
Voici le compte rendu de Louise Girard lors du spectacle de King Diamond présenté par Heavy MTL et Extensive Enterprise au MTelus de Montréal le 2 novembre 2024 et qui mettait également à l’affiche Overkill et Night Demon.
Place au Roi !
Les disciples s’étaient donné rendez-vous au centre-ville de Montréal pour une grande messe funèbre. Comme nous étions le samedi qui suivait l’Halloween, j’aurais cru qu’il y aurait eu plus de gens qui auraient profité de l’occasion pour se transformer en Kim Petersen. J’ai tout de même croisé quelques personnes maquillées et quelques chapeaux haut-de-forme.
Night Demon
Le premier groupe monte sur scène à 19h et j’aimerais profiter de cette tribune pour faire un commentaire aux organisateurs : sur votre événement Facebook, il est inscrit 20h… Ce qui a pour effet de faire croire à bon nombre de fans que le show va commencer à cette heure-là. Il serait bien d’arrimer la promotion du spectacle avec l’horaire réel de la soirée pour éviter frustrations et déceptions de la part des fans. À 20h, le deuxième band était déjà sur scène depuis 15 minutes.
Ceci dit, il y a quand même déjà pas mal de metalheads dans la salle pour entendre le heavy rock très 80’s de Night Demon. Le trio Californien sert un rock ‘n’ roll à la Diamond Head que je qualifierais « de char ». Avec les deux Flying V à l’avant plan (une basse et une guitare), les gars installent l’ambiance et créent même du suspens avec leurs intros. Après le passage de leur mascotte qui boit directement dans le calice, la foule scande leur nom et en redemande, mais leurs 30 minutes sont écoulées.
Overkill
Juste un peu avant qu’Overkill viennent nous détruire les tympans, une femme est carrément tombée par terre derrière nous. Faisait-elle du body surfing? Non, elle se frayait simplement un chemin dans la foule et elle semble avoir flanché. Ce qui m’a amenée à me rendre compte que, tout comme nos idoles sur scène, nous vieillissons nous aussi, debout, au milieu de la foule, poing dans les airs. Nous sommes là, à admirer la forme de Bobby « Blitz » Ellsworth (65 ans ) et de Kim « King Diamond » Petersen (68 ans) mais qu’en est-il de la nôtre ? À quel rythme effréné notre passion nous amène-t-elle à vivre pour suivre la cadence de tous les shows qui passent cet automne ?
Je sais, »If it’s too loud, you’re too old », mais certains fans ne font pas plus attention à eux que les rock stars dans ces rassemblements euphoriques et doivent tout de même travailler le lendemain. Lorsque j’ai commencé à aller voir des spectacles en 1990, les « vieux » qu’on y croisait devaient avoir 30 ans tout au plus ! Il s’avère que ces rockers fidèles sont encore là, à côté de la fougue de la jeunesse et qu’il y a maintenant dans l’audience des fans de 7 à 77 ans !
Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas vu Overkill en show et, en fait, cela faisait 10 ans qu’ils n’avaient pas mis les pieds à Montréal ! Disons que de les voir dans cette grande salle a fait contraste avec le souvenir que j’ai d’eux aux FouFs en 1998 avec Bobby Blitz qui chante cigarette à la main. Seul membre original de la formation, on peut dire que Blitz est totalement « Rotten to the Core ». Mais où était donc son acolyte des premiers jours D.D. Verni ici remplacé à la basse par Christian Olde Wolbers, (ex-Fear Factory) ? Chapeau à Jeramie Kling (Inhuman Condition, Ex Deo) en feu au drum et aux deux guitaristes (Dave et Derek) qui sont quand même là depuis plus de 20 ans. Je crois que c’est la première fois que je trouvais que les compos d’Overkill sonnaient presque power metal par moments ! Mais, comme nous le dit si bien leur hymne national : « We don’t care what you say… F*&% You ! »
King Diamond
Lorsque le rideau se lève pour faire place au Roi des ténèbres, la première chose qui saute aux yeux, c’est l’incroyable utilisation de l’espace de scène ! Trois étages de rampes et de décors pour en mettre plein la vue et « assassiner » devant nos yeux la pauvre petite Abigail ! (Mention honorable ici au staff du Mtelus pour le montage / démontage!) Laissant la foule sans défense, King Diamond parcourt son répertoire musical de près de 40 ans de carrière au grand plaisir de tous qui n’hésitent pas à chanter avec lui les notes les plus stridentes permises par leurs cordes vocales ! Derrière les claviers, Myrkur assure d’ailleurs un peu d’écho. Les solos de Mike Wead et de l’iconique Andy LaRocque nous donnent des frissons autant que les danses macabres et les poupées dans le formol qui s’offrent à nous visuellement.
Entre les chansons, le King interagit avec les fans et présente un côté humain humoristique qui fait presque contraste avec son personnage. Il nous raconte d’ailleurs comment on traitait « efficacement » les débalancements hormonaux et les maladies mentales en 1920 avec quelques décharges électriques et nous promet qu’il a du matériel pour poursuivre la composition d’une nouvelle trilogie non pas idyllique mais plutôt « asilique » !
Longue vie au Roi !
P.S Merci à Jo pour la copie du # 3 de sa revue papier Killer Magazine (https://icewar.bandcamp.com/merch/killer-magazine-issue-3) que j’ai pu lire dans le métro sur le chemin du retour ! Old School !
-Lou-
https://www.facebook.com/sangfraiszine
https://www.facebook.com/histoiremetalqc