Voici la critique de Martin Desbois et les photos prises par France Hatin lors du spectacle de Katatonia présenté par Heavy Mtl, Evenko et Greenland Productions au Studio TD de Montréal le 16 décembre 2022 et qui mettait également à l’affiche The Ocean Collective et Cellar Darling.
Critique
Quoi de mieux qu’une première neige en sol québécois pour accueillir trois belles formations européennes. La saison froide agrippe le col de notre veste et nous prépare au sommeil de la nature pour plusieurs semaines.
Nous avions droit à une programmation intéressante avec trois formations s’agençant tout de même bien et à une salle parfaite pour ce genre de musique. Ayant déjà vu la formation Cult of Luna à l’Astral ( oops maintenant le Studio le TD!) J’avais de bonnes attentes et confiance en ce qui a trait du son de cette soirée.
Cellar Darling
Pour débuter, la jeune formation Suisse Cellar Darling nous a accueilli à bras ouverts avec un rock progressif folk assez bien ficelée. Cellar Darling est en fait un trio formé de trois ex-membres originaires de la formation Folk métal Eluveitie. Ils se sont formés en 2016. Anna Murphy y joue le rôle de chanteuse, joueuse d’Hurdy Gurdy (parfois appelé Vielle), de clavier et de flûte. Je dois souligner ses étonnantes prouesses au chant, ayant une voix assez cristalline et pure que j’ai appréciée. J’ai même fait un rapprochement avec Anneke van Giersbergen de la formation The Gathering (voir ici leur vieux matériel).
Cedar Darling n’est pas vraiment purement métal, mais offre des sonorités frôlant le rock alternatif sans toutefois s’y limiter. Ils n’ont bénéficié que d’un maigre trente minutes afin de soulever la foule, mais je crois qu’ils ont réussi leur pari. Depuis la parution de leur premier effort The Spell jusqu’à l’intrigante Dance, ils ont su s’établir en offrant des paroles narrant des histoires fantastiques enlevantes. Anna étant multi instrumentiste, elle a démontré ses talents et un certain charisme en nous partageant ses talents soit au piano, à la flûte ou au hurdy-gurdy. J’ai bien aimé l’énergie de la bassiste de tournée qui les accompagnait. J’aurais adoré parcourir davantage l’œuvre de Cellar Darling.
Ce sera pour une autre fois.
The Ocean Collective
Ensuite les allemands de The Ocean Collective sont venus nous brasser solidement. C’était pour moi une récidive, les ayant déjà vus assez récemment avec la formation Leprous au Théâtre Corona. Je dois avouer que j’adore cette formation. On y retrouve beaucoup d’éléments : lourdeur, émotion, chant agressif et/ou plus chargé de sensibilité, une énergie déroutante et brute et un dynamisme hors-pair. Les pièces sont assez longues en général et sont tout de même complexes, offrant beaucoup de variantes et d’expression.
Les fans plus punk ou hardcore y trouveront leur compte et même les metalheads. On pourrait les qualifier de Post-metal mais il y a plus, des subtilités difficiles à nommer. Le son et la salle ont énormément collaboré à mettre en valeur la formation.
Katatonia
La foule étant gonflée à bloc après The Ocean Collective, Jonas Renkse et sa bande de suédois sont apparus enfin sur scène.
L’album le plus représenté ce soir fut The Great Cold Distance avec les succès : Deliberation, My twin,July Leaders et In the white. Nous avons eu le plaisir de chantonner sur Teargas, de l’album Last Fair Deal Gone Down, la seule de cet album, jouée. De plus, nous avons eu droit au nouveau single Atrium qui œuvre à titre de brise-glace pour l’album Sky Void of Stars qui paraitra le 20 janvier 2023.
Je me dois de souligner le bon travail du ‘nouveau’ guitariste Roger Öjersson qui a un réel talent vocal pour soutenir Jonas. Leur nouveau batteur Daniel Moilanen (Ex Bloodbath live , Ex Runemagick) d’ailleurs fera un excellent boulot toute la soirée.
On aura droit à pas moins de vingt titres dans une salle bondée, dix-huit avant un rappel, donnant sur deux titres supplémentaires : Behind the blood (City Burials) ainsi que Lethean (Dead end Kings).
Les fans auront eu droit à un beau survol de la carrière de Katatonia en effleurant aussi l’album The Fall of Hearts, en jouant Evidence de Viva Emptiness. Et en n’oubliant pas de jouer quelques titres de City Burials dont Untrodden et Heart Set To Divide.
Les grands délaissés seront Brave Murder Day (Jonas ne devant pas aimer remplacer AKerfeldt de la formation Opeth, étant celui qui a fait la plupart des chants gutturaux sur cet album) ni Discouraged ones ou Tonight’s Decision, figurant parmi les albums populaires du groupe. Les Dance of December Souls ou Jvha Elohim Meth, étant des épisodes plus lugubres du groupe quoique très bons, mais différents de la sauce Katatonia actuelle.
Il y aura fallu plusieurs années avant que je puisse revoir Katatonia au Québec, et j’espère grandement que l’attente prochaine ne sera pas aussi longue et en attendant je mets sur ma liste pour notre ami bedonnant du pôle Nord, leur prochain album!
-Texte: Martin Desbois
Photos: France Hatin




