Un vendredi soir pluvieux à Montréal.  Les gens marchent sur Ste-Catherine, rageant encore une fois contre la défaite du Canadien.  À travers des vitrines de certains commerces, on peut apercevoir les images du tragique dénouement des attentats de Boston… Ouaip, la parfaite soirée pour aller se caller quelques bières, headbanger sur du gros beat et découvrir de nouveaux bands…

Pour ma part, eh bien c’est au Piranha Bar que j’ai jeté mon dévolu.  Avec au programme les groupes Shade Of Sunburst, Empyrean Plague et Molest, on peut s’entendre pour dire que la soirée, signée Productions Kranium, s’annonçait assez brutale et défoulante merci…

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C’est avec les sonorités blackened death et les cris empreints de haine rageuse de la chanteuse de Shade of Sunburst que les premiers spectateurs ont pu oublier la morosité de leur journée.  Les riffs incisifs, appuyés par la basse sourde, tournoient comme un véritable ouragan de feu.  Un accent particulier semble être mis sur les variations de sons, nettement percevables à l’écoute et à voir les guitaristes solliciter la multitude de pédales mises à leur disposition.  Et derrière cet ensemble infernal, c’est une batterie électronique qui se charge de tenir le rythme et d’emmener les transitions.  Cette touche plus moderne donne, parcontre, un côté un peu plus glacial au groupe.  Les pièces sont jouées rapidements et donnent mal au cou à force de se brasser la tête sur les hymnes diaboliques.  Mais autant la chanteuse est expressive lors de leurs exécutions, autant les secondes semblent durer une éternité entre les transitions, du moins au début.  Pas facile, j’en consent, de faire lever une foule en début de show…

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Du feu, on passe ensuite à la glace… Tout droit venus des nordiques contrées de…l’Ontario, Empyrean Plague prennent le relai avec leur métal au accent viking et païen.  Sombre et épique à la fois, la musique des 4 musiciens est jouée sans artifices mais extrêmement efficace.  Le chanteur aggrémente ici et là ses féroces refrains et couplets de quelques chants, tout comme le son de sa guitare qui se fait presque accoustique le temps d’une intro.  Ses comparses, dont plusieurs nouveaux, jouent les pièces les une après les autres, le tout très bien maitrisé.  Cependant, quelques pauses un peu longues et plusieurs ajustements sont nécessaires au cours de leur prestation, mais on leur pardonne, puisqu’ils ont été victimes de vol d’équipement dernièrement (eh oui, eux aussi).  Une formation de plus à surveiller pour les amateurs du style et que vous aurez la chance de découvrir, en compagnie de Shade of Sunburst et Issfenn le 28 avril prochain à Sherbrooke ou le lendemain à St-Jean sur le Richelieu avec Paroxysm et Cortisol

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Quelques minutes avant minuit, l’honneur revint à Molest de conclure cette soirée, devant une foule de plus en plus nombreuse et ennivrée.  Une pure aggression, avec un black metal rapide et martial.  Un mur de son dense et brutal.  Les 4 musiciens, torse nu et ensanglanté, nous assènent une solide salve de riffs destructeurs.  Une demi-heure de violence, où les pièces de leur album, dont c’était le lancement montréalais  le soir même (il a été officiellement lancée le 22 mars au Barock), s’enchaînent à un rythme infernal.  Ici, point de douces mélodies, ni même de breakdowns ou de refrains chantés. Non, que des riffs accrocheurs et intenses, de la batterie jouée à une vitesse vertigineuse, les pieds se croisant sur les pédales, frappant les bass drums puissamment et la voix du chanteur, grinçante et grasse qui nous donne la chair de poule. Du vrai black, pur et simple.  Dommage cependant que ce fut si court, car on en aurait repris encore et encore…

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Une soirée brève mais intense, qui, l’instant de 3 heures de brutalité offerte par 3 excellents groupes d’ici et d’ailleurs, nous a permis d’oublier cette semaine de fou et de se défouler.  Merci aux Productions Kranium pour ce moment de répit, non pas pour les tympans, mais pour l’esprit.

Jon B