Voici la critique de Dany Marchand et les photos prises par Joé Lacerte lors du spectacle de Voivod présenté par District 7 Production à L’Entité de Trois-Rivières le 1er juin 2022 et qui mettait également à l’affiche Year Of The Cobra

Ce soir, l’odysée de Dany et Joé se transporte dans la belle trifluvie, géographiquement dans la ville natale de deux membres du band légendaire que nous nous apprêtons à voir en action. Les portes de l’Entité s’ouvrent à nous, ma vue se pose sur une magnificence visuelle de qualité.

Que ce soit les miroirs au plafond ou les larges rideaux noirs ornant la plupart des murs, agencé à la brique donne un cachet très chic. L’éclairage est apaisant, la piste de danse (qui est vraiment bien dimensionnée niveau capacité vs intimité) est aussi munie d’un équipement lumineux fort adéquat autant pour une veillée métal que disco. Avec deux bars à notre disposition, la soirée s’annonce arrosée et surtout épique!

 

Year Of The Cobra

20h02, sur scène, une bassiste et un batteur s’installent. Stoïque, la foule observe Year Of The Cobra s’apprêter à nous donner une leçon de stoner métal! Des cabinets Ampeg, s’échappe un son fuzzy divin provenant de la bassiste/chanteuse Amy.

Alors que son équipier Jon s’attaque à sa batterie, seulement composée d’un tom et trois cymbales, dont le basedrum retentit dans mes entrailles jusqu’à mon âme, le vocal enivrant de la vocaliste vient me charmer des les premières paroles. Il y a vraiment énormément de basses fréquences dans leur son, peut être même trop, car la voix se retrouve en arrière plan. Mais avec autant de basse, l’expérience devient littéralement physique.

L’ensemble de cette musicalité est un voyage planant dans la psyché du duo. On nous offre un billet sans retour dans leur univers hallucinant et fantastique. Chaque chanson jouée nous transporte dans des mondes colorés, tantôt sur un champ de bataille en pleine action, et ensuite dans un cimetière d’anciens combattants avec la paisibilité de ce lieu de repos. Sur les écrans, du visuel psychédélique nous amène encore plus creux dans ce vortex obnubilant.

Dès la 2e pièce, la foule s’enflamme, on est hypnotisés et on en demande encore. La chimie entre les deux artistes est aussi palpable que le charisme évident du batteur. Les expressions faciales des deux musiciens de Seattle sont d’une théâtralité shakespearienne! Le buffet auditif se poursuivra durant près d’une heure, mais pourtant, nous avons encore faim lorsque le combo de magiciens du fuzz se retire sous un tonnerre d’applaudissements d’une foule conquise.

Ce sera une de mes plus belles découvertes cette année et j’ai déjà hâte de les revoir!

 

Voivod

21h pile, les représentants de la belle trifluvie du légendaire quatuor se tiennent sur scène devant leur foule avec un Away souriant aux percussions. Ils sont heureux et nous sommes heureux! Le coup de gong pour le lancement de la tournée pour l’excellent album Syncro Anarchy est sonné!

Snake les rejoint alors que le son unique (beaucoup mieux défini que l’orchestre précédent) de Voïvod parcourt la salle, le vocaliste établi automatiquement une connexion avec la foule. We are connected!

Tel un raz de marée, les hostilités sont ouvertes, l’assistance scande le nom de leurs héros de jeunesse avec passion. Les horns dans les airs, le mouvement de masse est puissant. Les cordes retentissent avec un son cristallin et l’ensemble est superbement balancé. Peu importe où nous sommes situés dans la salle, nous avons la même qualité sonore de haut niveau.

Daniel Mongrain, charismatique et dynamique, offre une prestation à la hauteur de son talent et son expérience. Rocky pour sa part a une bonne humeur communicative et joue avec autant de joie de vivre que de perfection musicale. Aux percussions, Away déborde d’entrain de retrouver ses acolytes et ses fans pour une tournée qui commence ce soir. Arborant un chandail des Beatles, notre batteur favori n’a rien à envier à Ringo, car c’est un métronome humain avec dans le regard, une intensité incandescente.

Justement, lorsque la batterie ouvrant la voie de Tribal Conviction résonne, mon coeur de jeune métalleux, qui entendait cette pièce pour la première fois à Solidrok, se met à battre à tout rompre. Je voyage dans le temps maintenant, dans ma tête j’ai mes Daoust 301 dans les pieds et mes idoles sont sur scène devant moi. Les images qui défilent sur les écrans de chaque côté de la scène amènent une touche de nostalgie encore plus précise en diffusant une galerie d’art des pochettes du band.

Vraiment, tout est parfait!

Alternant nouvelle composition et les grands crus de leur répertoire c’est un train sans frein qui roule droit sur nous. Une chose est certaine, peu importe les années, les membres ou les voies empruntées, une chanson de Voivod c’est toujours géniale à entendre. Une qualité de produit qui jamais ne s’éffrite!

La frénésie sur la piste de danse est omniprésente, on a droit à du stage dive et du bodysurfing, homme ou femme tout le monde est en action! Parlons cordes vocales, les Morgöthiens sont au diapason. Les backvocals forment un mur de son lyrique indestructible. Lorsqu’ils entament à la fin du concert avec Astronomy Domine, leur célèbre reprise de Pink Floyd, des centaines de voix s’élèvent pour se joindre au groupe. Les frissons parcours l’épiderme métalleuse québécoise réunie ce soir pour le retour des rois.

C’est sous une pluie d’acclamations euphoriques qu’ils sonnent le glas en donnant aux lions leur pièce éponyme avant de quitter les planches de L’Entité qui sera la seule date au Québec annoncée pour cette tournée!

Comme le dit Denis Snake Bélanger entre deux classiques: « Les beaux jours sont revenus! »

Ce à quoi je ne peux simplement répondre du plus creux de mon âme…

« VOÏVOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOD!! »

 

Texte: Dany Marchand
Photos: Joe Weller Photographe