Voïvod

Après une première tentative fort réussie en janvier dernier avec l’orchestre symphonique de Montréal, nos gars de Jonquières récidivaient et répétaient l’expérience au sein de la grande capitale du Québec.

Qui aurait cru les voir jouer avec un orchestre entier, plusieurs titres de leur répertoire métal et chaotique. Inspiré de la guerre, des erreurs humaines au niveau environnemental, et surtout de l’univers inspiré de la Science-fiction de Michel ‘Away’ Langevin? Peu auraient parié, quoique le nombre de fans ayant souhaité ceci arriver dans leurs rêves les plus fous (j’en fais partie)étaient unanimes.

Pour plusieurs cela se voulait une première expérience mais certains amateurs aguerris étaient à leur deuxième voire troisième fois, si l’on compte les deux représentations antérieures à Montréal à la Salle Wilfrid Pelletier.

 Aussitôt que j’ai su que le groupe allait reconduire ce spectacle audacieux et original, j’ai mis mon nom afin d’en faire la critique et les photos. J’étais très heureux de les revoir et de les photographier à nouveau. Comme je disais à un bon ami le matin du spectacle, j’étais fébrile comme un enfant. Et des concerts j’en ai vu dans ma vie!

 

Une salle Mythique

Le grand théâtre de Québec est une salle digne de l’événement: elle a déjàaccueilli de grands artistes dont l’aspect sonore est très important pour le rendu.Loreenna Mckennit, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Les Cowboys fringants,et j’en passe. La sonorité y est excellente. J’étais au parterre mais la salle offrait aussi trois niveaux de balcons qui rendaient une vue d’ensemble mémorable.La scène est plus petite(moins profonde) qu’à Montréal, ce qui offre une plusgrande proximité avec l’orchestre. Pour ma part j’étais un peu dans un vortex de basses fréquences qui a un peu diminué mon plaisir mais je savais qu’il n’en était rien pour les autres auditeurs en général: j’étais à la droite complétement et un peu sous un des balcons latéraux,du côté de Michel.

En discutant avec Luc Bourgeois (du groupe Sandveiss) après-coup, il me confirma avoir entendu dire que je serais dans une zone qui nécessiterait une certaine absorption des basses. Fans d’audio, on décortiquait un peu la soirée.

Une soirée qui se défile à vitesse Grand V!

 Si les titres joués étaient les mêmes qu’à Montréal, le fait de ne pas avoir d’entracte donna un rythme très rapide au concert. Tout se déroula vraiment en un clin d’œil où l’on avait du mal à croire que l’on venait d’assister à cette magie grandiose et magistrale.

Une fois de plus, The end of Dormancy m’a vraiment chaviré, Forgotten in space et Nuclear War m’ont secoué et fait crier quelques : Fuck YEAH! Au grand détriment de plusieurs petites dames plutôt habituées à des spectateurs plus rangés et introvertis! Je cherchais du regard des convives métal à la ronde, mais j’étais envahi de maîtres du classique propre et rangé!  Je n’allais quand même pas me retenir eh non!

Ils ont joué une de mes pièces fétiches de l’album Nothingface: Into my hypercube. J’avais beau savoir qu’ils la rejouaient, j’ai éclaté de joie comme un enfant qui reçoit son cadeau tant convoitéà son anniversaire! Il faut souligner ici le travail remarquable de Daniel Mongrain pour adapter les pièces et en quelque sorte diriger l’orchestre selon ce que le groupe voulait. Aussi, autant que cet événement s’est écoulé rapidement, il y eût un travail méthodique et laborieux derrière tout cela, ne serait-ce que la prise de son. Je n’oserais compter le nombre de micros!

L’orchestre ajouta énormément aux pièces qui même excellentes sur disque, avaient une profondeur additionnelle et une perspective énorme avec cet ajout.

 

Toute bonne chose a une fin!

 Un bon concert métal permet toujours de recroiser des amis de la scène, des passionnés de musique, et cela fait toujours un bien fou. C’était comme une grande messe du métal polythéiste où nous pouvions profiter de nos dieux préférés. Les gars sont en forme, Michel tape ses caisses avec précision comme jamais et avec une facilité déconcertante.

Rocky apporte comme toujours son grand sourire et sa générosité en arborant fièrement sa basse de BOND INSTRUMENTS, une lutherie Québécoise qui n’a rien à envier des autres!

J’ai pu échanger avec les membres après, et une dame me parla lorsque je jasais avec Michel : -Je ne le vois pas aussi souvent que vous! Et moi de répondre en blaguant, -Il faut être un grand fan pour ça! Et c’est à ce moment que Michel s’approcha et me dit très doucement, le sourire aux lèvres: c’est ma maman! (Oups!)

C’est avec cette blague que je finis ma soirée saluant mes chums présents: Martin, Phil, Sophie, Luc et le reste de la band de Sandveiss.

Je revenais à Montréal le soir-même le cœur léger et avec un sentiment d’accomplissement.

Merci Voivod!

-Journaliste/Photographe: Martin Desbois