
Voici le compte rendu et les photos prises par Martin Desbois lors du spectacle de Deep Purple et Yes présenté par Evenko et Live Nation au Centre Bell de Montréal le 27 août 2024.
YES
Après un dimanche très coloré et festif avec le concert d’adieu de NOFX, deux jours plus tard j’allais profiter d’une soirée tout autre avec deux géants du rock soit Deep Purple et Yes.
Autant la foule était relativement jeune et d’âge moyen ce dimanche dernier, ce soir c’était relativement le contraire. Des amateurs de rock classique et de rock progressif se donnaient rendez-vous au Centre Bell. Je ne me souviens pas de mon dernier concert de Yes qui était en fait mon premier, mais cela fait très longtemps. Tant qu’à Deep Purple, c’était lors de leur dernière venue avec Judas Priest.
J’étais très fébrile à l’idée de revoir Yes même si je n’entendrais pas la voix de Jon Anderson.
En effet depuis 2012 un autre Jon (Davison) tenait le rôle de vocaliste de la formation après le départ de Benoit David, J’ai bien aimé sa prestation tant à la guitare qu’à la voix. Steve Howe a vraiment tout mon respect pour être toujours si habile à la guitare à son âge. C’est tout à fait remarquable! Les visuels étaient statiques mais très beaux et représentatifs des époques du groupe. À titre de photographe, l’éclairage était sublime et terriblement agréable. Nous étions choyés d’avoir tant de talent sur scène. Il aura fallu attendre pour enfin goûter à leur fameux succès incontournable Roundabout, pièce que tout bassiste en soi raffole!
Qui dit musicalité technique, dit habituellement moins de mouvements sur scène et une orientation plus statique, ce qui en soit n’est pas grave du tout lorsque la musique parle d’elle-même avec tant de vivacité. Yes est vraiment un des groupes qui me touche le plus sur le plan personnel et qui arrive à m’émouvoir réellement. Une musique intelligente empreinte d’une grande sensibilité. J’ai adoré une fois de plus mon expérience et ce n’était guère la fin car Monsieur Gillan et sa bande allaient nous brasser par la suite.
Deep Purple
Puis vint le tour de Deep Purple de nous balancer en pleine figure leur rock nourri aux claviers puissants.
Le tout débute avec rien de moins qu’Highway Star! Avec des visuels de routes et de voitures musclées. Ça commence sur les chapeaux de roue et c’est le cas de le dire! Ian semble un peu essoufflé par moments, mais la mise en scène prend compte de cet aspect et donne de l’espace à Ian afin de bien récupérer et de ne pas forcer la machine à outrance, et cela sans que cela paraisse ou n’affecte le rythme.
Des solos un peu plus longs. Des intro plus élaborées, on ira aussi jusqu’à modifier quelques peu certains passages avec des arrangements quelques peu différents. Chose qui ne m’a pas du tout dérangée.
Je me dois de souligner le travail exceptionnel de Simon Mcbride, nouvelle acquisition du groupe depuis le départ de Steve Morse, dû aux problèmes de santé de sa conjointe. Simon apporte de la fraîcheur avec son look un peu punk rebelle et son audace durant son jeu.
Et que dire de Don Airey! Un Monstre du clavier! Il nous a gratifié de plusieurs solos de son cru, allant même jusqu’à nous jouer un ‘Gens du pays’ qui a su faire le bonheur de beaucoup d’entre nous.
Un énorme clin d’œil à la culture québécoise. Il jouait comme un enfant devant ses jouets, avec une joie et un intérêt palpable et terriblement contagieux. Quel musicien! Ce que je retiens aussi est le sourire de Roger Glover. Un bon vivant à la basse qui semble toujours être heureux de jouer et d’être à sa place.
Un vrai gentleman. Ce serais un sacrilège de ne pas parler d’Ian Paice, dont une récente rumeur sur les réseaux sociaux proclamait son décès en voiture…. Eh bien non! Canular! Monsieur Paice m’a grandement épaté par son jeu et sa dextérité chirurgicale. Ce sont de grands hommes et de fameux musiciens. Nous avons eu droit à Hush, quelques pièces du dernier album =1 dont Lazysod, Portable Door, ma plus grande déception étant qu’ils n’ont pas interprété Child In Time, un succès phénoménal du groupe et habituellement un incontournable.
Somme toute ce fut une soirée magique et magistrale emplie d’émotion, de talent, de savoir-faire et surtout d’expérience. ROCK ON!
-Photographe/Journaliste: Martin Desbois