, et dire qu’elle ne l’a pratiqué que depuis un mois. On termine sur The Choral of death, où tous sur scène donne des frissons avec les vocalises changeantes et ses confrères qui mettent le paquet sur une finale musicale enlevante et majestueuse. Je vous lève mon chapeau! 

Superbe soirée et je me rends compte de quelque chose en écrivant cette chronique. Ce soir, je n’ai pas été voir des groupes de heavy metal avec des chanteuses, le concept de journée des droits de la femme, je n’y pensais pas sur le coup, s’il y avait une thématique. 

J’ai vu un spectacle de Heavy metal tout feu tout flamme. N’est-ce pas une victoire en soit, que ces femmes sont si présentes et dominantes en 2025, qu’on ne ressent plus cette ancienne dénivellation dans ce monde à la base très macho. Mais, oui, bravo à vous, mesdames, vous aviez clairement la main sur la soirée! 

Un remerciement particulier à Alexandra du Podcast Cestquoitonband pour les nombreuses photos qui complètent bien les miennes pour cette chronique. Je vous invite à suivre celle-ci sur les réseaux sociaux (YouTube, Instagram et TikTok), car c’est notre nouvelle voix pour notre relève et la culture musicale du Québec. 

-Christian Lamothe, chroniqueur de l’underground
Photos: Alexandra

Awkward Rock Hotel//Saint Kraken//Gin & Mr Freeze @ Café-Bar Zénob, Trois-Rivières – 6 mars 2025

Un Zénob qui rock un Jeudi soir 

Ce soir, au Zénob, se présentent trois groupes qui ont leur propre genre, leur propre créneau. Une soirée de découverte à la bonne franquette musicalement parlant avec différentes épices pour tester mes ‘’papilles’’ auditives. Un groupe de ‘’cover’’ de succès punk rock, une formation de rock lourd francophone et un trio old school stoner. 

Gin & Mr. Freeze 

Maxime Loranger: guitare, voix (lead)
Hugo Lefebvre: guitare,voix(back)
JF Croteau: basse, voix (back)
Jonathan Bourque: batterie 

Avec les nombreuses parutions d’album et une affirmation claire de sa domination en spectacle, l’hiver 2024-2025 appartient aux groupes punk rock au Québec. Probablement le meilleur moment pour un groupe de ‘’cover’’ du même style pour se mettre en œuvre et profiter de cette vague. Gin & Mr. Freeze nous interprète des succès de Blink-182, Green Day, Lag Wagon, Sum 41, NOFX, Good Charlotte et quelques autres formations du genre qui ont joué et rejoué depuis des décennies autant à la radio, qu’à Musique Plus et dans nos baladeurs. Ils le font avec énergie et la réponse est très positive dans la salle. On va même faire du Weezer avec Hash Pipe, pièce qui est un certain challenge vocal dans ses couplets. Pour moi, c’est une belle initiative qui peut être une parfaite ouverture pour d’autres orchestres punk rock qui veulent une première partie qui dégourdit la salle. Que dire aussi des multiples petits festivals qui se multiplient au Québec dès que la température est plus clémente. Je crois qu’ils sont un élément parfait pour bien des événements qui entassent plusieurs groupes d’âge. 

 

Saint Kraken 

Sylvain Sirois – voix / basse
Dan Guay – batterie
Pierre Cossette – guitare / voix (back*) 

Toujours sur un ton rock pesant et technique, un rock québécois qui nous brasse et qui nous fait apprécier les échanges entre bons musiciens. Saint Kraken, un trio enlevant qui déménage plus que du vent! On choisit la pièce Tatoué, qui démontre de quel bois le groupe se chauffe, avec un Dan Guay à la torture de percussion, frappe dure, mais avec une technique vraiment appréciée par la salle…1-800-HIT-DRUM, avec les contre-temps, il hausse clairement le jeu et la dynamique que nous apporte ce rock intelligent et brutal en même temps.

Faut qu’ça tuse, nous amène encore dans ce rock jazzy stoner. Où l’on pourrait laisser la facilité d’un rock conventionnel, on y met des gammes bien pensées qui rehaussent le tout. Par la suite, à ma grande joie, on entre avec une intro the Fuck the USA de The Exploited pour mixer avec Femme à barbe. Je suis fan de Nuclear Power Trio, ce groupe instrumental qui est magnifiquement efficace. Quand j’entends, le titre Tourne en Rond, me voilà dans un moment de satisfaction qui est dans le même créneau de chirurgie rock jam. Une des pièces préférées du répertoire, Frappe-moi, une pièce qui est un Aut’Chose métallisé qui nous rentre dedans avec ses riffs pesants. L’audience est impressionnée et démontre leur approbation, jusqu’à la fin. Une fin qui se fait bien sûr avec la chanson du gars qui s’est fait voler sa bière: Tabarnak! Sylvain s’assoit au bar pour y jouer de sa basse parmi l’assemblée et laisse Pierre et Dan se relancer dans les injures de la chanson. Belle prestation. Vous cherchez un groupe qui brasse et qui à son propre cachet, et bien pensez à Saint Kraken

 

Awkward Rock Hotel 

Pascal Bard-Roy: guitare, voix
Miguel Pépin: batterie, voix
Jf Royer: basse, voix 

Ce jeune groupe venant des environs de Victoriaville se mouille dans le vieux stoner des années 70 en général, prenant leur source dans le ton d’un vieux Black Sabbath avec des textes personnels. On débute la performance avec Throw Away Your TV, chanson sur l’essoufflement de ce qu’on devient devant cet objet de plus en plus large avec des sujets de plus en plus insignifiants. D’un Océan à l’Autre, par la suite, un hommage au front des camionneurs à Ottawa lors du Covid. Awkward Rock Hotel, démontre leur côté engagé et leurs prises de position. Avec Good Old Days are Gone et Les Gouvernements sont Là, on se retrouve dans une gamme psychédélique lourde avec la saveur très ‘’old 70’’ dans son plus sombre. Sweet Water, dont je vais vous laisser la vidéo plus bas, vient d’une histoire vécue de JF Royer à une époque où l’alcool l’amenait dans un mode d’auto-destruction et de mauvaises mésaventures. Mais pour moi, ce qui m’a plu le plus de leur composition est Kamikaze. Je ne semble pas avoir été seul à l’apprécier, semble-t-il. Une dernière chanson, c’est Gazon Obsession qui nous est présentée, un morceau beaucoup plus rythmé, plus « ensoleillé », si je peux m’exprimer ainsi, avec Miguel Pépin à la batterie, qui prend en charge le ‘’lead ’’, du vocal. La formation décide de nous donner finalement, une chanson supplémentaire où l’on laisse se décharger les instruments. Ce jeune groupe en apprentissage de la scène, se représentera à la Taverne Royale le 18 avril, accompagné de groupes comme Le Jour, Lead Gaz, Saint-Kraken et Brotherhood of Blood. C’est une invitation! 

-Christian Lamothe, chroniqueur de l’Underground

Lancement d’album pour 2Fast4U @ Rock Café le Stage, Trois-Rivières – 1er mars 2025

 

Onde de Choc dans le monde du punk rock Québécois

Au Québec, les vagues arrivent l’une après l’autre dans le monde de l’underground du punk rock. Pour ma part, le mois de l’hiver leur appartient par leur dominance, leurs spectacles et les sorties d’album. On a vu et entendu dans cette scène si active des noms comme Twenty-Five Sixty, Rock N Roll Television, Seventy Minus One, Jerkswitch, Fast Food Fairies et tant d’autres, dominer dans cet éveil et leur éclat. Ce soir, un double lancement d’album (2Fast4U et Drop it first) et un retour sur la scène d’un groupe bien connu: U.Seed. Devant une salle totalement remplie et grouillante d’admirateurs passionnés, se passera un ‘’quelques heures inoubliables’’ dont Trois-Rivières doit être fier. Un soir au Rock Café le Stage où l’ on tape la rythmique et lance des éloges.

 

Drop It First

Vince Fournier: voix
Mathieu Hébert: guitare, voix (back vocal)
Maxime Larouche: guitare, voix (back vocal)
Jam Gosselin: basse, voix (back vocal)
Jonathan Thivierge: batterie 

On commence avec de l’artillerie lourde avec Where The Wind Blows et Demons à peine séparé par un roulement de tambour. En une microseconde, on passe de l’avant spectacle à un raz-de-marée explosif avec un Vince Fournier qui s’impose et qui démontre que sa voix si prenante n’est pas faite de mixage studio: que du vrai en plein visage! The Deal We Made que j’ai apprécié encore plus, une version superbe et musclée, complètement démente, par le soutien des voix (back vocals) qui nous font surfer sur une rythmique de cavalerie. Dire qu’ils ne sont qu’à leur 3e spectacle de leur tournée et la machine est déjà bien huilée.

Un remerciement doit être fait à David Baribeault qui a participé à Come Back Home, avec un scream-fry parfait pour mettre le feu à cette chanson. À noter que David Pouliot, qui est sur l’enregistrement studio, ne pouvait se déplacer ce soir pour faire cette pièce, mais Drop it First voulait clairement nous la faire ressentir à son plein potentiel, ça c’est respecter son public, belle job les boys! Strong From Within, chanson de leur dernière vidéo… enfin en direct. Que vous dire de la réaction générale de l’assemblée épatée par le talent de ce groupe montréalais qui généreusement nous donne deux chansons supplémentaires, soit Every Second Counts et Never Enough, devant des fans qui en demandent plus. Leur premier album Fundamentals, est un franc succès et, en spectacle, un ‘’must’’.

 

 

 

U.SeeD

Hugo Dupuis: Basse
Doum Ratté: guitare
Frank Tibö: guitare
Etienne Fortin: voix
Hugo Doyon: batterie 

Trente ans de composition et de scène, U.Seed, le groupe parfait pour avoir du tonus entre deux lancements d’album. Du skate punk, comme ils le font entendre, avec une vélocité entraînante. Etienne Fortin s’amuse avec nous, un peu cabotin, comme s’il n’était pas préparé au spectacle, mais, pour moi, ce n’est que du théâtre, car, quand la musique est là c’est clairement fait par des pros. On va chercher dans le répertoire, en grande partie, des albums Seen From That Angle (1995) et The Black Ink (2006) qui sonnent encore très actuel.

Sur le podium, ces ‘’old school’’ ont l’énergie de jeunes fringants, animés par une salle si participante. Best of You et Locksmith nous brassent et remportent l’acclamation de tous. Quel beau moment d’amusement musical. Pour moi, ma préférée, Listen Carefully, est une superbe chanson pour faire un pit monstrueux avec ces riffs de guitare qui pulvérisent les amplis. C’est sur Print Out que l’avant-scène lâche plus son fou et se déchaîne. Comme je dis toujours: ‘’un peu de trash n’a jamais fait de mal à personne!’’ Une finale avec Berserker avec un Hugo Dupuis à la basse qui se fait remarquer par son instrument qui est mis de l’avant. Super prestation ! On attend impatiemment un prochain album… s’il vous plaît !

 

 

2Fast4U

Yan Levasseur: voix
Max Grondines: batterie
Fred Croisetière: basse
Jo Lesage: guitare, voix (back vocal)
Matieu jacques: guitare, voix (back vocal) 

Voici le moment où on va découvrir en direct ce nouvel album Speed of Lies de 2Fast4U. Je m’attends à une somme d’énergie et de dynamisme qui va donner toute l’appréciation pour chaque titre dévoilé. Dans une veillée qui déjà avait amené son lot d’émotions, ils reprennent l’élan pour que cette soirée soit sans faille. Je surprends Yan avec ma poupée gonflable sur scène (maudite groopy) ! Qu’est-ce qu’elle fait là? Le chanteur se sert de cet objet de désir tout en attirant un maximum

d’attention avec son attitude ‘’in your face’’ et son implication comme frontman. Gold Rush a démontré leur détermination à nous montrer que le party était loin d’être déterminé. Ils remercient grandement les deux groupes qui ont ouvert la parade et on reprend avec Samouraï qui ne manque pas de tranchant avec ses riffs rapides. Tout le long, les musiciens mettent de la pression pour provoquer l’engouement des punks-rockers qui vivent la démence du moment. Toujours sympathique d’écouter We All Hate NOFX qui nous rappelle leur vidéo humoristique et festive. Une brochette de chansons nous arrive: Sleeping pills, Loser Forever et Rain in my Heartun trio éclatant, qui sont, les moments forts de Speed of Lies, qui passe haut la main, le test d’amour des fans sur place. Je l’ai déjà dit, ce nouvel album est très bon, mais prend toute son ampleur en spectacle… allez voir 2Fast4U à leur prochain spectacle, la tournée n’est qu’à son début. 

 

Nous étions légion pour accueillir ces trois bands: vieux fans, nouveaux fans, poupée gonflable, Andy (propriétaire du bar)… et tous repartirent la tête bien pleine de musique et de bons souvenirs. Bravo à vous tous ! On se reverra dans un autre spectacle. À noter que le groupe Swipe Right n’a pas pu se présenter, on imagine que le mauvais temps et les conducteurs psychopathes de déneigeurs ont eu raison de ceux-ci. L’année est jeune, on se reprendra! 

-Christian Lamothe, chroniqueur de l’Underground

 

Drop It First, l’album Fundamentals
https://thousandislandsrecords.bandcamp.com/album/fundamentals

U.Seed, l’album Seen From That Angle
https://peopleofpunkrock.bandcamp.com/album/seen-from-that-angle

2Fast4U, l’album Speed of Lies:
https://2fast4u1.bandcamp.com/album/the-speed-of-lies

Jerkswitch//Twenty Five Sixty @ Taverne Royale, Trois-Rivières – 7 février

Voici le compte rendu de Christian Lamothe lors du spectacle de Jerkswitch et Twenty Five Sixty à la Taverne Royale de Trois-Rivières le 7 février 2025.

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Jirkswitch et Twenty-Five Sixty 

Je m’attends à de la dynamite rebelle ce soir à la Taverne Royale. Une pétarade tout en décibels et une énergie comme on reconnaît à ce style de musique. Si vous êtes fan de punk rock du Québec et que vous n’avez pas entendu parlé de Twenty-five Sixty, je vous annonce que vous avez été kidnappé et transporté dans une autre dimension en 2024. On les a entendus partout dans la province avec un cumulatif de représentations impressionnant et 2025 s’annonce aussi mouvementé. Pour leur part, Jirkswitch, fier représentant de la scène musicale de la grande Rimouski, nous a fait languire depuis la parution de leur album éponyme en 2022. Trois ans déjà et ce soir, justement, on nous donne un avant-goût de l’album promis avant la mi-année. Mes attentes sont élevées et je connais le potentiel et les particularités des deux formations. Alors, place au spectacle!

 

Twenty-Five Sixty 

Hugues Marchand – voix
Julien Gagnon – guitare
Luc Thibeault – guitare
Ghislain Benoit – basse
Eric Thibeault – batterie 

J’ appris que ceux-ci vont faire partie de la méga liste de groupes présents au dernier soir du Sonum Fest à Québec, soit le 17 mai. Même si cette carte a des styles variés, j’étais content, mais aussi surpris de voir un groupe punk rock en faire partie. En même temps, Twenty-Five Sixty, c’est hard et en commençant avec Hiding Something, qui roule avec des riffs metal tout prend son sens, ça part bien le spectacle et ça va brasser le vieux Québec dans quelques mois.

Ce groupe de la Mauricie, des travaillants qui sont déjà sur l’écriture du prochain album, nous amène une nouvelle pièce ce soir: So Complicated, qui s’insère très bien parmi les autres titres. La chanson Don’t Walk Away a tellement de coffre en spectacle, elle devient probablement celle qui gagne le plus à écouter en salle. Hugues donne une superbe prestation pour l’élever à son fin potentiel.

La chanson qui nous amène un peu de soleil californien, Ghost in Paradise, probablement la chanson la plus pop du groupe, fait une légère coupure agréable, qui serait une pièce parfaite pour combien de séries américaines pour ados…je lance l’idée, qui sait? Mais trêve de marketing, on repart avec une nouvelle pièce du répertoire Network, on se comprend, nous ne sommes officiellement pas dans une ballade. Le frontman du groupe l’avouera à la fin du spectacle que d’assimiler ces nouvelles pièces en plus de tournée, est un tout un challenge. Pour Twenty-Five Sixty, des défis, ça leur donne faim, de musique, de public et de tournée. Trigger, avec sa vidéo, nous est bien connue et est très bien rendue. Sans que l’on s’en aperçoive, notre première partie est déjà terminée. Prochain spectacle le 17 février à Saint-Augustin, en compagnie de Try Again et Meathead Acoustique pour le premier événement des samedis punk du St-Aug! 

 

 

 

Jirkswitch 

EJ Lang – voix, guitare (rythm/ lead)
Will De Francesco – guitare (rythm/ lead) + voix (back)
Pat Savate – basse + voix (back)
Gabriel Lalancette AKA Gringo Star – batterie 

Ayant eu la chance d’écouter leur album éponyme une semaine avant le spectacle, j’ai pu déjà apprécier leur style clairement influencé par la musique de la côte ouest, surtout sur leur touche grunge bien ficelé à leur style. On y ajoute du ska, harcore, punk rock et voilà ce que je peux en mieux pour définir l’essence de Jirkswitch. Grâce à l’intuition d’un fan sur place, j’ai pu faire des recherches plus approfondies sur leur chanteur EJ Lang, j’ai pu faire une découverte sur ce personnage qui est de troisième génération de musicien. Sa grand-mère, Penny Lang, fut nommée Canada’s “First Lady of folk’’, par le Globe and Mail semble être un trésor national canadien. Son père, Jason Lang, très connu sur de multiples facettes dans l’industrie de la musique (chanteur, compositeur, multiple instrumentiste, producteur…). Nous voilà avec EJ qui perpétue cet héritage familial de l’amour de la musique…ça en jette! Le retour sur la scène du groupe est actuellement et, très probablement, pour tester ce nouveau matériel qui sera enregistré bientôt.

Pour avoir vu et entendu la réaction des personnes présentes, Jirkswitch est sur une très bonne lancée pour 2025. On débute avec -80’HC, un indicatif que l’on va nous brasser la cage toute la soirée, le rythme qui nous rentre dedans et qui donnera le ton de leur prestation. Bien sûr, The Truth que j’attendais grandement, quelle chanson! En spectacle, le côté garage-grunge ressort beaucoup plus que sur l’album. On vise la performance ‘’live’’ du délire rock, ce côté brute, débandade, que l’on ne retrouve pas sur un album numérisé. Avec Suicide Mission, on est dans le punk solide et prenant. Entre EJ et Will, c’est l’éternel échange entre la rythmique et le solo à la guitare, c’est captivant de voir les envolées (guitares) entre ces deux camarades de scène. Pat Savate, munie de sa basse Fender, va chercher le ‘’ mood groovy’’, au travers des attaques des solos frénétiques. New Grunge et 7, deux titres que j’ai adoré entendre. Le spectacle se termine sur une nouvelle pièce, Greg qui est une superbe finale pour une soirée de belles découvertes. Merci à Jerkswitch d’être venu à Trois-Rivières. Alors, je vous invite fortement à les découvrir, à les apprécier, lors de leur prochaine prestation le vendredi 28 février au Club Soda. Ils seront en première partie de April Hate (hommage à Nirvana) et aussi accompagnés de Ropes Skills…ne manquez pas ça!

 

-Christian Lamothe, chroniqueur de l’underground