
Urban Aliens
La Grande Castration
NewCore Music
28 février 2022
Liste des pièces
- Vaj’ihad : Menstroduction
- La Touch of Fury
- Pas d’crachat ni d’je t’aime
- 406
- I Gut a Gurl
- Giblet d’agneau
- Invagination carnivore
- Le matou
- La matrice du vice
- Neurd undercover
- Le mauvais trou
- Un sachet sachant pêcher
Pour les fans de :
Ultra Vomit, Gronibard, Mononc’Serge, BARF, etc.
Lien pour achat / Link for purchase :
http://www.urbanaliens.com/
Critique
À la Suite de quelques discussions avec Steve Henry, je lui ai proposé de faire une critique du nouvel album d’Urban Aliens – La Grande Castration. Je crois qu’ils n’ont pas vraiment besoin de présentation. Ce groupe de Punkcore deshmetal abordent des sujets qui ne sont vraiment pas pour les Karen ou les Kyle de ce monde. Leurs textes sont plutôt crus et vulgaires, ce qui me convient parfaitement, car j’ai toujours eu un gros penchant pour ce qui offense les gens. De nos jours, malheureusement, les gens sont plutôt frileux à l’idée de rire de ce qui n’est pas politiquement correct. Donc, pendant que Karen s’arrache les cheveux en pleurant sa vie, car elle est outrée simplement à la lecture du titre de l’album, je vous présente La Grande Castration du groupe Urban Aliens.
Pour commencer, nous avons droit à une introduction digne de ce nom. Le titre est Va Jihad (Menstroduction). Déjà là, les gars nous enfilent ça plutôt a frette avec une intro pesante et des chants arabes en arrière-plan. À la lecture des paroles: «cursing her mood, crushing heirlooms, one week of doom VA’JIHAAAD! », on comprend TRÈS bien le message derrière la pièce. J’ai franchement adoré. Ça donne une bonne idée dans quoi on s’embarque.
La touch of fury
C’est une chanson plutôt énergique avec des riffs relativement accrocheurs. J’aime bien le mélange des voix cleans et semi-scream avec le gros growls en arrière. Sans entrer dans les détails, cette pièce parle d’une bonne baise pas propre remplie de geysers qui nécessite les services de Qualinet. Pour le côté vulgaire, provocateur et humoristique, les gars ne se sont pas plantés.
Pas d’crachats ni d’je t’aime
Musicalement, c’est une pièce qui est vraiment bien travaillée. Les riffs sont bons, et il y a de quoi se brasser la tête. Nous avons un mélange de riffs rapides, énergiques, clean et pesant. Le tout accompagné d’un vocal qui se porte vraiment bien à la chanson. J’ai toujours aimé les vocaux avec un scream qui va chercher des notes. Avec cette pièce, je suis servi!
J’aime réellement le sujet abordé dans la pièce. Le tout commence par un discours du Doc Mailloux pour ensuite nous donner un bon point de vue du titre de l’album, qui je le répète est : La Grande Castration. On parle du cancel culture, des gens qui s’offensent de tout et de rien. Du fait que d’un sens nous ne sommes plus libres de dire ce que l’on pense. La morale de la chanson c’est : je dis ce que je veux que ça vous plaise ou non et je le dis Pas d’crachats ni d’je t’aime. L’autocensure ce n’est pas dans mes valeurs. Si tu n’aimes pas ce que je dis, dékowlys. Mais le tout est exprimé de manière à ce que notre amie Karen se promène devant leur local avec une pancarte, HAHAHA!
Pour continuer de façon plus globale, la chanson 406 m’a surprise par son intensité, ses blasts beat avec les riffs ultra-rapides. C’est une pièce qui mérite vraiment d’être écoutée.
I gut a gurl est plutôt punk rock dans le genre short and sweet. Simple, mais efficace avec des paroles qui parlent d’une fille qui ne semble pas vraiment être un bon fit pour Monsieur, Madame, tout le monde. Le genre de fille belle, mais totalement désagréable.
Giblet d’agneau
Qui se souvient de M. Marc Mcdermott? Si je vous dis « J’ai ldoua CHU mécanicien », est-ce que vous replacez le personnage? Bien la chanson commence avec le ton mielleux de sa voix. Ensuite, nous y allons avec une pièce vraiment plus dark par le choix des accords. Cette pièce tire pas mal plus sur le death métal. Bass drum rapide tout en ayant des bouts relativement groovy avec des bass drums en triolets, et quelques blastbeats au travers de tout ça. Je vous dirais que musicalement parlant, cette chanson-là est ma préférée. C’est-ce que j’appelle une hate song envers quelqu’un, car on voit par les paroles, qu’ils parlent de quelqu’un qui ne mérite aucune considération de la part de l’humanité.
Par la suite, Invagination Carnivore vient nous percuter la face avec sa brutalité, des blast beats et ses riffs de guitare rapides. Une très bonne chanson en général.
Pour la pièce Le Matou nous retournons plus dans leur style des premiers albums, le punk core.
J’ai bien aimé le « solo de chat en chaleur », mais malheureusement, pour ma part elle a passé un peu dans le beurre, car la pièce précédente venait de me percuter brutalement.
La Matrice Du Vice, encore une fois, l’intro m’a fait pouffer de rire. Qui se souvient de Céline Poulin? Le nom vous dit probablement rien, mais si je vous parle de la dame qui a eu un dindon sauvage qui à travers sa fenêtre de salon et qui a chié sur son couch lazy boy. Si j’ai bien compris le message derrière la chanson, ça parle des gens qui ne sont pas capables de vivre
sans lever les yeux de leur écran de téléphone, que les gens se nourrissent de la fausse information qui est sur internet. On parle de vidéo de fails, des gens qui sont devenu viraux malgré eux, suite à des reportages de TVA. De tout ce qui est totalement inutile et stupide sur l’internet qui fait que les générations en général ne s’améliorent pas (je me sens boomer à écrire ça HAHA). Donc, La Matrice Du Vice est un titre qui convient parfaitement à la chanson. Il y aurait matière à écrire un album complet juste sur ce sujet.
Neurd undercover, encore une célébrité qui par la chanson. Cette fois-ci, c’est une célébrité de mon coin (Trois-Rivières), il est question de notre Yolande Ouelette nationale : « ouest-ce qu’il est le ptit bum? ». On a droit à une chanson dont le sujet est un adolescent qui est un nerd et qui se découvre une passion pour la musique de cheveux longs et devient rebelle. Je dirais ici qu’on a affaire à l’exemple parfait du cheminement dû metalleux à l’adolescence
Pour la chanson Le Mauvais Trou, nous avons droit à une intro de 45 secondes instrumentale qui sonne plutôt égyptienne. Par la suite, musicalement on a droit à un pot pourri de plusieurs styles de métal et à un certain moment, on voit bien qu’il y a des influences de Neuraxis (de 3 minutes 10 à 3 minutes 30). Musicalement, c’est une des pièces qui selon moi est le mieux construit ou comme dirait Urban Aliens : Cons-Trui3. Pour ce qui est du sujet de la chanson, on parle ici que la normalité et les standards dans la vie qui sont plutôt boring. Que de prendre le mauvais trou (chemin) parfois c’est plus amusant et ça peut mener à bien des surprises.
La dernière pièce de l’album s’appelle Un sachet sachant pêcher. Pour être franc la première fois que je l’ai écouté, je me demandais vraiment où ils voulaient aller avec cette chanson-là. J’ai demandé à Steven, le guitariste, pour comprendre que c’est de l’humour dans le style des Denis Drolet avec des insides. Exemple, sachet est son surnom et c’est un trippeux de pêche. Donc, voila pour l’histoire du sachet sachant pêcher.
En terminant, je peux dire que cet album est excellent autant par sa structure et sa composition que par ses sujets abordés. Le fait d’utiliser la vulgarité et l’absurde pour parler des vraies choses est un concept que j’aime bien également. C’est un album qui ne sera pas pour tout le monde, mais les fans d’Ultra Vomit, Gronibard, Mononc Serge, BARF vont se régaler.
8.5/10
–JD