Mobscene conquit le Cactus de Rimouski

DSC_4079logo

 

Samedi soir dernier, les Rimouskois étaient convoqués au Cactus Show Bar pour une messe régentée par Mobscene, un groupe de Beaucerons qui rendait hommage au carissime antéchrist, Marilyn Manson.

Trois heures avant que les premières notes du groupe ne fassent écho entre les murs du petit bar, on me convoquait pour assister à cet événement qui dévait s’inaugurer à minuit précis. Une trentaine de personnes était sur place à mon arrivée peu après 23 heures et rien ne laissait conjecturer que l’endroit se constellerait d’amateurs pour l’hommage à ce décadent artiste…

Minuit sonne. Quelques chuchotis se font entendre dans l’assemblée; l’éclairage s’adoucit. La cérémonie débute enfin. C’est sur les premières notes de Count to Six and Die que je ne peux m’empêcher de me diriger avec empressement vers la scène, en transe. Étant une impénitente adepte du révérend Manson, Count to Sie and Die marque pour moi une époque de prédilection, c’est-à-dire aux alentours des années durant laquelle s’est produite la tournée Guns, God and Government (2002) de l’artiste, alors que je découvrais son existence. Les membres de Mobscene prenaient place sur scène alors que les notes de piano de la pièce finale d’Holy Wood retentissaient entre les parois de mon crâne à une telle intensité que j’en avais déjà largement reçu pour le piètre 5$ qui m’avait été quémandé à l’entrée. L’atmosphère funeste ne faisait que rendre ce moment davantage apothéotique.

Le groupe enchaîne immédiatement avec Irresponsible Hate Anthem, la première pièce du fameux Antichrist Superstar. C’est au moment où j’ai ouï ‘’Let’s just kill everyone and let your god sort them out’’ que toutes mes craintes vis-à-vis cet hommage se sont volatilisées. Les photographes mis à part, nous étions peu nombreux à occuper l’espace à l’avant de la scène et c’est bien dommage parce que visuellement parlant, nous avions droit à tout un spectacle! Mobscene possède sa propre équipe dont leur éclairagiste (Nathalie Gélinas) et leur propre photographe (Marie-Julie Provencher). J’ai été grandement surprise par le talent de ces musiciens et aussi la simplicité avec laquelle chacun semblait parvenir à incarner son personnage. La performance de notre version québécoise de Marilyn Manson était ineffable! Chacun de ses mouvements rappelait ceux de l’artiste controversé (et c’est d’ailleurs ce qui m’a davantage estomaquée), en plus de ses vêtements, la manière dont ses cheveux sont taillés et le bleu pétrifiant de son œil gauche qui ne laissaient aucun doute quant à la sommité qu’il incarnait ce soir-là.

Des pièces telles que Lunchbox, The Beautiful People, Tourniquet, Angel With The Scabbed Wings, Kinderfeld, The Reflecting God, Rock Is Dead et Disposable Teens ont été jouées ce soir-là (pas dans cet ordre par contre et malheureusement, l’alcool consommé lors de cette sombre célébration nuit à la remémoration de l’ordre dans lequel ont été interprétés tous ces titres). Burning Flag et Long Hard Road Out Of Hell méritent une mention spéciale puisque je ne crois pas m’être déjà époumonée à ce point par le passé à hurler les paroles d’un morceau lors d’un quelconque événement au Cactus, et je ne croyais jamais que cela se produirait lors d’un hommage (comme quoi il ne faut jamais dire jamais!).

Le band avait sa propre estrade sur laquelle il était possible d’apercevoir l’effigie d’Antichrist Superstar lorsqu’à été interprété le titre du même nom, durant lequel des pages de la « Ô sainte Bible » ont été répandues un peu partout sur le sol de la place. De plus, le chanteur est revenu sur scène vêtu d’une soutane de pape pour attaquer la pièce The Love Song, et une couronne comme celle que porte Manson dans son vidéo enregistré en 2000, The Nobodies, ornait sa tête lorsqu’ils ont reproduit cette pièce. Les reprises et classiques Sweet Dreams des Eurythmics et Tainted Love des Soft Cell n’ont pas été omises dans le cadre de cette prestation. La soirée s’est conclue sur la très poignante pièce Man That You Fear alors que de blancs confétis recouvraient entièrement la scène.

Le spectacle s’est donc déroulé en deux actes d’environ huit morceaux chacun avec un entracte d’environ 30 minutes. Lors du deuxième chapitre de la soirée, le nombre de spectateurs avait doublé et davantage de personnes se sont amassées à l’avant de la petite scène. D’ailleurs, pour l’une des rares fois à cet endroit, les spectateurs ont eu l’opportunité d’assister à un show avec un aussi beau jeu de lumières. L’éclairage et les effets étaient stupéfiants! Nous avons eu droit à une excellente prestation de chacun des morceaux et j’exhorte tout le monde d’assister au moins une fois à l’une de leurs abracadabrantes performances!

 

Je tiens spécialement à remercier Eric Truchon (Eric Truchon Photo) pour ses incomparables captures de l’événement. Eric est un photographe néophyte de Rimouski qui gagnera sans aucun doute à être connu et qui évolue à la vitesse du… Flash! Allez jeter un coup d’œil à ses différents shootings sur sa page Facebook et encouragez-le!

 

 

DSC_4257logo

 

DSC_4346logo

 

DSC_4144logo

 

DSC_4123logo-2

 

DSC_3907logo

 

Terreur Noire

 1526733_10150374476434970_2013057990_n

Le 22 avril dernier, le légendaire groupe de blackened death metal polonais Behemoth était de passage au Club Soda de Montréal dans le cadre du Metal Alliance Tour 2014 qui nous était présenté par Extensive Enterprise. Au Québec pour la deuxième fois depuis 2012 et ce presque jour pour jour, la formation polonaise était cette fois-ci accompagnée des groupes 1349 (Norvège), Goatwhore (Nouvelle-Orléans), Inquisition (Colombie) et Black Crown Initiate (Pennsylvanie) qui ont à tour de rôle complètement ravagé la place. Vous pouvez voir les photos d’une partie de la soirée (car Karolane, notre photographe attitrée è la soirée, ne pouvait y être à 18h00 pour le début du spectacle) en cliquant ce lien.

Il était 18 heures passées lorsque j’étais en train de lacer mes docs pour aller m’abreuver avant de me diriger vers le Club Soda lorsque j’ai appris… que le show commençait à 18 heures bien frappant! En belle peur, j’ai accéléré le processus en décidant de remettre la beuverie à une autre fois.

J’arrive au Club Soda enragée noir lorsque je me rends compte qu’Inquisition est déjà sur le stage. J’étais déçue d’être passée à côté de la performance de Black Crown Initiate puisque c’était le seul groupe catégoriquement étiqueté death metal sur l’affiche et que c’est mon genre par excellence. On m’avait vanté leur petit côté progressif qui faisait d’eux un groupe à voir sans faute… Ce que je ferai lors de leur prochain passage dans notre belle province! Je laisse donc la parole à Lex qui lui y était déjà. Grrr!!

Quand j’ai vu il y a plusieurs semaines que Black Crown Initiate ouvrait la soirée du Metal Alliance Tour 2014 au Club Soda, vous pouvez être certains que j’ai fait un gros « X » sur mon calendrier. Pourquoi?? Parce que Black Crown Initiate est ma découverte de l’année 2013. Distribué par l’étiquette québécoise PRC Music, c’est donc par l’entremise de Rémi Côté, grand manitou de PRC, que Dave avait reçu le EP avec la mention que Encyclopedia Metallum avait refusé de les mettre dans les archives de leur site considérant que leur musique n’est pas du metal. !!!!!!!!!!??????? Et il semble qu’en date d’aujourd’hui, ils tiennent toujours à leur idée, j’ai vérifié et ils n’y sont toujours pas. Bon, de toute façon, à part le fait que leur nom apparait à une place de moins sur le grand web metal à cause de ça, il est certain que ça ne change en rien la musique que Black Crown Initiate fait et ça change surtout absolument rien au fait que je trouve leur musique MALADE. Et à voir la réaction de la centaine de personnes qu’il y avait dans la place pendant leur prestation, ils avaient déjà leurs fans et s’en sont fait d’autres. Leur EP, « Song of the crippled bull » dure 21:30min à peu près, ils nous l’ont donc joué au complet. Dès 18h00, les 1ères notes d’intro de « Stench of the Iron Age » ont résonné et j’étais plus que prêt. J’avais surtout hâte d’entendre et surtout de voir comment les vocaux se faisaient car ils ont un impressionnant growler et des vocaux cleans (faits par les 2 guitaristes) qui sonnent très très bien sur l’album, ce qui n’est pas toujours le cas live. Et bien, tout est réglé, Black Crown Initiate sonnent sur une scène comme sur enregistrement. À un point tel que le fameux refrain clean présent dans la 1ère et dernière pièce du EP (et oui, ils ont fait ça) m’est resté dans la tête toute la semaine. Remarquez que le fait de l’avoir chanté avec eux 2 fois dans la soirée aide à te marquer les neurones. Je termine sur les vocaux en mentionnant que James Dorton m’a également assommé avec son growl. Côté musical, les 2 guitaristes et le bassiste manient leurs instruments à 8 et 7 cordes comme s’ils étaient des extensions de leurs bras alors que le batteur, structure progressive le voulant, nous fait toutes sortes de passes sans oublier naturellement les blastbeats. Vous pensez que je vais me souvenir longtemps de ma 1ère fois. Vous avez pas idée… Avant de redonner la parole à Avorton, je tiens à dire que la prestation de Black Crown Initiate donnait le coup d’envoi d’une soirée qui, de la première à la dernière seconde, aura été titanesque mais maintenant, je la laisse vous en parler.

 

 

Maintenant que Lex me fait encore plus regretter de ne pas y avoir assisté, je poursuis pour dire qu’Inquisition est sur le stage et je ne peux rester fâchée bien longtemps. Les deux membres du groupe (ouais, vous avez bien lu… deux membres) m’en mettent plein la gueule. Je call une bière et me dirige vers l’avant pour me rendre compte que le fun est déjà sacrément pris et que ça brasse sur un apocalyptique de temps! Je suis toujours heureuse de pouvoir observer ce genre de comportement puisque souvent, les premiers groupes qui performent lors d’un événement tel que celui-ci ne sont pas foudroyés par l’énergie de leur public qui attend plutôt fermement la tête d’affiche. Bref, même si je ne suis pas une adepte invétérée du black metal, je dois avouer que l’ambiance était lourde et très prenante. Je n’avais jamais entendu parler de cette formation colombienne, mais c’est en en lisant davantage sur leur cheminement que j’ai su qu’avant 1996, le groupe composait du thrash metal et que c’est après s’être déplacé aux États-Unis que celui-ci s’est jeté dans le black metal… Corps et ÂME! C’est une prestation que je souhaite à tous d’avoir l’occasion d’admirer parce que Dagon (vocal/guitare) et Incubus (drum) vous donnent une christ de dégelée. Entre des riffs de guitare grinçants, un vocal qui grafigne les mânes et qui vous transportent dans un univers térébrant digne d’outre-tombe, en plus des percussions chirurgicalement orchestrées… Le moindre des conseils que je puisse vous donner est d’assister au moins une fois dans votre existence à une telle réunion infernale. D’ailleurs, vous en aurez très prochainement l’occasion puisque avant de quitter la scène, Dagon a annoncé qu’Inquisition reviendrait cet automne en ouverture du groupe de black metal norvégien bien connu de tous, Mayhem!

 

 

Après quelques minutes, Goatwhore prend place sur scène. Encore une fois, j’avais ici affaire à un groupe que je connaissais davantage de nom et laissez-moi vous dire qu’ils m’ont laissée sans voix. J’ai subi une véritable agression de black thrash old school à ma ô combien grande satisfaction. L’atmosphère était palpable entre les fans de cette formation Néo-Orléanaise et les fans de 1349 qui n’en pouvaient plus d’attendre que les Norvégiens viennent fouler les planches de la scène du Club Soda. Après leur sortie de « Blood for the Master » en 2012 qui aura été un succès foudroyant, Goatwhore a été plus que bien accueilli à Montréal, headbang et thrash s’entremêlant pour souligner leur venue.

 

 

saDSC_0075

saDSC_0102

 

Le passage de Behemoth au Québec est toujours un marquant succès. Cette fois-ci, le fait qu’ils étaient sur la même affiche que 1349 aura fait de cet événement une soirée dont tous se remémoreront encore les détails après des décennies. La peste norvégienne prend place sur scène et pour ma part, ce sont une multitude de souvenirs qui viennent me nouer la gorge. À mes débuts dans le metal, je m’alimentais principalement de black metal et 1349 faisait partie de mon setlist journalier. Avec les années, certains changements sont survenus, mais j’étais particulièrement fébrile à l’idée de les voir pour la toute première fois après avoir apprécié leur art durant tant d’années. Le groupe nous matraque avec des pièces qui se retrouvent principalement sur leurs trois derniers albums. C’est un black metal fulgurant, venimeux et asphyxiant que les quatre Norvégiens nous donnent la chance de déguster et la foule devient ivre de toute cette fureur et le rend bien à la formation. Le seul petit bémol lors de leur prestation est le son; quand cela concerne le black metal, j’arrive toujours difficilement à cerner quel genre de qualité de son serait le bon, mais à certains moments je considère que nous perdions totalement le vocal. Néanmoins, après nous avoir joué un nouveau morceau du band, Ravn (vocal) arrive même à faire monter la tension d’un cran lorsqu’il revient sur scène avec en main un 45 tours limité à 666 exemplaires qu’il balance en plein dans la foule! Pour tous ceux qui sont amateurs de black metal et qui ne connaissent pas cette formation (j’en serais fort étonnée), c’est à découvrir.

 

 

sgDSC_0039

sgDSC_0143

 

Behemoth, la plus grande et la plus puissante des créatures terrestres arrive sur scène et c’est près d’un millier de gorges qui s’enflamment; nous venons d’atteindre le paroxysme de la soirée. Tout au long de leur prestation, je me suis demandé si les balustrades n’allaient pas s’effondrer ou à quel moment quelqu’un, dans l’extase, se jetterait en bas tête la première. Nergal (vocal) se présente sur scène avec ce que je crois être des bâtons en feu dans les mains qu’il fait tournoyer au-dessus de sa tête et croyez-moi, j’ai goûté au délire à son apogée… Que le spectacle commence! La grande messe va maintenant battre son plein et c’est avec un titre de leur nouvel album « The Satanist » que Behemoth débute son carnage. Les premières notes de « Blow Your Trumpets Gabriel » résonnent en écho le long des murs du Club Soda. L’ambiance théâtrale et grandiose de la formation polonaise est bien connue de tous et pour cause, puisqu’ils offrent l’une des meilleures performances à laquelle il est possible d’assister. Le groupe enchaîne immédiatement avec « Ora Pro Nobis Lucifer » et même si cette pièce est récente, la foule la connaît par cœur et s’époumone en chantant le refrain avec Nergal «For thine is the kingdom and the power! For thine is the kingdom and the glory… Forever!» (le simple fait de me remémorer ces instants crée des chocs dans chaque petit nerf de ma pauvre carcasse). «Conquer All, As Above So Below, Slaves Shall Serve, Chant For Eschaton…» Le groupe nous bombarde de ses plus remarquables classiques qu’ils enchaînent sans répit et Nergal s’adresse parfois à la foule pour s’égarer dans les remerciements ou parfois pour déblatérer un texte bien sombre qu’il semble connaître sur le bout de la langue. Behemoth sait s’approprier les meilleurs éléments qu’il est possible de retrouver à la fois dans le death et le black metal, ce qui fait de la formation un groupe unique qui maîtrise au plus haut point l’art de la précision et de la perfection. Quelques titres encore et vient le moment du rappel. La salle tombe dans l’obscurité la plus totale et tout le public continue de s’exclamer «Behemoth! Behemoth! Behemoth!». Behemoth revient sur scène et lorsque les lumières transpercent la place à nouveau, ce sont de véritables créatures lucifériennes que nous voyons apparaître sur scène, chacun des musiciens portant d’immenses cornes noires. Dans un élan d’hystérie absolue, les premières notes de « O Father, O Satan, O sun » ont résonné dans la place en un millier d’échos méphistophéliques.

 

 

sbDSC_0025

sbDSC_0320

 

Pour avoir eu l’occasion de les voir en 2012, je dirais que cette performance de Behemoth était nettement meilleure et davantage teintée de brutalité. Il est important de noter qu’il y a deux ans, Behemoth a repris sa tournée au Québec immédiatement après que le chanteur ait quitté l’hôpital après son rétablissement dû à son combat contre la leucémie. Si en 2012, il manquait un peu de voracité dans leur performance, nous étions bien loin de cette réalité cette année.

Étant donné que j’avais la veille assisté au spectacle de Nile aux Foufounes Électriques, j’avais bien peur que cet événement crée une sorte de brouillard sur la venue de Behemoth, mais rien de tel ne s’est produit puisqu’une fois sur place, l’énergie dégagée par les musiciens qui se sont succédé sur scène et la foule qui était venue les supporter aurait su ranimer une armée de lépreux.

C’était sans contredit une soirée des plus démentielles.

Avorton

Behemoth’s setlist:
Blow Your Trumpets Gabriel
Ora Pro Nobis Lucifer
Conquer All
As Above So Below
Slaves Shall Serve
Christians to the Lions
The Satanist
Ov Fire and the Void
Furor Divinus
Alas, Lord Is Upon Me
At the Left Hand ov God
Chant for Eschaton 2000
O Father O Satan O Sun!

 

Critique d’Album: Massacre – « Back From Beyond »

massacre-back-from-beyond-600x600

Massacre

« Back From Beyond »

Century Media

2014

 

 

01. The Ancient Ones
02. As We Wait To Die
03. Ascension Of The Deceased
04. Hunter’s Blood
05. Darkness Fell
06. False Revelation
07. Succumb To Rapture
08. Remnants Of Hatred
09. Shield Of The Son
10. The Evil Within
11. Sands Of Time
12. Beast Of Vengeance
13. Back From Beyond
14. Honor The Fallen (Tribute To) Jeff Hanneman

L’aube d’une nouvelle éternité se dessine tout doucement à l’horizon tandis que les jours qui nous séparent du retour de la légendaire formation floridienne Massacre se font de plus en plus rares. Émergeant des ombres dans lesquelles ils ont trop longtemps été engouffrés, les quatre membres du groupe nous offrent le symbole de leur immortalité avec leur premier album studio en bientôt presque 20 ans, le tant attendu Back From Beyond. En juillet 2012, Massacre libérait ses démons l’instant d’un seven-inch single à édition limitée avec Condemned To The Shadows. Les deux pièces qui nous ont alors été offertes (et qui se retrouvent sur Back From Beyond) semblent avoir déstabilisé bon nombre de critiques en raison de l’absence de Kam Lee, remplacé par Ed Webb en 2011. Néanmoins, les adeptes inconditionnels du groupe ont apprécié ce court et touchant carnage qui les aura laissés sur leur faim durant une année qui aura semblé s’éterniser.

En dépit du fait que je nageais encore dans le liquide de la création alors que From Beyond voyait le jour en 1991, j’ai toujours été une amoureuse inconditionnelle de cet ouvrage et de chacun des morceaux qui le composent. C’est donc un double défi pour moi que d’écrire cette revue étant donné mon fanatisme en ce qui concerne leur œuvre de ’91, additionné au fait que je chérisse tout ce qui a trait au death metal floridien. Ce sont des pièces telles que Dawn Of Eternity, Chamber Of Ages ou Defeat Remains qui ont participé à ce que j’adhère à leur travail, en plus d’avoir été forgées par un groupe qui, depuis ses débuts, sort du lot des bands typiquement old school death que la Floride nous a toujours si généreusement offert sur un plateau d’argent. Peut-être est-ce lié au fait que Massacre n’a que deux autres albums studio à son actif (From Beyond ’91 et Promise ’96), mais j’ai préféré ne m’imposer aucune attente face à ce retour et cette abstinence en aura valu la chandelle.

Depuis quelques temps déjà, il est possible de voir circuler sur le net l’artwork de Back From Beyond créé par Toshihiro Egawa (Krisiun, Devourment, Cryptopsy, etc.). Cet œuvre fastueux est digne d’être souligné puisque la présentation de celui-ci est intimement reliée à ce qu’il était possible d’admirer sur la pochette de From Beyond (artwork créé par Edward J. Repka (Death, Solstice, Municipal Waste, etc.)). Le concept est séduisant: cet album marque leur retour en force de l’au-delà. C’est d’un décor cramoisi que je qualifierais de post-apocalyptique qu’ils semblent émerger à la suite d’un long séjour en ce royaume cabalistique. Irrémédiablement, on s’imagine les sombres et sinueux sentiers sur lesquels Massacre nous guidera à l’écoute de ce nouvel album. Enregistré et mixé par Tim Vazquez du studio CGM en Floride et orchestré par nul autre que Rick Rozz (guitars – ex: Mantas, Death) et Terry Butler (bass – Obituary, ex: Death, Six Feet Under) auxquels se sont ajoutés Mike Mazzonetto (drums – ex: Pain Principle) et Ed Webb (vocals – ex: Diabolic, Eulogy), j’ai l’immense honneur de vous présenter Back From Beyond!

Back From Beyond totalise un peu plus de 45 minutes d’enregistrement. En dépit du fait que la composition de chacune des 14 pièces mériterait d’être abordée et traitée en profondeur, je tenterai de les décrire brièvement sans passer en revue chacune d’entre elles dans le moindre détail, ce qui m’amènerait inévitablement à publier cette critique en plusieurs tomes!

C’est suite à une brève introduction intitulée « The Ancient Ones » (nom qui reflète remarquablement bien le concept même de l’album) que le massacre débute officiellement avec « As We Wait To Die » que vous pouvez entendre sur Youtube depuis plus d’un mois déjà. Terriblement lourde, cette pièce d’une bonne durée marque la parfaite résurgence d’un torrent de brutalité à la oldschool. Les premiers lyrics sont enfin soufflés et bien que nous n’ayons pas affaire à Kam Lee, je considère que le travail de Webb est impeccable. Celui-ci nous démontre qu’il a un set de poumons qui n’a rien à envier à qui que ce soit. À la fois gutturale et thrash, sa performance ne fait que commencer et surpasse déjà l’efficacité dont a fait preuve Lee sur Promise et ce, sans équivoque.

« Ascension Of The Deceased » nous donne immédiatement le ton de l’album. Nous aurons droit à un groupe demeuré fidèle à ses racines floridiennes avec un old scool death intègre. Ce qui attire davantage l’attention lors de l’écoute de cette pièce est l’exécution de Rick Rozz à la guitare qui nous démontre avec maestria que l’usage du tremolo n’a plus aucun secret pour lui. En ce qui me concerne, je suis depuis longtemps lassée des solos et ce, tous genres confondus. Pourtant, j’ai répété cette tuerie auditive plusieurs fois avant d’accepter de passer au prochain morceau!

« Hunter’s Blood » est un morceau qui n’aura pas suscité en moi l’envie de tout saccager, contrairement aux deux titres précédents. Loin de moi l’idée de dire que cette pièce est peu accrocheuse puisqu’au contraire, le riff est excellent. Néanmoins, il est répétitif puisqu’on doit attendre à plus de la moitié du morceau pour que celui-ci change.

« False Revelation » est un excellent morceau de cet album avec des riffs tantôt rapides, tantôt plus lents mais tout aussi écrasants. À partir de cette pièce par contre, nous faisons face à une certaine monotonie. Bien loin d’être inhabituel, la pièce centrale d’un album joue généralement ce rôle de pièce « généralisatrice ». Lors de ma toute première écoute, je n’ai pas constaté qu’on perdait ici un peu d’altitude, mais après bon nombre de séances d’écoute, j’ai été prise à ce piège. « False Revelation« , « Remnants Of Hatred » et « Shield Of The Son » m’ont offert cette impression de déjà vu du tac-o-tac. Ce sont à certains égards des pièces entre lesquelles nous pouvons bondir sans être dépaysé. Ces pièces sont tout de même bien rythmées – bien loin de concourir à être une espèce de deal-breaker – mais l’effet semblera épuisant pour ceux qui étaient déjà effrayés de jeter une oreille à Back From Beyond. On retrouve néanmoins « Succumb To Rapture » à travers ces pièces et ce hit que l’on retrouvait sur leur dernier EP vient poser un baume sur cet agacement et chasse cette impression de déjà-vu. Il ne m’est d’aucune nécessité de vous parler de cette pièce puisque vous l’avez certainement tous entendue sur Condemned To The Shadows.

Avec « The Evil Within« , « Sands Of Time » et « Beast Of Vengeance« , Massacre se retrousse les manches avant de franchir la ligne d’arrivée – les dernières pièces sont de vrais bijoux, chacun des membres reproduisant les prouesses magistrales que l’on a su déceler dans les pièces d’ouverture. Ces trois morceaux sont riches en émotions et en variations – leur séjour d’outre-tombe les a-t-il déchaînés à ce point? Après toutes ces années de silence, ils n’ont pas perdu la main. Ces chansons capturent l’ambiance noire que l’on retrouvait sur leur tout premier album en intégrant une touche et un son qui saura intéresser la nouvelle école.

Et le meilleur pour la fin…

Le treizième titre est indubitablement mon préféré. Title track de l’album et morceau qui s’avère être le plus long de l’opus avec 4 :39 de contenu, il possède une structure mémorable empreinte de vertueux arrangements à la guitare comme à la basse. Un classique pur et dur à la Massacre, je ne serai certainement pas la seule pour qui ce sera un coup de cœur!

Le dernier morceau de l’album, « Honor The Fallen« , est un titre en l’honneur de notre très regretté Jeff Hanneman décédé en mai dernier. Si le morceau commence « tout en douceur », le double kick de Mazzonetto se charge de faire en sorte que ce règne inspirant la clémence ne s’éternise pas. Un hommage exquis que je vous laisse découvrir!

À mon avis, Back From Beyond est le gage d’un rayonnant succès en ce qui a trait au retour à leurs racines, soit la marque bien cuisante d’un son old school floridien de l’époque ‘90. Mon verdict final est donc sincèrement positif puisque Massacre a su viser dans le mille en nous procurant une bonne dose de leur authenticité. En tentant de poursuivre l’œuvre de From Beyond, les membres de Massacre ont à tout le moins réussi à surpasser leur dernier album à être paru en 1996, Promise. Un death metal digne de ce nom et des pièces qui s’enchaînent à merveille les unes après les autres. Un album lourd. Les tempos s’entremêlent. Tantôt d’une rapidité décadente, tantôt lents et suffocants, ces changements constants de rythmes permettent à l’auditeur de profiter de tous les talents et tours de passe-passe dont sont dotés les membres de Massacre. Un équilibre musical parfait entre les deux premiers œuvres – From Beyond était un album qui défilait à toute allure, alors que Promise était une décente lente et déchirante vers les bas-fonds de l’enfer (chacun de ces deux albums étant prodigieux en soi). L’écoute de Back From Beyond est comme un voyage à travers un monde inconnu, un monde noir. Frissons et chair de poule sont au rendez-vous alors que nous participons à la résurrection de l’un des emblèmes du metal floridien. Tout fan du groupe ou du genre en général se doit d’avoir cet album dans sa collection. Je suis plus que curieuse de voir ce qu’ils nous réservent pour le futur mais surtout, je ne peux qu’espérer leur passage au Québec dans les plus brefs délais!

Comme mot de la fin, je vous laisse avec ce commentaire de Terry Butler en regard de leur nouvel album:

Massacre is very excited and proud of our new album Back From Beyond. We’ve worked hard over the past few months and we believe that the old school and new school fans will be pleased. Ed Webb and Mikey Mazzanetto are great additions to the band and did an amazing job on the album. This is Florida death metal at its best! We plan on making 2014 a busy year!

Ondes Chocs et moi-même (Alison Rioux) tenons à remercier Frederick « Rick Rozz » DeLillo pour le partage de Back From Beyond et pour nous avoir octroyé la permission d’en faire la revue.

8/10

Avorton

 

 

Critique d’Album: Warfather – « Orchestrating the Apocalypse »

Warfather-Orchestrating-the-Apocalypse-e1388636319440

Warfather

« Orchestrating The Apocalypse« 

Greyhaze Records

2014

L’apocalypse est à nos portes! C’est le 21 janvier prochain que paraîtra le tout premier œuvre du groupe de death metal américain Warfather, sous la tutelle de Greyhaze Records. Orchestrating The Apocalypse, nouveau projet mené par nul autre que Steve Tucker (ex-Morbid Angel), nous offre la possibilité d’assister au retour de ce vocaliste/bassiste de renom sur les planches de la scène death metal. Bien que cet ancien frontman du groupe floridien ait participé à la création de l’opus In The Flesh de Nader Sadek en 2011, un selfreleased project regroupant de nombreux artistes de renommée (Flo Mounier, Rune ‘Blasphemer’ Eriksen et Marcin ‘Novy’ Nowak), son retour en tant que membre actif d’un groupe était grandement attendu de tous. L’artwork de l’album, réalisé par Ken Coleman, illustre à merveille les émotions ressenties à l’écoute de l’œuvre. Cet ouvrage artistique, à mon humble avis, crée à lui seul un pont entre les effets old school et avant-gardiste que dégagent les pièces de Orchestrating The Apocalypse. Ces deux genres bien distincts semblent se livrer bataille chez Warfather.

« XII » débute avec des blast beats exécutés très adroitement par Deimos. La sonorité globale de Warfather semble influencée par le old school, auquel on aurait ajouté une teinte de violence extirpée du brutal death. La marque qu’aura laissée Morbid Angel sur Tucker lors de son passage dans le groupe s’immisce dans chacune des pièces de Orchestrating The Apocalypse.

« My Queen Shall Not Be Mourned » débute brutalement, mais à cette pièce est intégrée une touche musicale plutôt déroutante en comparaison aux titres qui précédaient celui-ci. Néanmoins, cette enivrante mélodie et ces chants clairs effectués en background viennent fortement soutenir la trame fantaisiste de la pièce. Ce sont sans aucun doute ces extraits musicaux inusités qui élèveront Warfather à un tout nouveau rang dans la lignée du death metal.

Après un petit interlude de 34 secondes composé de voix claires et de tambours de guerre avec « Taunting The Deity » (nous en retrouvons trois au total sur l’album avec « Summoning The Warfathers » et « The Chaos Of »), le morceau « The Shifting Poles » débute et c’est alors que je constate la forte influence entre Warfather et nos bien-aimés polonais de Behemoth. Autant en ce qui a trait au chant qu’à l’instrumental ou aux types de pauses marquées à certains moments précis par les musiciens, force est de souligner cette foudroyante ressemblance entre certains de ces aspects que possèdent les deux groupes. Cet effet semble davantage créé par le côté blackened death paré de mélodies employé par Armatura à la guitare.

La pièce « Ageless Merciless » présente des progressions inhabituelles dans les riffs, à la guitare comme au drum et à la basse (Avgvstvs). Ces riffs, désarticulés et lourds, font immanquablement honneur au travail de Tucker tel que nous y sommes accoutumés. De plus, les faibles râles entendus dans la pièce me rappellent ceux que l’on peut apprécier chez Cattle Decapitation. Définitivement, il y en a pour tous les goûts!

« Gods And Machines » est une véritable déclaration de guerre. Les changements fréquents dans le tempo est une caractéristique prenante de Orchestrating The Apocalypse. D’ailleurs, ce trait démontre la dextérité et le talent de ces musiciens à rendre ces effets tout en créant un enchaînement qui semble couler de source. Le lead guit sur ce morceau s’intègre à merveille au reste de l’ouvrage et fait valoir un travail de maître.

« Ashes And Runes » présente une approche un peu plus simpliste dans laquelle s’enchaînent des riffs lents et d’autres drastiquement plus rapides. Malheureusement, ce morceau de 5 :15 minutes donne l’impression de durer une éternité et brise le rythme qui s’était installé dès les premières mélodies de l’album.

« We Are The Wolves », agressif, est le coup de grâce de Orchestrating The Apocalypse. Il résume bien l’ambiance dominante de l’album en plus de mettre à l’avant-plan, un Tucker dont la voix est à son apogée.

Violent, saccadé, laborieux et apocalyptiquement chaotique, Orchestrating The Apocalypse est en quelque sorte un reflet de la renaissance de Formulas Fatal To The Flesh, Gateways To Annihilation et Heretic à travers lesquels, pendant plus de quarante minutes, résonne l’écho d’un death metal américain qui tend vers le renouveau du genre. Sans aucun doute, Warfather charmera les fans de Morbid Angel, mais aussi de certains bands tel que Nile, effet provoqué par l’atmosphère enivrante retrouvée tout au long de l’album. Warfather méritera une écoute attentive, mais les amateurs du genre sont dorénavant mis en garde. Certains éléments sont désappointant, bien qu’à mon avis Warfather gagnera à développer ce côté mélodique et brutal. Ne vous attendez pas à une œuvre de death metal de la même trempe que celles bien connues du genre! Pour ma part, je suis pressée de jeter une oreille à ce qu’ils feront dans le futur, question de voir jusqu’à quelle limite ils sauront maintenir ces particularités qu’ils ont établies dans Orchestrating The Apocalypse!

 

8/10

 

Avorton

 

Extrait de « My Queen Shall Not Be Mourned » sur Decibel.

 

Critique d’Album: Deicide – « In the Minds of Evil »

1384538868_deicide-in-the-minds-of-evil

 

Deicide

« In the Minds of Evil »

2013

1- In The Minds Of Evil

2- Thou Begone

3- Godkill

4- Beyond Salvation

5- Misery Of One

6- Between The Flesh And The Void

7- Even The Gods Can Bleed

8- Trample The Cross

9- Fallen To Silence

10- Kill The Light Of Christ

11- End The Wrath Of God

 

Le 26 novembre prochain, vous serez témoin de la venue du nouveau messie, In The Minds Of Evil, 11e album studio de la formation Deicide, fondée en 1987 apr. J.- C., et connue à l’époque sous le nom d’Amon. To Hell With God, paru en 2011, avait laissé plus d’un amateur perplexe et depuis longtemps déjà, on considérait le groupe comme étant infidèle au genre qu’il a participé à édifier dès le tout début de sa carrière. Néanmoins, plusieurs adeptes l’ont accueilli à bras ouverts. Cet album marquait d’ailleurs le miraculeux retour de ces personnages méphistophéliques en terre sainte montréalaise depuis l’an 2005. Le son beaucoup moins old school et les solos on ne peut plus mélodiques de Ralph Santolla sur cet album ont littéralement participé à crucifier le nom de Deicide sur les planches d’une toute nouvelle ère.

Les membres de Deicide s’unissent ; la pâte rencontre le levain. Qu’ils poursuivent leur lancée sur le même canevas qu’il y a deux décennies passées, ou qu’ils empruntent un nouveau chemin de croix, ils arriveront infailliblement à nous clouer sur place. Glen Benton, de ses 46 ans, nous crache encore avec force véhémence sa répulsion pour la Sainte-Trinité, alors que Steve Asheim (drum) le guide derrière ses tambours, duquel éclatent des échos sulfureux. La formation, composée en plus de Jack Owen (guitariste du groupe depuis le départ des frères Hoffman en 2004), et de Kevin Quirion (guitariste/back vocaliste ayant deux tournées à son actif avec Deicide et qui, pour la toute première fois, enregistre un album avec le groupe dans la cadre de la création de In The Minds Of Evil), semble à nouveau complète et le talent de chacun a définitivement été mis à contribution sur ce divin nouveau-né.

J’en suis à l’apogée de ma jubilation alors que l’album débute avec la pièce-titre, In The Minds Of Evil. Personnellement, bien que Deicide soit et de loin mon band de prédilection, je dois dire que je considère leurs cinq premiers albums (de Deicide (1990) à Insineratehymn (2000)) comme étant l’apothéose de ce qu’ils ont fait au cours de leur carrière. Par la suite, le groupe semblait s’être un peu perdu et To Hell With God n’avait pas concouru à nous détromper à ce sujet. Je n’ai détesté, à proprement parler, aucun des albums parus après l’an 2000, et j’ai aimé leur dernier rejeton malgré cette impression qu’il y avait un vide causé par un certain manque d’agressivité. Mon seul espoir était que le groupe poursuive sur cette voie et qu’il ne s’engouffre pas davantage dans ces flots calmes qui ne lui siéent pas autant que cette acerbité qu’on lui connaît. À ma grande satisfaction, In The Minds Of Evil vient contrecarrer ce à quoi je m’attendais.

Deicide a su modeler des pièces qui s’apparentent davantage à celles composées au tout début de leur carrière, leurs traits communs étant leur indicible impétuosité. De plus, une touche thrash death mélodique s’immisce dans la majorité des morceaux, créant un véritable courant d’air glacial alors même que nous avons les deux pieds bien cimentés dans un véritable enfer auditif. À mon humble avis, les solos retrouvés sur cet album surpassent ceux de l’album précédent, maniés par Santolla. Prenez pour exemple les morceaux Beyond Salvation, Misery Of One, Trample The Cross, Between The Flesh And The Void ainsi que End The Wrath Of God, particulièrement mélodiques, ou le titre Even The Gods Can Bleed qui débute, sans autre fioriture, avec une harmonie d’une douceur chtonienne. Même si ces solos sont moins monotones que ceux retrouvés sur To Hell With God, je demeure toujours avec l’impression qu’ils semblent être emprisonnés dans un univers qui leur est bien étranger, affligés par les riffs qui eux, s’inscrivent purement dans le genre death metal et qui n’ont rien de bien serein.

J’ignore totalement le genre d’accueil que recevra In The Minds Of Evil. Je suis convaincue qu’il saura attirer de nouveaux apôtres, alors qu’il fera fuir certains fidèles adeptes qui les apostasieront définitivement.

Me permettant un commentaire purement personnel, je considère que Deicide tient toujours fermement le flambeau du death metal floridien ; tel le fruit du péché, celui de leur travail donne un résultat agréable à savourer. S’il est vrai que nous assistons au déclin des mages du death metal satanique par excellence, je crois être en mesure d’affirmer que leur dégringolade se fait beaucoup moins brusquement que celle à laquelle nous avons eu le malheur d’assister avec Morbid Angel et leur dernier opus, Illud Divinum Insanus. Nous n’avons peut-être plus affaire au bum qui adulait Satan avec ferveur et qui se scarifiait pour porter le symbole de l’éternel ennemi de Dieu… Mais nous avons toujours droit à un individu qui possède tout un caractère et un talent indiscutable! Ne vous imaginez pas que vous aurez affaire à Legion! Cette époque est révolue. Profitez de ce que vous entendrez en considérant ce nouveau matériel comme tel.

 

Avorton

10/10