by Maxime Lecavalier | Mar 22, 2014 | Critiques, Critiques d'Albums

Monachus
« Below«
Alerta Antifascista Records
2013
Autrefois nommé Icos et ayant fait paraitre 3 albums de sludge/doom sous ce nom, ces suédois ont formé Monachus (Du grec ancien μοναχός, monakhos – signifiant « ermite ») en 2010, apportant un ton plus atmosphérique et « post-metal ». Abordant les thèmes de la Nature, de la philosophie et de l’introspection, ils semblent bien être des sympathisants de l’antifascisme (étant signés sur Alerta Antifascista Records).
Leur musique se tord et tourbillonne lentement comme un naufrage en pleine mer, inondant l’auditeur d’une sensation torride et sombre, sur les traces de groupes ayant marqué cette scène tel que Isis ou Neurosis. 4 pièces pour un total de 38 minutes, conforment à la longueur et la lenteur caractéristique du doom metal, l’album n’aurait pu être mieux nommé tellement on se sent aspiré vers la bas, dans les méandres du labyrinthe cosmique.
La première pièce, « Waves« , commence avec dissonance, nous écrasant comme si on était perdu depuis des lustres dans un désert. Puis l’atmosphère hypnotique et prédatrice s’installe, prenant son temps avant les premières explosions. Du minimalisme, les mélodies plus détaillées amplifieront l’effet pour garder votre attention. Tant la basse que la guitare partagent l’aplomb, avec un côté aéré, presque monotone cascadant au sommet d’un cris d’appel brute avant la descente. Les vocaux sont de premier ordre et semblent seulement s’améliorer avec le temps. La variation et la profondeur de la voix du chanteur nous frappent profondément dans le boyau. Du growl au clean, il maîtrise bien son instrument. Chacune des chansons sur cet album est un exemple d’ouvrage finement ciselé par l’art du voyage musical.
Ayant atterri dans la boue des rivages oubliés, « Circles » explore quelque chose d’un peu plus mélodique, coupant par un chemin broussailleux vers le territoire du post-rock, sortant de ce qu’ils ont construit jusque là sur l’album. Cependant, ils regagnent rapidement cette puissance crue déjà exposée. Cette chanson, tout comme l’album dans l’ensemble, a la capacité de glisser dans les deux sens entre les styles.
Comme l’intensité semble frappé, ils livrent un changement lent, calmant l’allure. Des riffs trempés de chant funèbres, des tons sonores introspectifs et bourdonnants parsemés d’influence blues et stoner, on peut entendre l’accouchement des mot de la terre, célébré par le travail du tambour, comme dans la pièce « Curse« , qui caractérise le son de Monachus. Ne vous y trompez pas, c’est monstrueusement lourd mais ils ne tombent pas dans les pièges de ceux qui jouent heavy sans en donner une signification; l’écriture des chansons est excellente.
Plus courte et condensée, la dernière pièce »Onward », utilise leurs longueurs de façons très différentes. Dans ce cas, un segment spoken words échantillonné aide à construire le ton. Mais c’est sans tomber dans la facilité que les musiciens tissent la toile jusqu’à une ébullition psychédélique que Jim Morrison aurait sans doute adoré. Bref, le groupe a choisi la qualité plutôt que la quantité et livre quatre pièces contrastées, d’une beauté respectueuse de la bête, et qui leur feront certainement gagner le respect des amateurs du genre.
Max
by Maxime Lecavalier | Mar 5, 2014 | Chroniques, Entrevue
Felix « Fix » Latraverse est un artiste québécois très productif avec une façon thrash/punk d’aborder le black metal (Depravation et Hymen); gore/grind d’aborder le death metal (Koudkouto Dangorj), ou encore expérimental et psychédélique de disjoncter (Trisotist), le tout avec une touche d’humour et beaucoup d’originalité.

Voici quelques pièces pour vous familiariser avec ses divers projets dont I am my own path (and my path is God) de Koudkouto Dangorj et Angel’s reject de Délétère.
Et 2 textes pour ceux qui veulent en savoir plus après avoir lu l’entrevue.
Review du show Délétère, Aversion, MASS, Folk You le 13 juin 2013
Autre entrevue avec Fix datant de novembre 2010.
Mais c’est Neurasthene (son projet solo maintenant devenu un groupe à part entière) qui, en premier lieu, a capté mon attention.

1. Pour commencer, veux-tu parler de ton cheminement musical? Depuis quand t’intéresses-tu à la composition, quels ont été tes projets dans le passé?
Mon premier groupe de musique a été Hymen vers l’âge de 15 ans avec lequel j’ai eu la chance de partager la scène avec plusieurs groupes de renommée internationale dont SIGH (japon), KRISIUN (Brésil), et -du Québec évidemment- MARTYR et NECRONOMICON. J’ai eu d’autres projets death et black (Koudkouto Dangorj, Depravation et Blood Plot) avec des chums mais aucun album ou spectacle n’ont été produits avec ceux-ci.
2. Jusqu’à tout récemment, tu étais actif avec Délétère, projet de « crust black metal de soulons« . Quelques concerts, un démo intitulé White Crow. Dis-en plus sur l’évolution du projet et comment s’est passé l’enregistrement… pourquoi avez vous changé de nom?
C’est pas parce que la bouteille de Comet était finie qu’on s’est empêché d’aller enregistrer White Crow en juin 2012. En 2013, on a décidé de prendre un deuxième guitariste (Chtev). On travaille sur le prochain album. On commence à enregistrer bientôt. Malheureusement, un autre groupe nommé Délétère a débuté dans la ville de Québec et nous avons décidé de changer de nom même si nous existions avant l’autre Délétère car ce nom est libre de droit… alors nous avons décidé de reprendre le nom du projet perso que j’avais parti en 2008 soit NEURASTHENE.
3. As-tu un message à passer par ta musique? De quoi t’inspires-tu pour composer?
Il y a certainement un message dans les paroles mais nous voulons surtout faire une musique qui s’éloigne des artifices contemporains et reconstituer un certain revivalisme de l’idéologie des premiers groupes Black Metal des années 80, en parlant de sujets plus concrets de manière explicite et/ou poétique. Ces premiers groupes étaient constitués de véritables marginaux désespérés par l’avenir de notre société.
Je crois que le Christianisme est assez à terre et que la haine devrait être dirigée envers tout ce qui tente de subordonner l’humain: le gouvernement, TOUTES les religions, le contrôle mental par le biais des médias et la surconsommation. Au Québec, on a en ce moment beaucoup plus de problèmes avec l’islamisme et je trouve stupide les gens qui copient le mouvement Black Metal scandinave de « brûlage d’église » car pour ces pays nordiques, ces actions portaient une signification beaucoup plus éloquente que pour nous. Leurs actions étaient intimement en lien avec l’américanisation de l’Europe pendant les années 80 et le désir de retourner à leur vraie culture païenne polythéiste. Nous avons certainement eu des problèmes avec le Christianisme… mais haïssons donc TOUTES les religions également à la place de taper sur ceux qui sont déjà affaiblis!!!
Le Black Metal et ses adeptes ont souvent peur de provoquer en allant plus loin et préfèrent de loin s’attaquer aux plus faibles et n’iront pas s’attaquer au gouvernement pour ne pas avoir l’air « punk » ou bien ils n’iront pas haïr d’autres religions que la leur pour ne pas avoir l’air raciste, mais à mes yeux, haïr uniquement le Christianisme, c’est un manque de conscience sociale et ça fait preuve d’un manque de créativité car c’est de copier les groupes Européens de Black Metal. Entendons nous bien que je parle d’idéologie et non pas d’apparence… je suis juste tanné d’entendre des gens dire : « nous ne sommes pas vraiment satanistes » ou des athées dire qu’ils croient en Satan. Quand j’entends ça, je trouve que ça fait « wanna be« .
4. Donc Neurasthene aura un esprit de révolte contre l’establishement religieux, politique et financier?
En fait, je ne pense pas nécessairement aborder le sujet dans les paroles, mais c’est ce que je pense. Qu’on le veuille ou non, ça se reflète dans la musique.
Ou plutôt, le fait de ne pas aborder le satanisme ou le thème anti-chrétien se justifie par l’abandon de ce dit thème afin de ne pas faire comme tous les autres bands…
5. Mais le nouveau Neurasthene va continuer sur les bases de Délétère? J’imagine que vous allez reprendre des tounes?
En fait, je trip sur la défonce de Délétère mais je ne sais pas trop de quoi ça parle!
Ça parle de la nature humaine en générale, de la dégénérescence. Je fais affaire avec des paroliers parfois.
6. Veux-tu me parler un peu plus de ces groupes fondateurs du Black Metal des années 80, de ce que tu perçois de leur révolte et de comment ils t’influencent. Non pas pour partir un débat anthropologique, mais plutôt de ton point de vue personnel? Et aussi, de comment tu perçois le satanisme qui est avant tout lié au cheminement propre à chaque individu?
Pour les bands, je pensais à Hellhammer, Death SS, Venom, Bathory et Mayhem. Ils m’influencent car eux n’étaient pas influencés. Le problème, c’est qu’à toutes les fois qu’un style musical nait, l’entertainment américain se l’approprie. On transforme la mini révolution que veut amener le style et on l’adoucit avec une sauce populaire.
Ça fait ça depuis le début du Tin Pan Alley, les grandes compagnies américaines juives réussissent toujours à renverser le mouvement révolutionnaire.
On l’a vécu avec les hippies, on l’a vécu avec les punks.
Le satanisme s’est transformé en mode et aujourd’hui, il y a des pentacles dans les clips de chanteuses pop etc (tel Kei$ha, You gonna die young).
L’entertainement s’est approprié le satanisme.
Le satanisme, à la base c’est »tu es ton propre dieu », mais là, le concept est utilisé pour rendre les gens idiots…
Quand j’écoute les premières tounes de black metal des groupes que j’ai nommés plus haut, ça me donne un feeling que je n’ai pas avec d’autres. J’écoute souvent les nouveaux trucs qui sortent mais l’âme du Black Metal n’y est pas ou du moins, l’âme selon ma définition.
Akitsa et Vordr font partie des rares bands qui l’ont encore.
La grosse différence, c’est le feeling que la musique donne. Le nouveau Black Metal (DSBM) a tendance à soutirer ton énergie
tandis que le vieux t’en donne; juste au point de vue des lyrics ou du groove.
Quand tu compare, avant c’était comme « hey on va tuer les douchebags pis lets go, on met des bottes à cap ». Maintenant, le message du nouveau Black Metal, c’est comme « Ah je suis tellement sombre, je met un chandail fishnet« .
Dead (de Mayhem) s’est suicidé parce que cet esprit là est mort.
C’est mon point de vue sur la vague plus depressive du Black Metal. Je pense qu’il y a moyen de faire du Black Metal sans tomber dans l’apitoiement et la dévalorisation!
6. Mais il y a tout de même une certaine beauté dans le DSBM. D’en parler peut faire une catharcis. Ceux qui se sentent rejetés par la société ont tendance à vouloir tout détruire, d’autres à vouloir se détruire…
Tout à fait!
J’ai été influencé par cette vague mais je ne publierai jamais de chansons officielles de ce que ça a donné. Je préfère sortir des chansons qui brassent un peu plus.
Je viens d’en ré-écouter plusieurs et justement je me disait: Merde, ça donne tellement envie de se tirer une balle, par prudence je suis mieux de garder ça dans l’ordi.
L’album que je t’avais envoyé en 2008 par contre est bien dosé à ce niveau! C’est pas trop smooth.
7. Je sais que l’histoire t’intéresse. Quelle est la vision à travers ton art qui se rattache à ta vision du monde moderne? Est-ce qu’une époque de notre histoire te fascine?
Aucune époque en particulier, elles me dégoutent toutes également.
Par rapport à ma vision sur mon art, je fais seulement ce qui me plait et je me fous bien de tout le reste. Je ne recherche aucunement la reconnaissance de qui que ce soit. Dans ce sens, je contredit l’esprit d’acceptation qui règne chez tout artiste qui désire être aimé par le grand public, constituant ainsi une certaine vision du monde moderne. En général, je n’aime pas ce que les gens aiment musicalement…je recherche l’authenticité et l’originalité.
8. Le black metal puise ses racines dans la noirceur, l’occultisme et le blasphème. As-tu une vision spirituelle qui s’imprime dans ton art?
Tout à fait, je mets mes pensées dans ma musique… c’est par ce moyen que je m’exprime.
9. Veux-tu parler de Koudkoto Dangorj? Et Depravation?
Koudkouto Dangorj prépare un nouvel album. Depravation n’existe plus depuis environ 3 ans.
10. Un nouvel album avec Koudkouto Dangorj, encore avec Lord Crucifyx?
Quand mon lapin va mourir, on va faire un album vu que l’autre album, c’était quand mon chat est mort, Black on l’trouve pu.
Ca va être avec Lord Crucifyx, qui chante maintenant dans Endless Rebirth.
11. Que penses-tu de l’humanité?
Nous sommes constitué d’eau…. cette eau a, qu’on le veuille ou non, déjà passé par un rectum. Human Being= 70% rectum + 30% Shit!
12. Donc, selon toi l’humanité a-t-elle encore une chance de s’épanouir ou si elle est déjà condamnée?
Aucune chance, elle est condamnée… chaque jour est un recommencement: on est des grosses machines à marde!
13. Quels sont tes projets pour le futur?
Je joue dans Haeres et Aborgnon, deux autres groupes de Black Metal de la ville de Québec et j’aimerais faire beaucoup de spectacles avec ces deux groupes ainsi que Neurasthene… je m’ennuie beaucoup de faire des shows.
Neurasthene jouera pour le Black Metal Origines IV, vendredi, 28 Mars 2014 à Montréal;
samedi, 29 Mars 2014 à Québec.
by Maxime Lecavalier | Jan 25, 2014 | Critiques, Critiques d'Albums

Suffering in Solitude
« A Place Apart«
2013
Liste des pièces
Inside Out
Entrance
Exit (Time Lost)
Suffering in Solitude
Distance
Sunken, Placed Apart
Suffering in Solitude est un groupe de atmospheric post black metal qui mélange des influences doom, depressive et shoogaze avec brio. Fondé en 2009 en Californie, voici un survol de leur premier album studio, A Place Apart.
La première pièce est une envolée instrumentale post black metal shoogaze, qui plaira assurément aux fans de Alcest et sûrement aussi à ceux de Godspeed You! Black Emperor. C’est une belle ouverture remplie de mélancolie. L’album continue en devenant plus agressif et sauvage, mais avec des petits temps de répit qui allègent un peu en donnant un effet vagal. Commando de l’effroi volontaire, le groupe engendre avec une stupeur toute personnelle et visiblement passionnée leur art transcendant.
Tout est axé sur l’ambiance morne, mais le tout s’enchaîne et s’emboîte dans un voyage onirique. C’est une musique d’automne ou d’hiver, d’une journée grise où l’on se sent seul en savourant le moment de descente puisque demain est un autre jour plus ensoleillé. Ce n’est toutefois pas une déferlante implacable de désespoir: il y a bel et bien de la lumière qui perce, doucereuse comme la main qui berce l’enfant. Bref, j’en aurais pris plus, l’album durant une trentaine de minutes.
De plus en plus de groupes et de projets solos, ou encore de duos extrêmes, s’écoulent dans le style post black metal et j’ose aujourd’hui les qualifier de 3rd wave of black metal, qui prend racine dans le atmospheric black metal. Mais il y a tout de même quelque chose de plus, de délicieusement éthéré, qui donne la griffe originale, l’empreinte d’innovation. Suffering in Solitude est un candidat sérieux à la reconnaissance au sein de cette branche.
Je suis un amateur de doom et de dsbm , et ce groupe arrive à mélanger voluptueusement les influences tout en donnant un souffle minimaliste avec une finesse ombragée.
Je vous souhaite bon voyage dans cette promenade sinueuse, parcourant les étendues blafardes de l’ivresse oppressée.
7,5/10
Max
by Maxime Lecavalier | Oct 30, 2013 | Critiques, Critiques de Shows

Je suis arrivé au Maximum Billard de Saint-Hubert en ce samedi soir pluvieux du 26 Octobre 2013 juste à temps pour Before it Blurs qui étaient déjà sur scène depuis deux chansons. C’est du Thash ‘n’ Roll, dans le son comme dans l’attitude. Ils s’étaient déguisés pour l’occasion, un bel effort de costume. Vous pouvez voir les photos du show prises par Sylvain Gallant sur le rendez-vous underground et même des vidéos de la soirée sur Montreal Metal Shows.
Il n’y avait vraiment pas foule, sûrement à cause du temps maussade et du fait qu’il y avait d’autres bons shows à Montréal ce soir là (et une partie des Canadiens?). Mais les groupes se sont tous donnés à fond quand même et ont fait leur maximum pour faire lever la foule même si c’est resté assez tranquille. Ça ne doit pas être évident de monter sur scène et de ne pas recevoir l’énergie escomptée… C’est sûrement dans ces moments-là qu’on différencie les vrais.
Pour revenir à Before it Blurs, c’est vrai que le côté rock se marie très bien avec les riffs heavy trash metal. Je pense qu’ils sont de ceux qui voient le rock sans aucune limite ni code. Ils ont livré une bonne performance, Ça rockait en masse. Les chansons se sont enchainées coup sur coup. La chimie du groupe démontre qu’ils sont amis et solidaires dans leur quête. Il parait que le chanteur avait une extinction de voix et ça n’a pas vraiment paru. Bon, il ne chante pas de l’opéra non plus mais comme je le disais plus haut, c’est leur style: thrash et peut-être même un peu grunge. Je n’ai pas vraiment d’autres détails à donner alors je ne m’épandrai pas inutilement comme la pisse d’un gars trop soul dans une toilette de bar… Voici leurs commentaires post-spectacle
En gros on sait qu’on a eu quelques accrochages dans une couple de tounes, surtout des problèmes d’extinction de voix mais over all, c’était pas si pire comme prestation pis on a eu du fun!
Après ce fut Hollow Chapter. C’est du hardrock avec un mix de djent core avec un chanteur à la voix claire qui sonne assez emo. Bon, je dois dire que je n’ai pas aimé ça mais je veux rester objectif parce qu’ils ne sont pas mauvais. C’est juste pas dans mes goûts. Les gens ont moins embarqué dans leur set mais ils ont quand même été dedans jusqu’à la fin. Ils ne se sont pas laissés démonter et pour ça, je leur lève leur chapeau. Ils ont livré ce que l’on peut s’attendre de ce genre de musique: du show-off comme quand le chanteur descend de scène pour mimer qu’il est sur une moto (j’imagine que c’était relié au sujet de la toune) ou quand il invectivait les spectateurs pour qu’ils se donnent un peu plus. Et de l’émotion tiraillée, surtout dans le voix du chanteur qui avait tout de même l’air d’habiter ce qu’il chantait. Bref, je leur souhaite des shows plus remplis avec une foule de partisans! Ils ont un album disponible et de la merch. Si vous aimez ce style, je pense qu’ils vous offriront du solide. Voici leurs impressions de la soirée,
Et bien, en fait on a eu bein du fun. C’était la première fois qu’on jouait dans une place de billard avec des gens qui jouaient au pool PENDANT qu’on joue. Le son était cool. On a eu du fun! On est bien content que Daimon Hellstorm ait pensé à nous et on le remercie. Notre prochain show est à Montréal le 23 novembre au bistro de Paris à 21h. Billets 10$ en pré-vente et 12$ à la porte. C’est nous qui headlinons et c’est notre 50e show, alors on va fêter ça en grand!
Merci!
Les suivants furent Sade Slavey. Par leur habillement, on voit tout de suite que leur influence majeure est Marilyn Manson. Mais au-delà de ça, ils ont développé une personnalité d’ascendence Shock Rock (Alice Cooper, David Bowie) et Industrial (NIN, Marilyn Manson). Malheureusement, le claviériste n’était pas présent alors on a moins entendu le côté industriel mais le chanteur a fait les quelques partitions qu’il pouvait faire lorsqu’il n’était pas au micro.
Ce fut une bonne performance. Ils ont une bonne présence de scène et la musqiue est entraînante et bien maîtrisée. Le chanteur a l’étoffe d’une rock star mais il reste humble ce qui m’a beaucoup plu parce qu’il laisse son aura faire le travail. On sent la passion qui les habite et le désir d’échanger avec les spectateurs, non pas avec les mots mais avec la communion de leur art. Forts de 2 albums, ils en préparent un 3e qui se voudra d’inspiration rock ’70 et ils joueront quelques dates cette automne. Voici une entrevue qui vous en apprendra plus sur leurs intentions
J’ai demandé des nouvelles du claviériste et plus d’infos sur leur tournée
Il ne fera pas la tournée cet automne avec nous. Il sera remplacé par notre ancien clavieriste… On est en tournée depuis le mois de septembre. On s’est promené dans plusieurs régions du Québec ainsi qu’à Ottawa. On retourne à Ottawa le 2 novembre, sinon plusieurs shows à Montréal sont prévus ( 3 novembre, 24 novembre, ) et le 4 Janvier 2014 également Cet hiver, on entreprend l’enregistrement de notre 3e album donc ca va brasser un peu moins coté show.
Skieur Fluo, Rambours, Doueski la Plasticine et Wizz le Magi-chien, 4/5 de la formation Le Skieur Fluo, sont alors montés sur scène pour nous caliner, nous frotter le corps langoureusement avec un gant de crin absurde et jovial. Du Rock Punk Metal Pop Absurde (tel qu’ils le décrivent eux même). Bah oui! Ça se peut, je l’ai vu! J’étais là! Youhouu! Youhouuu! Hihihihihihihih! Scusez-moi, c’est la bulle fluo qui me fuck le cerveau d’une manière assez agréable et chaude, chaude… ah oui c’est chaud… oui oui oui je suis un Skizoo!
Le chimie du groupe se fait sentir et ils trippent vraiment dans leurs personnages, avec des paroles absurdes, des quolibets et des blagues salaces. Mais la musique aussi tient la route avec des riffs rock et punk et même des solos metal. C’est vraiment le genre de groupe pour faire lever le party! C’est là que j’ai réalisé à quel point, c’était dommage qu’il n’y ait pas eu plus de monde. Mais eux aussi ne se sont pas laissé démonter et l’interaction avec les quelques personnes devant le stage était drôle et spontanée. Ils joueront le 31 octobre à La Taverne Jarry pour un concert gratuit. Après cela, ils vont peut-être en faire d’autres mais de ce que m’a dit Skieur Fluo, ils vont mettre leurs énergies sur la composition d’un nouvel album.
Fondamentalement, le seul jury de notre industrie, c’est le monde dans les shows. Tsé, le gars qui écoute une toune et qui la partage parce que y’aime ça. Pas parce que c’est cool d’aimer ça. C’est pour ça que notre band se porte bien. Ça se calcule pas en nombre de nominations. On jouera pas les victimes. Notre seul objectif, c’est de faire de la musique pour qu’on ait une occasion de se voir pis de faire du bruit. On collectionne pas les trophées, on trippe sur le fluo, le ski , la danse, la drogue pis les poppers. C’est suffisant.
Ce soir, on a donné une bonne performance malgré un membre en moins. Notre claviériste, Gontrand Lamiche, a eu un empêchement quelconque. Son père voulait qu’il soit boulanger!! La réception du public était bonne!! J’aime un peu moins jouer dans ce type de salle (bar billard) mais bon! J’ai adoré ma soirée!! Souvent, on est plus trash que ça, on vous a épargné un peu!
L’ultime hommage à Green Jelly, The Cereal Killers, avec entre autres Mat Paré, la légende vivante du dépanneur du coin qui est reconnu régionalement, à la basse et Michelle Ayoub au vocal et surtout à la répartie délicieusement sardonique. Je n’ai pu assister qu’à 3 tunes de leur set, dont Electric Harley House of Love avec Daimon au vocal comme invité avec sa perruque de muppet écrasé en décomposition. Ainsi d’une reprise des Sex Pistols (Pas des Ramones, Michelle, voyons mozusse!!), celle qui parle de Fred Flinstone. C’est clair qu’ils ne sont pas là pour prouver quoi que ce soit mais pour avoir du gros fun vert tout en prenant le musique au sérieux et leur costume était assez cool. Et oui, je me suis mis à genoux et j’ai aimé ça. Il ne restait plus grand monde passé minuit et demi… Je ne sais pas à quelle heure ça a fini ou si ça a dégénéré mais j’aimerais les revoir dans une salle plus remplie. Justement, il prépare un méga party pour le jour de l’an, les détails sont à venir.
Et ils jouent aussi ce soir le 31 octobre 2013 pour un party d’Halloween avec Motorheadache, OpenYourMind et Citizen Vicious aux Katacombes
Nous sommes très probablement la meilleure formation au monde. Le vrai Green Jello devrait tout simplement nous céder tous les droits. Même chose pour Limp Bizkit & Metallica car nous avons clairement prouvé que nous jouons mieux leurs tounes.
En conclusion: j’en ai assez écrit, j’ai mal aux doigts. Faites-vous la donc dans votre tête. Je veux stimuler votre imagination…
Blazing Owl
by Maxime Lecavalier | Oct 22, 2013 | Critiques, Critiques d'Albums

Moss of Moonlight
« Winterwheel »
Cascadian Alliance
2013
Seulement 4 titres mais un EP de plus de 40 minutes. De longs morceaux épiques qui donnent le temps de déposer les ambiances. Éloges à la Nature et aux paysages des montagnes de la Chaîne des Cascades, les hymnes païennes que Moss of Moonlight propose, sont raffinés et délectables.
Essentiellement, nous nous efforçons d’être la bouche et le cœur percutant de la Terre. L’écoute de Moss of Moonlight peut ressembler à l’expérience d’être nu sous la pluie, jusqu’aux genoux dans la boue et la tourbe de la Forêt Humide de Hoh. – extrait entrevue Moss of Moonlight
On attend la touche folk par les rythmes tribaux et surtout les mélodies, dansantes pour les oreilles, chamaniques. Un vocal black metal côtoie le chant magnifique de Jenn et le chant clair de Cavan en accompagnement. Dans leur premier album, Seed, ils parlaient de leur région de Washington ainsi que du mouvement de rébellion séparatiste rêvant d’une nouvelle nation: la Cascadie (ici quelques explications sur ce mouvement.
Pour le 2e, Winterweel, ils se sont aussi inspirés du folklore de leurs ancêtres Anglo Saxon. Leurs dieux, leurs contes et leur compréhension de l’existence, tout est un cycle et cela se reflète dans la composition de l’album. Une reconnexion à l’énergie primaire, à la sagesse ancestrale.
Musicalement le tempo est plutôt lent avec un peu d’instruments traditionnels judicieusement employés. Ce sont surtout les guitares qui prennent la place et le chant. Surtout sur la dernière pièce, Hræfne, qui n’a rien de heavy, ça pourrait être une berceuse celtique. Le tout est diversifié tout en suivant le sentier sylvestre; aucune raison de s’ennuyer, les images se transportent dans l’imagination de l’auditeur, de même que l’émotion champêtre.
Plus mature, encore mieux composé que le précédent Seed, j’ai été ensorcelé à la première écoute. La production est excellente. Les compos on quelque chose d’unique à proposer. Bref j’ai adoré, particulièrement le côté néo-folk qui fait leur force, mais aussi les structures metal qu’il ne faut pas négliger. Je fredonne souvent ces airs et je me retrouve dans les bois, loin de toutes civilisations…
Je vous laisse avec Gǣt, titre d’ouverture de Winterweel.
Blazing Owl
8.5/10