
Voici le compte rendu de Luc Belmont lors du spectacle de Selias présenté par Stage Fright Entertainment au Scanner Bistro de Québec le 6 juin 2025 et qui mettait également à l’affiche Morbistery, Shapeless Matter et Postluven.
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Retour sur le spectacle
Vendredi dernier, la scène du Bistro Le Scanner se trouva prise d’assaut lors du passage de la tournée Summer Shakedown pour souligner la visite du groupe de métal mélodique torontois Selias.
Postluven
Le programme de la soirée affichait quatre groupes au total, dont le premier, Postluven, foula les planches surélevées un peu avant les onze heures. Cette formation originaire de Terrebonne est composée de quatres jeunes musiciens énergiques et solides, avec un talent qui dépasse leur enthousiasme inébranlable. Chacune de leurs sept pièces est montée dans le respect et la méthode issue de la période classique du thrash métal, constamment porteur du brin de brutalité qui tirent le sol fertile des racines du death métal. La batterie bourdonnait à un rythme constant avec des riffs accrocheurs et parfois techniques : difficile de se reposer le cou à les entendre.
Shapeless Matter
Le deuxième groupe était en provenance du Saguenay, la formation Shapeless Matter se présenta sur scène avec des costumes originaux inspirés de l’univers steampunk et de la noblesse des siècles baroques. Leurs compositions forment un univers sombre et mélancolique, parsemé de ballades etd’échappées mélodiques. Le groupe lance un défi à son auditoire, en créant des attentes qui sont aussitôt renversées par une structure imprévue, tout en conservant une cohérence et une logique permettant d’atteindre des sections instrumentales de plus en plus complexes et de déployer leurs chants démesurément épiques. Il faut mentionner que le groupe a joué quelques-uns de ses singles, notamment Hollows of the night et Infect your mind, disponibles sur les applications de streaming. Ces deux chansons sont orientées vers un format plus standard, présentant leur côté accessible sans pourtant occulter jusqu’où ils travaillent un style complexe et agressif.
Morbistery
La soirée fut ensuite remise entre les mains sans merci de l’impitoyable groupe local de death groove Morbistery. Ces quatre musiciens orchestrent un savant mélange de fréquences : l’harmonie se fait entendre dans la justesse et la précision des progressions et des solos. Ces hommes sont des vétérans qui ne demandent pas leur place, ils sont des maîtres dans le style hautement prolifique des années 90, et ils s’imposent avec sérieux. Un bref moment de silence lors d’un léger ajustement de la batterie : « Arrête de frotter tes peaux ! ». C’est tout ce qui a échappé de comique de cette demi-heure totalement dévastatrice et purement ingénieuse.
Selias
Finalement, le clou devant frapper le terme de la soirée fut laissé à l’entreprise de Selias, groupe à la tête d’affiche de leur tournée Killkarma. Tous les détails de cette tournée sont disponibles sur le site internet du groupe et pour voir les autres dates de spectacle au Québec. Seulement mentionner que les informations qui s’y trouvent semblent un peu vagues : le spectacle au Scanner y était annoncé pour 19h. Lorsque je me suis présenté vers 18 :30, je suis juste tombé sur les gars de Postluven qui venaient tout bonnement d’apprendre que le spectacle ne devait commencer qu’à 23h. Disons que pour un groupe de Terrebonne, ça signifie rentrer chez soi bien plus après minuit qu’ils étaient en droit de s’y attendre, et peut être même empiéter sur leur précieux temps de pratique. Selias ont commencé à s’installer vers 1h, et à voir leur état de fatigue, eux-mêmes ne paraissaient pas s’attendre à commencer si tard. Malgré tout, leur son était impeccable et l’exécution parfaite. Le style de ce groupe est assez innovateur, apportant une ambiance post-industrielle à un metalcore méticuleux et mélodique. Ces créateurs de sonique font preuve d’une certaine réserve dans l’instrumentation,ce qui rend l’écoute agréable et donne un effet entrainant. On assiste à des refrains nébuleux appuyés des hurlements mythiques du chanteur principal. Le son de la guitare est très compressé, ce qui apporte une touche rythmique percutante, tandis que les syncopes des caisses de tambour sont réglées au compas de Pythagore.
La soirée s’est terminée sur de chaleureux remerciements adressés à Paul Lanoue de Stage Fright Entertainment parmi les célébrations joyeuses des spectateurs satisfaits.
-Journaliste: Luc Belmont