Voïvod Symphonique @ Grand Théâtre de Québec – 4 juin 2025

Voïvod

Après une première tentative fort réussie en janvier dernier avec l’orchestre symphonique de Montréal, nos gars de Jonquières récidivaient et répétaient l’expérience au sein de la grande capitale du Québec.

Qui aurait cru les voir jouer avec un orchestre entier, plusieurs titres de leur répertoire métal et chaotique. Inspiré de la guerre, des erreurs humaines au niveau environnemental, et surtout de l’univers inspiré de la Science-fiction de Michel ‘Away’ Langevin? Peu auraient parié, quoique le nombre de fans ayant souhaité ceci arriver dans leurs rêves les plus fous (j’en fais partie)étaient unanimes.

Pour plusieurs cela se voulait une première expérience mais certains amateurs aguerris étaient à leur deuxième voire troisième fois, si l’on compte les deux représentations antérieures à Montréal à la Salle Wilfrid Pelletier.

 Aussitôt que j’ai su que le groupe allait reconduire ce spectacle audacieux et original, j’ai mis mon nom afin d’en faire la critique et les photos. J’étais très heureux de les revoir et de les photographier à nouveau. Comme je disais à un bon ami le matin du spectacle, j’étais fébrile comme un enfant. Et des concerts j’en ai vu dans ma vie!

 

Une salle Mythique

Le grand théâtre de Québec est une salle digne de l’événement: elle a déjàaccueilli de grands artistes dont l’aspect sonore est très important pour le rendu.Loreenna Mckennit, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Les Cowboys fringants,et j’en passe. La sonorité y est excellente. J’étais au parterre mais la salle offrait aussi trois niveaux de balcons qui rendaient une vue d’ensemble mémorable.La scène est plus petite(moins profonde) qu’à Montréal, ce qui offre une plusgrande proximité avec l’orchestre. Pour ma part j’étais un peu dans un vortex de basses fréquences qui a un peu diminué mon plaisir mais je savais qu’il n’en était rien pour les autres auditeurs en général: j’étais à la droite complétement et un peu sous un des balcons latéraux,du côté de Michel.

En discutant avec Luc Bourgeois (du groupe Sandveiss) après-coup, il me confirma avoir entendu dire que je serais dans une zone qui nécessiterait une certaine absorption des basses. Fans d’audio, on décortiquait un peu la soirée.

Une soirée qui se défile à vitesse Grand V!

 Si les titres joués étaient les mêmes qu’à Montréal, le fait de ne pas avoir d’entracte donna un rythme très rapide au concert. Tout se déroula vraiment en un clin d’œil où l’on avait du mal à croire que l’on venait d’assister à cette magie grandiose et magistrale.

Une fois de plus, The end of Dormancy m’a vraiment chaviré, Forgotten in space et Nuclear War m’ont secoué et fait crier quelques : Fuck YEAH! Au grand détriment de plusieurs petites dames plutôt habituées à des spectateurs plus rangés et introvertis! Je cherchais du regard des convives métal à la ronde, mais j’étais envahi de maîtres du classique propre et rangé!  Je n’allais quand même pas me retenir eh non!

Ils ont joué une de mes pièces fétiches de l’album Nothingface: Into my hypercube. J’avais beau savoir qu’ils la rejouaient, j’ai éclaté de joie comme un enfant qui reçoit son cadeau tant convoitéà son anniversaire! Il faut souligner ici le travail remarquable de Daniel Mongrain pour adapter les pièces et en quelque sorte diriger l’orchestre selon ce que le groupe voulait. Aussi, autant que cet événement s’est écoulé rapidement, il y eût un travail méthodique et laborieux derrière tout cela, ne serait-ce que la prise de son. Je n’oserais compter le nombre de micros!

L’orchestre ajouta énormément aux pièces qui même excellentes sur disque, avaient une profondeur additionnelle et une perspective énorme avec cet ajout.

 

Toute bonne chose a une fin!

 Un bon concert métal permet toujours de recroiser des amis de la scène, des passionnés de musique, et cela fait toujours un bien fou. C’était comme une grande messe du métal polythéiste où nous pouvions profiter de nos dieux préférés. Les gars sont en forme, Michel tape ses caisses avec précision comme jamais et avec une facilité déconcertante.

Rocky apporte comme toujours son grand sourire et sa générosité en arborant fièrement sa basse de BOND INSTRUMENTS, une lutherie Québécoise qui n’a rien à envier des autres!

J’ai pu échanger avec les membres après, et une dame me parla lorsque je jasais avec Michel : -Je ne le vois pas aussi souvent que vous! Et moi de répondre en blaguant, -Il faut être un grand fan pour ça! Et c’est à ce moment que Michel s’approcha et me dit très doucement, le sourire aux lèvres: c’est ma maman! (Oups!)

C’est avec cette blague que je finis ma soirée saluant mes chums présents: Martin, Phil, Sophie, Luc et le reste de la band de Sandveiss.

Je revenais à Montréal le soir-même le cœur léger et avec un sentiment d’accomplissement.

Merci Voivod!

-Journaliste/Photographe: Martin Desbois

Ministry//My Life With The Thrill Killl Kult//Die Krupps @ MTelus, Montréal – 17 mai 2025

Voici les photos prises par Martin Desbois lors du spectacle de Ministry présenté par Blue Skies Turn Black, Heavy MTL & Evenko au MTelus de Montréal le 17 mai 2025 et qui mettait également à l’affiche My Life With The Thrill Kill Kult et Die Krupps.

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Ministry

 

 

My Life With The Thrill Kill Kult

 

 

Die Krupps

 

-Photographe: Martin Desbois

Voïvod symphonique avec l’OSM @ Salle Wilfrid-Pelletier, Montréal – 29 janvier 2025

Voïvod et l’OSM, un parfait mélange

Ce soir, le concert à la prestigieuse salle Wilfrid Pelletier se transforme en un véritable spectacle sensoriel, où chaque élément semble se fondre pour offrir une expérience unique. J’ai rarement été aussi fébrile à l’idée de voir un concert et, par le fait même, aussi sûr d’en apprécier les effets. Au centre de cette performance, la cheffe Dina Gilbert dirige l’orchestre avec une aisance impressionnante, orchestrant chaque mouvement avec précision. Par moments, elle échange des regards complices avec Michel (Away), le batteur de Voïvod, comme s’ils étaient en parfaite synchronisation avec l’énergie du moment. Les projections, montrant des créatures extraterrestres dans Forgotten in Space, où l’on voyage dans un vaisseau spatial et où l’on vit la dramatique intensité de cette pièce tirée du fameux album Killing Technology, nous chahutent et nous chavirent de façon fort surprenante et inattendue. Des paysages futuristes ajoutent à l’aspect cinématographique du show, captivant le public à chaque instant.

L’un des moments forts de la soirée survient avec NuclearWar. Ce morceau, déjà intense dans sa version originale, atteint une dimension épique grâce à l’ajout de l’orchestre. La fusion entre les instruments classiques et les guitares électriques crée une atmosphère grandiose, donnant l’impression de voir une armée de robots futuristes en pleine action dans une galaxie lointaine. Le public, littéralement renversé par cette interprétation, m’a drôlement fait penser à The Wall de la légendaire formation Pink Floyd.

En arrière-plan, les musiciens de l’OSM, tout en restant dans l’ombre, sont baignés d’une lumière douce qui les fait se fondre dans l’univers visuel du groupe sans occuper trop de place visuellement. La projection de messages tantôt chaotiques et apocalyptiques, générés par ordinateur sur un écran géant, crée une tension palpable, intensifiant la puissance des compositions de Voïvod et leur message. Toujours d’actualité : l’importance de l’environnement et la décadence de l’humain sous plusieurs formes. Et même si les morceaux s’enchaînent un peu trop rapidement après coup, il est impossible de ne pas se laisser emporter par chaque détail de cette performance, qu’il s’agisse du travail minutieux de l’orchestre ou de la théâtralité croissante de Snake, qui s’amuse comme d’habitude avec un plaisir quasi infantile en multipliant les simagrées, semblant se nourrir de ce moment unique dans sa carrière.

L’album Nothingface est grandement bien représenté avec les pièces Pre-Ignition, l’incroyable The Unknown Knows (qui figure dans mon top des pièces du groupe) et Into My Hypercube, un titre qui me renverse à chaque fois par sa simplicité et sa fragilité, une berceuse pour introverti. Un auditeur criera un Tabarnak bien senti lors de l’apparition de ce fameux titre !

Je me dois de souligner la pièce Fall où l’on y dénote une atmosphère hors du commun assez différente du reste des compositions choisies.

HolographicThinking, extrait du dernier album Synchro Anarchy, met en lumière l’importance des arrangements, fruits de la collaboration de Dan Mongrain, ce virtuose que Denis prendra le temps de remercier comme digne remplaçant de Piggy D’amour, ainsi que d’Hugo Bégin. L’orchestre ne se contente pas de suivre la mélodie : il la transforme, apportant une richesse complémentaire à l’œuvre des gars de Jonquière. Les cuivres et les cordes doublent habilement les lignes vocales, et l’orchestre prend même le relais sur certains refrains, donnant une nouvelle vie à la chanson, un souffle frais et très intéressant.

On prendra le temps de se remémorer la créativité et le génie de Piggy, l’ex-guitariste fondateur d’une importance fondamentale dans l’évolution du métal tel qu’on le connaît, ainsi que dans celle de la formation.

Le concert s’achève sur un moment inoubliable : la reprise de Astronomy Domine de Pink Floyd, qui semble offrir une version ultime de ce morceau emblématique. Pendant cette interprétation, les membres du groupe se retrouvent au premier plan, l’orchestre s’effaçant doucement pour laisser Snake, Dan (Chewy), Dom (Rocky) et Michel (Away) se déchaîner sur scène. Le public, médusé, vit un instant de pure exultation. À la base, Voïvod avait repris cette pièce de façon métal, et ce soir, c’est un peu comme si l’on revenait à la version de Syd Barrett, le génie musical derrière cette pièce, ayant lui aussi apporté à sa formation une créativité singulière avant de quitter ses pairs pour d’autres sphères, tout comme Piggy.

Au terme de la soirée, on apprend que Stéphane Lévesque, le bassoniste, aurait initié cette collaboration entre Voïvod et l’OSM en en faisant la suggestion. Une belle ovation a remercié cette initiative, sans laquelle nous n’aurions pas pu bénéficier de ce moment magique. Dina Gilbert clôt le concert en sautant de joie, saluant la foule avec un geste typiquement « métal », les fameux Horns. Une dernière vague d’émotion chaleureuse envahit la salle, composée d’habitués de l’OSM et de métalleux de tous âges (même quelques enfants de moins de 10 ans !).

Ce spectacle exceptionnel et unique en son genre sera de nouveau proposé dès demain, et heureusement, il reste des billets pour les retardataires ou ceux qui regrettent déjà de ne pas être venus à cette magnifique soirée.

On souhaite un autre 40 ans et plus à Voïvod!

-Journaliste: Martin Desbois
Photos gracieuseté de Gabriel Fournier