Entrevue Oscar et Carlos d’Anonymus

Entrevue Carlos et Oscar d'Anonymus

 

Voici l’entrevue que j’ai réalisée avec Oscar Souto et Carlos Araya d’Anonymus afin de jaser de leur nouvel album «Envers et contre tous» et aussi de leur 25 ans de carrière. Ils feront une tournée promotionnelle au Québec pour leur album et voici les dates à retenir. – Lex

21 août au Trailer Thrash Fest de Saint-Pie
3 septembre – 5 à 7 à l’Anti de Québec
23 octobre au Trou du Diable de Shawinigan
6 novembre au Petit Campus de Montréal
13 novembre à Lachute
14 novembre à la Salle Multi de Méduse de Québec
20 novembre au Pub du Village de Granby

 

Anonymus - Envers et contre tous

 

Entrevue Čurby – Obscene Extreme Fest America 2015

Il y a quelques semaines, j’ai réalisé une entrevue avec Čurby président/fondateur du Obscene Extreme Fest qui aura cette année sa version nord-américaine à Montréal du 20 au 23 août 2015. Je vous mets donc plus bas l’horaire du festival que vous pouvez consulter pendant que vous écoutez l’entrevue. Voici également le lien pour aller vous procurer vos billets. – Lex

 

20-23 août - affiche Obscene Extreme America

 

Jeudi / Thursday 20 août 2015
TRH Bar
3699, Boul. St-Laurent, Montréal, Québec

PURGATOIRE 19:40 – 20:05
WHO CARES? 20:20 – 20:50
OBSOLETE MANKIND 21:05 – 21:35
HOMEWRECKER 21:50 – 22:20
P.L.F. 22:35 – 23:05
PUTRID PILE 23:20 – 00:00
NOISEM 00:15 – 01:00

Vendredi / Friday 21 août 2015
Théâtre TELUS
1280 St-Denis / coin Ste-Catherine, Montréal, Québec

TALK-SICK 12:00 – 12:20
GROTESQUE ORGAN DEFILEMENT 12:30 – 12:50
HOMOLKA 13:00 – 13:20
THE DRIP 13:30 – 13:55
CORRUPT LEADERS 14:05 – 14:30
SOIL OF IGNORANCE 14:40 – 15:05
POWERCUP 15:15 – 15:40
HARD CHARGER 15:50 – 16:15
ARCHAGATHUS 16:25 – 16:50
AGGRESSION 17:00 – 17:30
P.L.F. 2ND SHOW 17:40 – 18:10
FUCK THE FACTS 18:20 – 18:50
PUTRID PILE 2ND SHOW 19:00 – 19:40
MORPHEUS DESCENDS 19:50 – 20:30
JIG-AI 20:40 – 21:25
AGATHOCLES 21:25 – 22:20
GRUESOME 22:30 – 23:30
SCHIRENC PLAYS PUNGENT STENCH 23:45 – 00:45
ABDICATE 00:55 – 01:25
FATAL FLAW 01:35 – 02:00

Samedi / Saturday 22 août 2015
Théâtre TELUS
1280 St-Denis / coin Ste-Catherine, Montréal, Québec

CROSSTITUTION 11:00 – 11:20
GOEMAGOT 11:30 – 11:50
BIOLOGICAL MONSTROSITY 12:00 – 12:20
MOTHER BRAIN 12:30 – 12:55
PUTRESCENCE 13:05 – 13:30
MESRINE 13:40 – 14:05
DEPARTMENT OF CORRECTION 14:15 – 14:40
RUMPELSTILTSKIN GRINDER 14:50 – 15:15
FULL OF HELL 15:25 – 15:50
PSYCHO 16:00 – 16:30
TOTAL FUCKING DESTRUCTION 16:40 – 17:10
SOOTHSAYER 17:20 – 17:50
INHUMATE 18:00 – 18:40
MALIGNANCY 18:50 – 19:35
MAGRUDERGRIND 19:45 – 20:30
BROKEN HOPE 20:40 – 21:30
TRAP THEM 21:40 – 22:30
DROPDEAD 22:45 – 23:35
IMMOLATION 23:50 – 00:50
SACCAGE 01:00 – 01:30
DECHE-CHARGE 01:40 – 02:00

Dimanche / Sunday 23 août 2015
Katacombes
1635 Boul. St-Laurent, Montréal, Québec

BBQ / MEET & GREET 15:00 – 16:00
DEBONED 16:40 – 17:05
HOLY CO$T 17:20 – 17:45
!!!TENTACLES!!! 18:00 – 18:30
NAPALM RAID 18:45 – 19:15
DYSENTERY 19:30 – 20:00
SYSTEM SHIT 20:15 – 21:00
JIG-AI 2ND SHOW 21:15 – 22:00
END METAL DJ 22:00 – 01:00

 

 

Entrevue Seth: Deux décennies de Black Metal

Les pionniers français du Black Metal de Seth entameront sous peu une tournée canadienne dédiée à leur dernier album, «The Howling Spirit» (2013) qui les emmènera de Toronto à Jonquière en passant par Montréal, Rouyn-Noranda, Ottawa, Sherbrooke, Trois-Rivières et Québec. De plus, le groupe fondé en 1995 fête cette année ses vingt ans d’existence. Pour l’occasion, Ondes Chocs vous offre cette entrevue menée au téléphone avec Heimoth, guitariste et claviériste de la célèbre formation d’origine bordelaise. – Louis-Olivier «Winterthrone»

 

Affiche Seth NA Tour

 

Louis-Olivier «Winterthrone»: Tout d’abord, faisons un peu d’histoire. Seth fut parmi les premières formations Black Metal à apparaître en sol français à une époque où la seconde vague du Black Metal scandinave, qui a vraiment cristallisé le genre au début des années 1990, était encore jeune. J’aimerais donc que vous nous retraciez les premiers balbutiements de Seth et qu’elles furent les influences musicales derrière sa naissance? Qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser le Black Metal à une époque où il était vraiment un courant d’initiés?

Heimoth: Notre rencontre fut assez fortuite. Notre premier chanteur (Vicomte Vampyr Arkames) et notre batteur (Alsvid) faisaient plus ou moins une émission de radio ensemble de metal extrême. Alsvid était déjà beaucoup dans le Death Metal et faisait partie d’un groupe de ce genre appelé Asgard, mais il désirait faire du Black Metal sous l’influence d’albums comme «In the Nightside Eclipse» (1994) de Emperor et les premiers albums de Marduk. Lui voulait monter un groupe de BM et nous nous sommes rejoint – j’avais 16 ans et nous avons trouvé Faucon Noir, placé à la basse. Nous enregistrions notre première bande de répétition «Apocalyptic Desires» (1996) après 6 mois. Pour ma part, mon évolution vers le Black Metal s’est faite de façon tout à fait logique. J’ai commencé par le Hard Rock, le Heavy Metal, puis le Thrash Metal de groupes comme Metallica et Slayer pour ensuite tomber dans le Death Metal avec des groupes comme Entombed ou Morbid Angel et le Black Metal fut l’étape suivante.

 

LOW:Dans le même ordre d’idée, quel était l’état de la scène Metal française en général à cette époque où se fixaient des courants dits extrêmes comme le Black Metal et le Death Metal, après les années 1980 marquées par des groupes français inspirés de la NWOBH ou du Speed Metal comme ADX, Trust, Sortilège, Vulcain… etc.?

Heimoth: La scène Metal française, à l’époque de nos débuts, était très «underground» et très extrême. Il y avait peut-être une vingtaine ou une trentaine de formations Black Metal dans toute la France. Cependant, je crois que nous nous démarquions déjà par notre musique plus rapide et plus brutale que les autres formations françaises du genre qui étaient plus dans l’atmosphérique et les tempos moyens. Le «tape-trading» était le principal moyen d’échange et de diffusion de la musique Black Metal. Les spectacles eux étaient très sporadiques. La première tournée d’envergure de Black Metal à passer en sol français fut la venue d’Immortal en compagnie de Rotting Christ, je crois. Les groupes de l’étranger, allemands et scandinaves étaient donc nos plus grandes influences.

 

LOW: En 1996, Seth sortit sa toute première démo sur cassette intitulée «Apocalyptic Desires » sur l’étiquette naissante et maintenant très recherchée du Black Metal français Drakkar Productions. Comment est née votre collaboration avec ce label alors que Seth en était seulement à sa première année d’existence? Cette démo présentait un Black Metal d’inspiration scandinave très cru et agressif, dans lequel on distinguait tout de même un caractère mélodique qui allait être caractéristique du groupe dans l’avenir. Dans quel contexte fut réalisée la démo et quels étaient les moyens de production à votre disposition à une époque où les studios professionnels étaient tout de même beaucoup moins accessibles qu’aujourd’hui? À quoi ressembla le processus d’enregistrement de cette première sortie en carrière?

Heimoth: La collaboration avec ce label s’est faite par contact, tout simplement; en fait notre chanteur de l’époque connaissait les gens de Drakkar Productions. Comme je disais plus tôt, cet enregistrement n’était qu’un simple enregistrement en répétition, une «rehearsal-tape» produite avec les moyens du bord dans notre local de répétition! Nous n’avions vraiment pas l’intention de la sortir, mais lorsque les gens de Drakkar Productions l’ont entendue, ils ont trouvé le son assez bon pour la sortir sur cassette. Nous n’avions vraiment pas envisagé que cela serait notre première démo.

 

LOW: Beaucoup d’artistes ayant commencé dans l’underground dans les années 1980 et 1990 parlent du fameux «tape-trading qui leur a permis de diffuser leur musique partout dans le monde et d’échanger leur musique avec d’autres artistes de leur famille spirituelle à une époque où internet n’existait pas ou était difficilement accessible. Tu en as d’ailleurs glissé un mot plus haut. Seth ayant effectué sa première sortie sur cassette au moment où internet se démocratisait lentement, est-ce que vous diriez que le «tape-trading» a joué un rôle au début de votre carrière?

Heimoth: Certainement, notamment par le biais de notre premier chanteur qui était beaucoup dans le «tape-trading», cela nous a permis d’établir nos premiers contacts.

 

LOW: L’année suivante, ne perdant pas de temps, Seth présentait son premier EP «By Fire, Power Shall Be» (1997) sur l’étiquette défunte A.M.S.G.. Celui-ci comportait trois pièces à développement de Black Metal à tendance mélodique et atmosphérique livrée par un groupe vraisemblablement en pleine possession de ses moyens et avec une production, œuvre de Fred Foulquier qui allait aussi travailler sur votre premier album, qui a peu à envier même à plusieurs sorties Black Metal actuelles. Quelles furent les différences entre le processus de composition et d’enregistrement de la démo précédente et ceux du EP suivant? D’où naquit votre collaboration avec Fred Foulquier? D’après mes recherches, celui-ci n’a travaillé qu’avec vous à l’intérieur du courant Black Metal et a plutôt travaillé comme réalisateur dans l’univers du Death Metal.

Heimoth: En fait, Fred Foulquier était un des seuls producteurs qui faisait dans le Metal à Bordeaux à l’époque. Il avait auparavant enregistré l’album de Psalm, un groupe de Death Industriel dont faisait partie notre batteur Alsvid. Il fut donc naturel de travailler avec lui puisqu’il n’y avait vraiment pas beaucoup de producteurs à l’époque. Nous avons donc procédé à l’enregistrement dans ce qui était en fait un simple local de répétition qui comportait aussi une cabine d’enregistrement à raison d’environ 3 heures par jour. L’enregistrement fut réalisé de manière semi-analogique, semi-numérique et étonnamment le son fut l’un des meilleurs que nous ayons eus sur album.

 

LOW: Qu’est-ce qui justifia le changement de label pour la seconde sortie de Seth?

Heimoth: Le label A.M.S.G. était une création de membres d’Osculum Infame et de un des gars de Arkhon Infaustus, groupe qui n’existait cependant pas encore à l’époque. La raison de notre passage à ce label fut que Drakkar Productions n’était pas disposé à sortir notre minialbum sur disque compact, alors que A.M.S.G. était prêt à le faire.

 

LOW: En 1998, Seth toujours sur une lancée très productive lançait son premier album complet en carrière intitulé «Les blessures de l’âme». Celui-ci poursuivait exactement là où le EP précédent nous avait laissés avec un Black Metal rempli d’atmosphère produit de façon moderne. De plus, le groupe délaissait la langue de Shakespeare employée sur ses deux premières sorties pour se consacrer entièrement au français sur ce premier album. Enfin, Seth entamait avec cet album une longue collaboration toujours en vigueur avec le label français très réputé Season of Mist. Un peu dans la même optique que mes questions précédentes, pourriez-vous nous relater comment se déroula le travail autour de cet album? Quelle fut l’impulsion d’utiliser exclusivement la langue de Molière à une époque où ce n’était pas nécessairement une chose courante pour les groupes Black Metal même français? Une fois de plus vous aviez travaillé avec Fred Foulquier, quelles étaient les raisons de la poursuite de cette collaboration? Une composante importante du son de cet album fut les partitions de clavier interprétées par Arkdae connu de la scène Black Metal française pour son rôle dans Bekhira, entre autres, d’où vint cette participation?

Heimoth: Effectivement, ce fut un retour au même studio avec le même producteur que pour «By Fire, Power Shall Be» (1997). Curieusement, toutefois, cette fois nous fûmes tout à fait déçus du son final qui était beaucoup moins clair et atmosphérique que celui du EP, d’où la version remastérisée du premier album publiée en 2012. Les textes furent entièrement le fait de notre premier chanteur qui choisit d’utiliser exclusivement le français suite à des discussions avec le groupe. Cette décision se fit d’abord par un souci d’authenticité, car il aurait dû traduire ses textes francophones en anglais, n’étant sans doute pas nécessairement à l’aise avec l’anglais à l’époque. Ce fut donc par désir d’authenticité par rapport aux textes originaux plus que par une réelle revendication du français. Quant à Arkdae, il participa à l’album parce nous voulions des claviers beaucoup plus élaborés que sur le EP où je les avais faits moi-même. Puisque c’était un très bon pianiste, qu’il avait beaucoup d’équipement et que nous le connaissions, il a accepté et a beaucoup écouté le matériel à la maison. Puis, il est venu de Paris à Bordeaux et à tout enregistré ses claviers en une seule journée.

 

LOW : Comment commença votre collaboration avec l’étiquette marseillaise Season of Mist?

Heimoth: À l’époque Season of Mist était un petit label débutant de Marseille qui n’avait pas plus de sept ou huit signatures. Je connaissais plus ou moins les fondateurs de l’étiquette puisque je suis moi-même né à Marseille. A. M. S.G. désirait aussi sortir notre premier album, mais leur offre était tout simplement moins intéressante que celle de Season of Mist. Il y avait aussi je pense des différences de taille entre les deux labels: l’un voulait rester ancré dans l’underground par principe, l’autre non. Nous avions dans l’idée de ne pas refuser les interviews de magazines sans réellement se plier à la doxa de l’esprit BM de l’époque. Avec du recul, nous avons été les premiers, je pense, à s’ouvrir à la presse nationale Metal et bien entendu cela a suscité de vives critiques. Maintenant que se passe-t-il? Les groupes de BM se battent pour avoir un petit encadré dans la presse…Des groupes comme Mutiilation jouent au Hellfest…Bref, on voit de tout. Comme quoi l’évolution et le BM ça existe. Dans le bon sens? Cela reste à voir.

 

LOW: La réception critique très favorable et la distribution internationale de cet opus jetèrent les bases de votre succès futur. Quelle fut votre réaction face à un tel engouement?

Heimoth: Les souvenirs sont lointains, mais je me rappelle qu’une fois dans la voiture, quelque temps après la sortie de l’album, notre premier chanteur avait dit qu’on avait déjà 5000 copies vendues et nous avions peine à y croire. Sinon, ce n’est vraiment pas quelque chose que nous avions envisagé puisque si ça avait été le cas nous en aurions profité pour chercher à faire beaucoup plus de concerts. En fait à l’époque nous n’avions fait que deux concerts, un avec Aura Noir et un minifestival avec Marduk où nous avions fait de la merde sur scène, mais la réception des gens avait été incroyable. Nous avions été ovationnés par une salle comble. Les spectacles réguliers sont arrivés plus tard dans notre carrière.

 

LOW: Suite à la parution de «Les blessures de l’âme», les choses s’accélérèrent encore pour Seth avec la signature d’un contrat pour deux albums avec Osmose Productions, autre étiquette française extrêmement réputée dans le monde du Metal extrême. Cette collaboration allait mener à deux albums en deux ans, soit «The Excellence» (2000) et «Divine-X» (2002), qui signalèrent des changements dans la musique de Seth avec l’inclusion d’influences de plus en plus diverses, notamment un penchant pour les atmosphères industrielles entamées sur le premier de ces deux opus, ainsi que des guitares aux mélodies plus près que jamais du Death/ Black de groupes comme Dissection. De plus, la renommée du groupe continua à grandir et celui-ci ira même jusqu’à produire un premier vidéoclip pour la chaîne musicale française MCM. Enfin, Seth commença à abandonner les paroles exclusivement francophones de leur premier opus pour un mélange de français et d’anglais. Y avait-il un désir de diversifier le son du groupe et de le rendre en quelque sorte plus accessible, si une telle chose est possible à cette époque? D’où vint la volonté de changer encore une fois de label?

Heimoth: L’influence Dissection était surtout présente sur «The Excellence» et franchement je n’avais aucune stratégie dans ma composition et c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui. Je n’ai toujours composé que ce que je voulais composer et bien sûr mes compositions reflétaient certainement les groupes que j’écoutais à l’époque. En fait, au début de Seth j’écoutais beaucoup de Black Metal mélodique et mes goûts ont évolué vers des choses de moins en moins mélodiques, ce qui peut expliquer l’évolution de ma musique. Je ne me définis donc pas comme un puriste puisque j’ai toujours composé ce que j’avais envie de composer et que ça a toujours donné des albums très différents pour Seth. Pour ce qui est du passage à Osmose Productions, c’est que nous avions eu des désaccords assez importants avec Season of Mist, notamment au sujet de la pochette du premier album qui nous avait déplu. De plus, Osmose Productions était un label beaucoup plus établi que Season of Mist à l’époque.

 

LOW: C’est aussi à cette époque que Seth connut ses premiers changements de membres importants. C’est ainsi que Faucon Noir (basse) qui avait eu un rôle dans la composition du premier album quitta la formation en 2000, ainsi que le vocaliste et parolier Vicomte Vampyr Arkames l’année suivante en 2001. Votre carrière semblait toujours rouler à fond de train et votre biographie de groupe sur votre page Facebook signale que votre attitude professionnelle vous démarquait de vos pairs à cette époque, est-ce qu’une activité trépidante pour Seth aurait eu raison de la détermination de certains des membres originaux de la formation ou était-ce d’autres raisons qui expliquèrent ces premiers changements d’alignement?

Heimoth: Ces départs ont eu lieu pour des raisons diverses et aucun départ n’a été forcé par qui que ce soit. Pour ce qui est de Faucon Noir, il était tout simplement insatisfait par l’évolution musicale du groupe vers un son moins mélodique. Il aurait préféré qu’on reste au son de nos débuts, je crois. De plus, il se passait pas mal de choses dans sa vie personnelle qui l’ont poussées à quitter Seth. Pour ce qui est de notre premier chanteur, ses insatisfactions concernaient aussi l’évolution du groupe, mais aussi sur le plan humain. J’imagine qu’il aurait préféré conserver plus de contrôle sur le groupe et il a donc choisi de le quitter.

 

LOW: À partir de «Divine-X» (2002) jusqu’à aujourd’hui tu as pris aussi en charge le côté atmosphérique du groupe avec l’ajout des claviers, puis de la programmation et des effets à ses tâches au sein de Seth. De plus, Seth n’a toujours pas de claviériste en live, j’imagine que cet aspect est comblé par des bandes préenregistrées? Est-ce un aspect que vous chercherez à combler dans le futur, où est-ce que cette approche vous convient toujours?

Heimoth: Non je ne crois pas que ce serait un bon choix puisque nous avons peu de lignes de clavier musicales. Ce ne serait pas utile. Pour les pièces qui en ont, nous utilisons les bandes enregistrées et cela est très bien comme cela.

 

LOW: L’album «Era Decay» marqua un nouveau changement de label pour Seth qui se retrouva sur le label italien Avantgarde Music. Aviez-vous des insatisfactions qui vous ont poussées à quitter Osmose Productions?

Heimoth: Non, en fait c’est tout simplement que nous avions signé pour deux albums sur Osmose Productions et que le contrat était arrivé à échéance. Avantgarde Music a embarqué sur le projet.

 

LOW: Après son quatrième album en moins de dix ans d’existence Seth entra dans une longue pause de six ans qui ne prit fin qu’avec un spectacle-surprise exclusif en compagnie de Bethlehem en Allemagne en 2011. Quelles furent les motivations de ce long hiatus? Était-ce une rupture censée être définitive au début?

Heimoth: L’hiatus n’avait pas été nécessairement planifié. En fait à cette époque j’étais parti vivre à Londres et j’avais préalablement discuté avec le reste du groupe comme de quoi ce serait impossible de continuer nos activités. En même temps c’était un peu un bilan après dix ans au sein de Seth et je pensais personnellement que la pause serait très longue, voire même définitive. Puis, quand je suis revenu en France il y a eu d’autres discussions et je savais déjà que les autres membres désiraient reprendre Seth et c’est donc un retour qui s’est fait petit à petit sans être officialisé avec d’abord le spectacle en Allemagne, puis les choses se sont accélérées progressivement. Si nous avions officialisé le retour, les gens auraient pensé qu’on l’avait fait exprès, cette pause a donc été une parenthèse que j’ai laissée ouverte.

 

LOW: La suite logique de cette reprise des activités pour Seth fut sa seconde signature sur Season of Mist, une réédition rafraîchie de «Les blessures de l’âme» (1998), puis un nouvel album intitulé «The Howling Spirit» (2013). Le résultat de ce retour fut un album au son résolument moderne qui conserve malgré cela plusieurs des caractéristiques typiques de la musique de Seth tout en étant tourné vers l’avenir. Était-ce le résultat d’une volonté artistique claire de votre part ou le fruit des hasards du travail musical?

Heimoth: Ce qui distingue probablement cet album des autres albums de Seth est probablement son processus de composition beaucoup plus réfléchi et long. En fait, la composition avait déjà commencé au début de notre pause en 2005-2006. Plusieurs des compositions qui se sont retrouvées sur cet album avaient effectivement été composées à Londres pour d’autres groupes (Code, Void) dont j’ai brièvement fait partie là-bas et je les ai réadaptées à Seth, ce qui fait que cet album a encore une fois un son très différent des autres albums de Seth.

 

LOW: Vous avez récemment connu de nouveaux changements au sein de la formation de Seth avec le départ, l’an passé, de Black Messiah (vocal de 2003-2005, 2011-2014) remplacé par le chanteur Saint-Vincent pour les spectacles. Les deux membres originaux restants du groupe sont Heimoth (guitares, claviers) et Alsvid (batterie), mais ce dernier semble être remplacé en spectacle par Julien Helwin depuis le début 2015. À la veille de votre tournée dans l’est du Canada, comment est-ce de poursuivre l’héritage du groupe avec l’apport de mercenaires, notamment au chant? Quelles sont les raisons pour lesquelles Alsvid ne prend vraisemblablement plus part aux spectacles de Seth? À quoi peuvent s’attendre les amateurs de Black Metal d’ici comme spectacle lors de votre venue en sol nord-américain pour la seconde fois seulement après votre passage à Montréal pour la Messe des Morts II en 2012?

Heimoth: En fait, le départ de Black Messiah est tout récent de quelques mois et Saint-Vincent l’avait déjà remplacé lors de notre tournée européenne de l’an passé alors qu’il faisait toujours partie du groupe, mais ne pouvait prendre part à la tournée. On sait donc plus ou moins à quoi s’attendre pour les spectacles à venir. Pour ce qui est de Alsvid, il a tout simplement un travail trop prenant pour voyager avec nous, ce qui fait que nous lui avons trouvé un remplaçant avec qui nous pratiquons à fond depuis quelque temps et nous verrons ce que cela donnera sur scène. Puis on vient bien entendu avec Cyriex, pilier du groupe à la guitare depuis déjà «Era-Decay», et Eguil notre bassiste avec qui j’avais commencé à jouer dans Reverence. En gros, vous pouvez vous attendre à un spectacle beaucoup plus long qu’à notre passage à Montréal où tous les albums seront représentés à l’exception du premier. Nous aurons aussi beaucoup de marchandise pour vous avec nous.

 

LOW: Cette entrevue tire bientôt à sa fin, mais avant de vous quitter j’aimerais vous poser une question d’ordre plus général. Seth ayant traversé deux décennies de Black Metal vous avez certainement eu un regard interne et privilégié sur l’évolution de la scène Black Metal française et internationale. Quelle est votre opinion sur l’état actuel de la scène Black Metal que ce soit en France ou à l’international? Vous inspire-t-elle encore? Vous laisse-t-elle indifférents? Y a t-il des artistes établis ou nouveaux venus qui vous impressionnent encore?

Heimoth: Beaucoup d’artistes m’impressionnent, mais quand j’analyse la musique je me concentre sur tous les aspects, y compris l’image, la production, les compositions et je trouve qu’en ce qui concerne l’évolution, une majorité de groupes se contentent de faire comme avant. En somme, je trouve qu’au regard du nombre de formations Black Metal qu’il y a aujourd’hui, les vraies formations de qualité restent peu nombreuses et qu’il y a très peu d’évolution.

 

LOW: En terminant, je désire vous remercier personnellement et au nom de Ondes Chocs pour cette entrevue gracieusement accordée. Y a t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter pour nos lecteurs sur Ondes Chocs?

Heimoth: Nous souhaitons vous voir sur une des dates de notre tournée canadienne! C’est un rendez-vous!
LOW: Merci et on se voit le 3 juillet à Québec!

 

Entrevue: Président-Fondateur Amnesia Rockfest Alex Martel

 

Affiche Amnesia Rockfest 2015

 

Tout le monde qui suit minimalement la scène rock/ punk/ métal au Canada (et je pourrais écrire «Amérique du Nord») sait déjà que l’Amnesia Rockfest de Montebello arrive à grands pas puisqu’il se tiendra du 18 au 21 juin 2015.

Afin de vous permettre d’en savoir un peu plus sur la 10ème édition du plus grand festival rock au Canada, j’ai réalisé une courte entrevue avec Alex Martel, président-fondateur du festival. Donnez-vous la peine de prendre une dizaine de minutes pour en découvrir un peu plus sur l’organisation et la programmation qui encore une fois promet une fin de semaine délirante. – Lex

 

 

JamSpace Series – DistortHead

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On continue notre populaire JamSpace Series sur Ondes Chocs et on visite cette fois-ci DistortHead, un band de Death Mélodique des environs de Montréal qui vient de sortir l’album « Invasive Species » le 18 octobre 2014. Voici l’entrevue réalisée dans leur local de pratique de Valleyfield et ne manquez pas aussi les tracks « Invasive Species » et « Jack is always smiling » en vidéo! Je veux les remercier et également Jee qui a capté toutes ces images. – Lex

 

 

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Grand Morne – Entrevue

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Antoine – Présentez Grand Morne aux gens qui ne sont pas familiers avec vous!

Grand MorneTrois grand-duc aux pochetons moelleux cherchant à exorciser les platitudes de la vie moderne à grandes doses d’heavy metal.

 

Antoine – Vous semblez confortable avec le fait d’être un band instrumental, en a-t-il toujours été ainsi? Ce type de groupes semble plus démocratique…

Grand MorneEn effet, le côté démocratique d’un power trio peut s’avérer plus équitable. Pour ce qui est de Grand Morne, le processus est assez simple. Nous nous retrouvons les trois face à face au local et les décisions sont discutées et prises sur le champ. Pas de niaisage, pas de tétage, nous sommes comme un triangle équilatéral. BOUHOU!! Évidemment, le fait d’être instrumental nous libère d’avoir un moron mégalomaniaque qui prépare ses speechs devant un miroir (JOOOKE). Let the fucking music do the talking! Sur une note plus sérieuse, nous avons en tête plusieurs collaborations dont plusieurs au vocal qui devraient se concrétiser dans le futur. Ce qui fait en sorte que nous allons répéter l’expérience entamée avec notre dernier single « LE DUC» qui avait comme guest vocal notre bon pote PLG du groupe DROGUE.

 

Antoine – Est-ce que le deuxième album est terminé? J’aimerais bien ça avoir des informations sur celui-ci!

Grand MorneLe deuxième est entamé depuis un bout mais il est loin d’être terminé. Vraiment, nous voulons pousser la note d’un cran à tous les niveaux et pour atteindre notre but, nous devons passer au tamis chaque aspect de ce futur album. Ceci dit, nous allons tout de même faire paraître un nouveau maxi constitué d’une seule pièce qui devrait presque atteindre le cap des quinze minutes et cette pièce devrait se retrouver sur le web au tout début de 2015. Le deuxième album de Grand Morne se verra plus BIG, plus puissant et certainement plus diversifié.

 

Antoine – Grand Morne mélange plusieurs sonorités, du stoner, du doom, du rock… C’est quoi vos principales influences en ce moment?

Grand MorneEffectivement, nous ne voulons pas être confinés seulement aux limites du stoner/doom. Avec Grand Morne, les barrières sont tout simplement crissées à terre. Un riff sludgy suivi d’un tempo thrash, why not? Tant que le tout nous semble cohésif et que ça nous donne le goût de nous banger la tête, bingo! Évidemment, nous n’allons pas commencer à écrire des ballades pour se tenir la main mais chose certaine, nous ne voulons pas être rattachés au stigma du «stoner» typique.
Pour ce qui est des influences, outres les évidences comme Black Sabbath (putain, qui ne nommerais pas Sabbath?!?) nous nous devons de saluer les Melvins et Voivod pour leur excentricité et leur puissance respective.

 

Antoine – Comme le band post rock Montréalais Videoville, vos titres de chansons sont souvent ben drôles (OVIBOS COLOSSODYSSAL, BASALTE BARON…), c’est quoi le processus de sélection des titres et est-ce qu’il contient beaucoup d’alcool?

MaxJe dois prendre le blâme pour cet aspect du band. Haha! Je crois qu’il trop facile d’être un band instrumental et avoir des titres d’une platitude mortelle. Nous pouvons aussi tomber dans le piège d’avoir des titres long comme le criss qui finissent par pu rien dire. Si tu décortiques bien les titres du premier album, tu trouveras des références géologiques, des inspirations allant des super-sciences jusqu’au royaume animal. C’est bien tant mieux si cela peut divertir nos auditeurs car sans joke, nous prenons ces titres aux sérieux. HAHA

Grand MorneEt bien entendu, nous ne pouvons pas te mentir, tout ce qui gravite aux alentours du band comporte son lot d’alcool. La roue ne se réinvente pas, nous sommes trois connards dans un petit local de pratique suintant qui tank dla grosse bière. Et nous avons besoin de rien d’autre pour apaiser nos esprits face à ce putain de monde qui tourne à l’envers.

 

Antoine – Il a plusieurs bons bands provenant de votre coin de pays, ça vous tente pas de faire un split avec un d’eux un moment donné? Je sais que vous êtes ben chums avec les gars de Les Indiens par exemple. Finalement, comment est la scène de Québec ces temps-ci?

Grand MorneEffectivement, nous avons une belle scène à Québec. Oui ce n’est rien à comparer en terme de volume de band avec ce qui se passe dans la métropole, mais c’est tout à fait normal. Un des avantages est que rapidement nous venons à connaitre tout le monde. Avec Grand Morne, nous essayons le plus possible de ne pas nous limiter à la scène «metal». Nous collaborons présentement avec notre pote Alex Martel du groupe folk/prog MAUVES sur notre nouveau single. Nous avons eu la chance de participer à la 1ère édition des « Nuits psychédéliques » qui offraient un line up des plus diversifiés juxtaposant musique psychédélique de toutes sortes allant du harsh noise à un concert solo du sitariste Guy Bernier. Bref, il y a les deux côté d’la médaille et nous aimons bien le fait que nous nous ne limitons pas à une scène en particulier. Pour ce qui est d’un split, l’idée nous a déjà traversé l’esprit sans jamais se concrétiser. Je pense à nos potes de Sandveiss avec leur stoner de qualité, le post-hardcore thématique de CAREY ou bien le puissant sludge de nos chums des Black Khox.

 

Antoine – Le cover de votre dernier single «Le Duc» est magnifique (créé par Mathieu Labrecque), c’était quoi vos demandes? Est-ce qu’il avait carte blanche?

Grand MorneYES! En effet, Math Labrecque est un de nos potes à Québec et son œuvre est juste sick. D’ailleurs, je vous invite tous à aller visiter son blog (nerddamage.blogspot.) On avait peut-être discuté de quelques concepts avec lui mais rien de trop pointu et il a donc conçu la pochette du single entièrement de son cru. Nous en avons font une sérigraphie qui venait avec le single. D’ailleurs, Il en reste quelques-unes de disponibles pour nos prochains spectacles.

 

Antoine – Questions en rafales (je voudrais les réponses des 3 dudes préférablement)
1) Electric Wizard ou Sleep
2) Rousse ou Blonde
3) Canadiens ou Nordiques
4) Meilleur band québécois actuel?
5) Meilleur show à vie?

MAX
1-SLEEP
2- Femme ou bières, je les aime de toutes les couleurs.
3- Le heavy metal
4- VOIVOD
5- Possiblement Nick Cave and the bad seeds, sold out au metropolis vla deux ans mais je dois donner une mention au retour de King Diamond la semaine dernier à l’Olympia, quel putain de show!

Girard
1-SLEEP
2-Les femmes, la boisson, le rock…peu importe la couleur…
3-M.Bettman je le pogne n’importe quand!
4-Avec pas d’casque
5- 7 août 2013, 30 Ans, 30th Anniversary Tour, MELVINS, New-Orleans, La.

Lèele
1-SLEEP
2-Rousse
3- Nordiques
4- Voivod
5- Slayer avec Soulfy à l’agora du vieux-port de Québec en 2002 avec la pluie pendant Raining Blood pis mes tounes pref de Chaos A.D.

Merci à Ondes Chocs pour le support, STAY HEAVY.

 

 

 

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