Après la rituelle quête d’un stationnement achevée, nous entrons dans la très populaire salle de spectacle de L’anti. Hôte de plusieurs spectacles légendaires de la scène musicale locale et internationale, la salle est d’une petite taille, mais offre un espace dégagé pour maximiser la capacité d’accueil et aussi permettre une très appréciable intimité avec les artistes présents.
La scène est d’une taille moyenne, mais munie d’un système d’éclairage impressionnant, permettant à première vue, d’être un avantage de choix pour les photographes présents. Le choix de breuvages est limité, mais le service et les prix sont A1!
Très peu de gens sont présents à notre arrivée. Les kiosques de marchandise promotionnelle sont très bien garnis et offrent une belle diversité de produits à des prix raisonnables. La plupart des membres des deux bands sont visibles et accessibles.
Black Satellite
Malgré l’assistance très basse, la musique ambiante se tait, la luminosité s’abaisse et le rouge envahit l’endroit. Sur scène, quatre individus, avec un super look rappelant un gang de punks tout droit sortis d’un film d’horreur post apocalyptique des 80’s, prennent d’assaut nos yeux et nos oreilles.
Black Satellite explose leurs couleurs avec une énergie et un professionnalisme à l’épreuve des balles. Une sonorité très particulière vient charmer mes tympans encore vierges de ce band.
Musicalement et visuellement, je ne peux qu’avoir une sensation réconfortante de revoir Wendy et les Plasmatics sous une formule neuve et adaptée à notre époque.
La vocaliste Larissa Vale, qui alternant cris et harmonies avec un dosage parfait, donne une prestation sans failles. Ses interventions entre les pièces sont brèves et timides, mais uniques dans leur genre.
Dans le coin gauche, arborant veste de cuir et maquillage gothique, Kyle Hawken guitariste et membre fondateur de la formation. Sa présence sur scène est incontournable. Des mouvements classiques qui font le plaisir de la foule pour prendre des photos et vidéos souvenirs épiques, surtout lorsqu’il descend dans l’assistance pour une tournée de fistbumps avec tous les gens présents. Il offre une maitrise de ses cordes percutante. Allié aux séquençages, il nous fait ressentir qu’ils sont deux guitaristes.
Sur la droite, le bassiste à la longue chevelure soyeuse et dorée et fort charismatique, dont je ne peux confirmer l’identité (car Black Satellite était au départ un duo composé de Larissa et Kyle), est vraiment à l’aise et nous communique son plaisir d’être avec nous. Son jeu et son dynamisme sont éblouissants!
Une autre pièce maitresse de ce carré de musiciens est le batteur dont le nom aussi m’échappe (surement un batteur de session pour la tournée). Son être entier est un instrument fusionné à ses percussions. Un batteur qui interagit autant avec son public est une denrée très rare. Il y va même d’une pose parfaite expressément pour notre photographe Joé que vous pourrez admirer dans la section photo!
Je souhaite de tout cœur que l’alignement de membres actuel soit définitif, car le tout est une perle musicale avec une chimie symbiotique. J’ai aimé l’écoute du premier album, mais le style a énormément évolué en agressivité pour le prochain dont le premier extrait Void est disponible sur toutes les plateformes habituelles. Sous des applaudissements peu nombreux, mais unanimes et honnêtes, nos performeurs new-yorkais quittent.
Comment décrire ce band? Black Satellite est une main de velours dans un gant de cuir clouté!
Le démantèlement de la scène est rapide et on en profite pour aller rencontrer Larissa et se gâter dans la marchandise.
Sumo Cyco
8h46 tapant, le thème de Robocop s’invite à l’anti, les fans savent que le fruit de leur convoitise approche.
Dans un fracas, les membres de Sumo Cyco arrivent devant les yeux écarquillés d’une légèrement plus populeuse masse d’admirateurs, qui avaient pour la plupart vu le dernier passage avec Jinjer, il y a quelques années.
Le cuir et la dentelle est à l’avant plan, avec une Sky enflammée et enflammante. Contact instantané avec son public, aucune glace à briser et on attaque de plein front!
Les avantages d’une ancienne vedette de la pop qui tourne au métal? La présence, le sens du spectacle, la justesse de la voie dite clean et le scream parfait!
Et niveau spectaculaire on est servi, ça bouge de partout et ça se promène de long en large. On occupe la scène dans toute sa superficie et on y met le feu.
Les cordes autant que la leader du band sautent partout, les cabinets de basse et de guitare tressaillent dans tous les sens au rythme des sauts, si bien qu’on croit qu’ils vont se renverser. C’est plus qu’un concert c’est une fête!!
Malgré toute l’énergie (et ils en ont en massive quantité) dépensée, les musiciens nous offrent une qualité de son et d’aplomb immuable.
Le conjoint de Sky et guitariste Matt Drake (MD13 pour les intimes) est très près du public et jase avec nous comme si nous étions de vieux amis de longue date. On a droit à des anecdotes de tournées entre autres assez alléchantes et croustillantes. Son jeu est aussi hallucinant que sa présence scénique. Le couple nous offrira aussi un moment mémorable alors que Sky montera sur une épaule de son âme sœur en pleine interprétation pour un tour de scène.
Aux quatre cordes, c’est un Oscar électrisant qui nous donne des décibels brutaux avec des mouvements qui rappellent souvent le célèbre Steve Harris, dont on peut aussi trouver quelques corrélations physiques et musicales entre les deux.
Joey Muha de son côté, est une machine d’expressions faciales et de bruits. On doit mettre au ralenti notre vision afin de bien identifier chaque coup porté. L’Ontarien est une vraie tornade de baguettes, de cheveux, de bras et de cymbales qui sévit devant nous! Un personnage clé de cet amalgame de molécules vibrantes.
Si on cherche la définition d’interactivité orchestre/foule dans un dictionnaire, nous devons assurément y trouver Sumo Cyco.
Premièrement, la vocaliste nous donne quelques mots de français, nous raconte qu’elle s’est déjà foulé la cheville et que maintenant après un certain temps de concert la douleur revient, mais qu’elle donne quand même son 110% et que nous n’avons par le fait même aucune raison de ne pas bouger.
Elle descend à maintes reprises danser avec la petite foule massée à l’anti. Et elle ira même jusqu’à tous nous faire accroupir, pendant qu’à quatre pattes elle se promènera parmi nous en chantant, avant de nous faire bondir alors que nous sommes maintenant encerclés par presque tout le band sur le plancher de danse avec nous. Ils nous font chanter et rire, mais surtout nous font littéralement tomber en amour avec eux.
Alors que Black Satellite nous balançait une reprise théâtrale de Rammstein avec Sonne, les ontariens nous présentent leur version maintenant célèbre de BYOB de System Of A Down.
Après plus d’une heure de performance de rêves, les amplificateurs s’éteignent et le groupe débarque dans l’assemblée pour une séance intime de jasette et de photos. Ils se rappellent même des visages vus lors de leurs derniers passages.
C’est avec le sentiment de quitter une bande d’amis que nous regagnons notre véhicule de retour. On se secoue la tête, car on ne revient toujours pas de ce à quoi nous avons assisté.
Vraiment, j’attendrai avec passion le retour de l’une ou l’autre de ces formations. Car déjà ce matin, je m’ennuie d’eux!
Encore une halte de l’odyssée magique qui restera marquée en nous!
Texte: Dany Marchand
Photos: Joe Weller Photographe




