Voici les photos prises par Vicky Fillion et la critique de Jean-Daniel Poirier fait lors du festival Envol et Macadam présenté par Envol et Macadam, OVAL Représentation en collaboration avec District 7 Production au Stade Canac de Québec le 11 septembre 2021 et qui mettait à l’affiche Despised Icon, Voivod, Comeback Kid et plusieurs autres.

Critique & Photos

The Bridgetsens

Le groupe a la tâche d’ouvrir bal en ce samedi après-midi. Ils nous servent un punk rock plutôt bien exécuté. Malgré le fait qu’ils sont statiques sur scène, les gars savent ce qu’ils font de leurs instruments. Habituellement ils sont quatre sur scène, mais pour des raisons obscures, ils opèrent en power trio. Les pièces sont courtes mais efficaces, les voix sont justes. Un très bon band pour faire le party dans une compétition de BMX ou de skate.
8/10

 

Hopeful Sixteen

Dès les premières notes du groupe, on peut sentir plusieurs influences dans le style musical du band. Un mélange de métal, metalcore avec une voix féminine qui nous ramène plus vers l’alternatif. Les musiciens et la chanteuse ont une énergie palpable. La voix de la chanteuse est totalement juste. Le drummer fait des backs vocaux cleans et il est venu me chercher solidement en nous poussant des toned screams au travers de tout ça. Ils sont d’un professionnalisme hors pair. Somme tout, c’est un power trio qui déplace autant d’air que s’ils étaient cinq sur scène.
9/10

 

Hate It Too

Le band nous offre un punk rock avec de la drive en masse. Leur performance est plutôt énergique. Les trois axes man font du vocal ce qui est vraiment bien, même si parfois, il y a un manque de justesse à ce niveau. Cependant, ils se reprennent plutôt bien avec leur énergie sur scène. Leurs interventions entre les chansons sont plutôt drôles. Ils n’ont pas manqué de saluer les gens déguisés en Tortues Ninjas et Mario Bros qui étaient dans les estrades. Les mélodies sont entraînantes et plus le spectacle avance, plus ils gagnent en confiance. Le band est super tight et je le verrais bien faire la première partie d’un band international.
7/10

 

Aeternam

Un moment que j’attendais avec impatience. Aeternam est un groupe que je connais depuis leurs débuts et que j’ai vu évoluer au fil du temps. Ils nous servent un métal mélodique à saveur middle east. Ce qui me plaît réellement, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de groupes qui sonnent comme eux au Québec. Ils sont en forme et vraiment précis dans l’exécution de leurs pièces. Les riffs de guitare sont mélodiques et accompagnés d’orchestrations qui me transportent directement au Maroc ou en Égypte. J’aime vraiment le fait qu’ils utilisent des instruments traditionnels orientaux dans leurs compositions. Les voix cleans d’Antoine, Maxime et Achraf se marient parfaitement sans créer aucune dissonance à mes oreilles. Le growl de Achraf est toujours aussi puissant. Les solos de guitares sont exécutés à la perfection. Ils sont bien rodés et ce n’est pas la Covid qui leur a mis des bâtons dans les roues. Pour ma part, je les aurais fait jouer plus tard dans le line up. À mon grand bonheur, ils ont joué Damascus Gate, mais à ma grande tristesse, ils n’ont pas joué Goddess of Masr. Très bon spectacle les gars.
10/10

Boundaries

Je lève les yeux vers la scène et je vois cinq personnes habillées en blanc. Je ne connais pas le groupe et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Leur style plutôt core semble plaire à bien des gens près de moi qui ont trouvé une manière de mosher légalement, selon les restrictions en vigueur. Leurs riffs sont entraînants quoique simplistes. Leur musique est plutôt pesante et bien exécutée. Le chanteur a une bonne présence sur scène, car il est tout simplement partout. Ils ont tous de l’énergie à revendre. On ne sait plus où regarder! Le chanteur a un bon fry scream. Le drummer est très efficace, il est tight et semble avoir une très bonne vélocité dans ses coups. Un point que je n’ai pas aimé c’est le son des guitares. Comme si elles étaient trop fortes sur la scène et que le rendu par le micro rajoutait de la distorsion par-dessus la distorsion déjà existante de l’ampli. Ce qui m’a fais malheureusement perdre beaucoup de leur contenu musical, mais ils ne sont pas à blâmer pour ça. Sinon, ce fût un excellent setlist de leur part. Ils ont mis le feu dans la place!
11/10

 

Mute

Mute est monté sur scène avec une intro qui m’a vraiment plu. Je sais que le groupe a une certaine notoriété. J’ai entendu souvent le nom de la bouche de mes amis qui aiment le punk, mais pour ma part je ne connais vraiment pas leur musique. On a affaire à ce que j’appellerais du punk rock de qualité. Les pièces sont vraiment bien montées. On voit que les gars ont de l’expérience sur scène et qu’ils n’en sont pas à leur premier rodéo. Le groupe existe depuis 23 ans, ils sont vraiment rapides et je dirais même très technique. Le métalleux en moi en a pris pour son argent. Les guitares sont bien jouées, les riffs sont accrocheurs, le bassiste a une très bonne groove, les voix sont directement sur le pitch et le drummer est vraiment un métronome humain en plus de chanter! Sérieusement, ce groupe mérite amplement sa notoriété au sein de la scène punk rock québécoise et canadienne. Merci les gars pour la leçon de vie.
9/10

 

Comeback Kid

C’est vraiment nice de voir Comeback Kid venir faire un show au Québec, sachant qu’ils sont éparpillés un peu partout au Canada. Un autre groupe que je ne connais que de nom. Le chanteur a une voix qui me fais beaucoup penser à Raised Fist. Pour ce qui est de la musique on sent bien les influences punk et hardcore. Les riffs de guitare sont parfaitement construits pour adhérer au style. C’est-à-dire des powerchord à la punk avec des refrains cleans et des bouts vraiment plus pesants limite breakdown avec une voix screamer. Ils peuvent y aller beaucoup plus intense en incluant des bouts de double basedrum avec le picking de guitare qui suit la cadence . C’est également un groupe qui roule sa bosse depuis plusieurs années (21 ans), ce qui explique fortement leur aisance sur scène. Parlons-en de leur aisance justement, les gars ont une énergie folle, comme s’ils avaient bu trois barils de Redbull. Le chanteur se permet même de descendre et courir sur le terrain de Baseball, qui est malheureusement vide à cause des restrictions sanitaires. C’est évident qu’ils ont besoin de leur public, car tous les musiciens ont fini le show sur le terrain pour être plus près des gradins et voir la foule. On voit que c’est un groupe qui aime être près de son public. Un excellent band que je suis heureux d’enfin connaitre.
11/10

 

 

Voivod

C’est la troisième fois que je les vois cette été. La première fois était à l’Amphithéâtre Cogeco à Trois-Rivières. Ensuite, ce fût au Rockfest pour la santé Mentale et pour finir ce soir à Envol et Macadam. J’ai croisé Dan (Chewy) avant leur show et il m’a dit que je verrais le même show que les deux autres fois. L’ambiance est différente ce soir en comparaison au Rockfest pour la santé Mentale, là où personne ne portait de masque et où les gens étaient près de la scène, un peu comme si la covid n’existait plus. Ce soir, avec les mesures sanitaires qui ont changé, nous sommes à une très grande distance de la scène, l’énergie envoyée aux musiciens n’est pas la même ce qui ne semble pas du tout les déranger. Même qu’ils sont encore plus énergiques que le show précédent. Le groupe est parfaitement rodé pour nous représenter à l’international et ce soir on a la preuve par leur solide prestation. Contrairement, à la première fois que je les ai vu à Trois-Rivières, maintenant j’attends la pièce I Conspiracy avec impatience. Sinon, comme toujours les gars débordent d’énergie sur la scène et ils sont d’un professionnalisme sans égal. Un moment drôle de leur spectacle c’est quand Snake nous a demandé de faire la vague en disant que l’on doit bien connaître ça puisqu’on est rendu à la 4e vague de la pandémie. Le groupe existe quand même depuis 39 ans (1982) donc, ils n’ont rien à prouver à personne, leur nom est fait. Je leur souhaite un beau tour en Europe 9/10
9/10

 

Despised Icon

Le clou de la soirée : Despised Icon. Ils n’ont pas besoin de présentation. C’est quand même un de nos excellents bands international du Québec. Ils œuvrent dans le deathcore et nous sommes brutalement servis pour terminer la soirée avec leur vitesse et leur tightness légendaire. Je suis assis à mon siège et je m’y agrippe fermement en attendant la pièce Beast

Après un problème technique en début de spectacle, ils nous envoient brutalement la sauce. Des breakdowns pesants avec les basedrums dans le tapis et tout cela accompagné des Pig squeel effectués par Steve Marois un des deux chanteurs. C’est brutal sur un méchant temps et j’aime particulièrement les échanges de voix entre les deux gars. Steve a plutôt un vocal dans les extrêmes graves alors que Alex Erian a un solide fry scream. Et que dire du drummer? Blast beat, gravity blast, basedrum ultra-rapide, ouffff de la brutalité dans son état pur. Le son est relativement bien balancé quoique j’aurais monté le volume des guitares un peu, car ils ont des riffs vraiment bon et ils se perdent dans le mix surtout lorsque les basedrums sont joués rapidement. Ce qui m’a le plus marqué, c’est le son de la basse. Difficile à décrire, elle est grave avec beaucoup d’impact et surtout elle est transperçante avec une petite touche de distorsion. Pour ce qui est de leur présence de scène, god damn, eux, ce sont cinq barils de Redbull qu’ils ont bus. Ça bouge de tous les bords. Personne ne tient en place sur la scène. C’est un chaos très bien orchestré. Pour le coup, si on prends en considération que le groupe n’a pas fait de show depuis deux ans, ils n’ont pas perdu leur punch. C’est comme s’ils n’avaient pas arrêté de jouer ensemble pendant la pandémie. Dans les gradins, les gens ont envie de mosher et de s’amuser, mais ce sera pour une prochaine fois, malheureusement.
12/10

En conclusion, l’édition 2021 d’Envol et Macadam, version Covid-19, a été un franc succès, malgré les restrictions en vigueur. Chapeau à l’organisation qui a malgré tout choisi de faire l’événement avec ces restrictions qui ne finissent plus de changer. Ils ont dû s’adapter avec la venue du passeport vaccinal, qui n’était pas dans leurs plans lorsqu’ils ont annoncé l’événement. Merci à vous tous de nous avoir permis d’être sur place pour couvrir cette journée incroyable!

Photos et note par Vicky Fillion
Critique par Jean-Daniel Poirier