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Omnizide

« Death Metal Holocaust »

Carnal Records

2014

 

Vous comprendrez ce qu’est un « génocide par le son » lorsque vous écouterez cet album puant et impitoyable. Reprenant la crasse la plus abjecte du death metal underground des années ’90 et la passion pour la torture mentale infernale du black metal (tel qu’offert par des groupes comme Black Witchery, Sarcofago ou encore Necrocurse) surtout pour la façon désaccordée et chaotique de chier les riffs de guitare et de basse. C’est vicieux comme une mine anti-personnelle à fragmentation, fabriquée uniquement pour jouer sur le moral des troupes en faisant souffrir longuement et atrocement la victime avec des bouts de métal en fusion qui lui rongent la chair… et l’âme (ceux qui ont vu le film « We Were Soldiers » comprendront). Si Marduk est le groupe qui représente le mieux la guerre moderne sur un champs de bataille, Omnizide est celui qui représente le mieux le charnier sous un soleil de plomb avec des milliers de corps en putréfaction. C’est une attaque directe contre l’humanité, sans aucune compassion. Ça joue dans la plaie avec un scalpel rouillé tout en vous passant dans une déchiqueteuse à bois aux lames écorchées pour que les os craquent plus lentement. Voulez-vous encore plus de métaphores inhumaines? J’imagine que vous avez compris le point…

Il reste que l’album a été travaillé avec une passion tordue, surtout pour la pièce « The Eternally damned« , qui délaisse les coups de massue d’un bourreau malade pour une sinueuse escapade prédatrice avec un riff plus catchy, avant que « Crystal of death » nous ramène dans un camp de concentration aux barbelés sans équivoque, où l’on imagine sans peine les condamnés errant dans la poussière.

La rudesse du chant, qui abandonne la profondeur gutturale propre au death metal pour se calibrer dans le tranchant, est d’une malveillance sans borne. On ressent tout le mépris et le dégoût bestial, le malaise d’une exécution qui approche. Quelqu’un va y passer, et ce sera peut-être notre tour…

L’abus des trémolos dans les partitions de guitare donne un côté venimeux qui tiraille et qui colle au cerveau. Il y a un côté thrash et militaire, comme des troupes nazies gonflées de pervitine qui marchent vers Paris, sans manger ni dormir, avec une adrénaline surnaturelle et un goût de victoire écrasante. Omnizide parfait le Mal en musique et ne donne aucun répit pour une brèche de lumière.

Ce voyage malsain dans une étendue de cendres désolée m’a conquis par la force, frappé du sceau extrême de leur aliénation. Je suis un apôtre irrévocable de leur art machiavélique.

Cet album mortel et sinistre est définitivement pour les fans de groupes tel que Nihilist, Dismember, Nomed, Pest ou Craft; ils y ont inclus en bonus les 2 extraits du demo « Pleasure from Death » de 2011 pour plus de 40 minutes d’acharnement thérapeutique. Ne demandez pas votre reste, il est déjà dans l’incinérateur.

Max