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Mortal Decay

« The Blueprint For Blood Spatter »

2013

Comatose Music

Liste des pièces

1- Anatomy Turned Chaotic Puzzle
2- Ocular Haze
3- Blueprint
4- Mourning Euphoria
5- Chloroform Induced Trance
6- Nocuous Compulsions
7- Deviant
8- Jugular Gurgle
9- Altruistic Masochism

 

La formation Mortal Decay revient sur les rails après plus de huit ans d’absence. En 2005, avec Cadaver Art, le groupe tentait déjà de sortir des sentiers battus du old school death metal en nous présentant un album davantage technique (puisqu’il était évident qu’ils tentaient, sur leurs plus anciens albums, une approche rejoignant certains éléments retrouvés chez Morbid Angel ou Obituary, en plus d’une touche de Chris Barnes au vocal). The Blueprint for Blood Spatter, dont la sortie par Comatose Music est attendue le 26 novembre prochain, s’insère dans la lancée de leur avant-dernier œuvre. Ici, on ne semble plus désirer mettre l’accent sur ce son old school tant prisé lors de la création du groupe. L’album incarne néanmoins un parfait mélange entre un death metal gras à souhait et une musicalité particulièrement complexe et organisée.

C’est dans un élan de jubilation perverse que j’ai sélectionné les neuf tracks pour ensuite les ajouter à la liste de lecture (action qui me fout chaque fois la pétoche lorsqu’on parle d’une aussi longue absence). D’abord, sachez que l’entièreté de ce chef-d’œuvre rend hommage à l’artwork de celui-ci. L’album débute donc avec une pièce intitulée Anatomy Turned Chaotic Puzzle. D’ailleurs, le thème fait honneur aux mots consciencieusement choisis pour ce titre puisque l’auditeur est propulsé dans l’esprit d’un meurtrier et nage en plein délire chaotique; impossible d’y échapper. Après une minute bien tapant, le blastbeat nous séduit de ses tous premiers battements de cœur et nous sommes ni plus ni moins que broyés, captivés et oppressés par une brutalité pourtant habituelle au  band, mais qui ne cesse de surprendre.

Les morceaux défilent les uns après les autres à une rapidité foudroyante, ne laissant pas l’occasion à celui qui y prête l’oreille de songer à un saut de piste. Avec The Blueprint of Blood Spatter, nous faisons face à un album très court; approximativement une demi-heure d’écoute. Cet élément est la lacune principale de l’album et déstabilisera sans doute certains fans de Mortal Decay. Nous pouvons prendre en considération le fait que The Blueprint for Blood Spatter ne soit que leur 4e album complet depuis le début de leur carrière (en plus de leurs trois démos et de leur album-compilation paru en 1999), mais Sickening Erotic Fanaticism (1997) était d’une longueur surprenante de 55 minutes, Forensic (2002) durait 46 minutes, alors que l’avant-dernier, Cadaver Art, était de 36 minutes. Si le groupe persiste sur cet air d’aller…

Ce n’est certainement pas un album pour les «chochottes» mais pour ceux qui apprécient l’art que forment la «grassure» et le «chaos bien ordonné» à l’unisson. Les gars de Mortal Decay savent ce qu’ils font et le font sur un christ de temps. Pour ceux qui apprécient la brutalité dans son élément le plus pur, vous serez choyés. De plus, les membres de Mortal Decay nous présentent une nouvelle facette de leur talent: Ocular Haze et Mourning Euphoria débutent avec des harmonies sidérantes et leurs pièces Chloroform Induced Trance et Nocuous Compulsions présentent des techniques de drum et de basse que je qualifierais de «jazzy».

Une basse qui martèle, des riffs de guitare qui déchirent les mânes et un vocal qui vous broie les tympans; Mortal Decay nous est vraisemblablement revenu frais et dispo de son coma des huit dernières années. Ceux qui comme moi sont davantage «puristes» constateront l’absence de cette substance si prenante que l’on retrouve dans le son du old school death metal et qu’il était possible de retrouver sur leur album Sickening Erotic Fanaticism de 1997. Vous aurez un pincement au cœur en constatant que cet élément a quelque peu été mis de côté pour être remplacé par davantage de technique (ce qui en soi n’est pas une régression, mais un changement qui ne peut passer inaperçu pour les fanatiques de Mortal Decay). Le old school death metal n’est pas une époque révolue, mais un genre qui mérite de persister encore aujourd’hui en 2013. On ne peut malgré cela se pencher sur cet élément pour déprécier ce nouvel album puisque celui qui le précédait s’engouffrait déjà dans cette tendance à supprimer ce son si particulier au vieux death; la métamorphose a eu lieu graduellement. Cet album s’inscrit définitivement parmi leurs meilleurs et il y a peu à redire sur le travail de maître qui y a été fait. Mortal Decay nous offre clairement un nouveau-né au charme plutôt ravageur! On vous met le vidéo promo de leur label pour terminer.

 

9/10
Avorton