
Un Zénob qui rock un Jeudi soir
Ce soir, au Zénob, se présentent trois groupes qui ont leur propre genre, leur propre créneau. Une soirée de découverte à la bonne franquette musicalement parlant avec différentes épices pour tester mes ‘’papilles’’ auditives. Un groupe de ‘’cover’’ de succès punk rock, une formation de rock lourd francophone et un trio old school stoner.
Gin & Mr. Freeze
Maxime Loranger: guitare, voix (lead)
Hugo Lefebvre: guitare,voix(back)
JF Croteau: basse, voix (back)
Jonathan Bourque: batterie
Avec les nombreuses parutions d’album et une affirmation claire de sa domination en spectacle, l’hiver 2024-2025 appartient aux groupes punk rock au Québec. Probablement le meilleur moment pour un groupe de ‘’cover’’ du même style pour se mettre en œuvre et profiter de cette vague. Gin & Mr. Freeze nous interprète des succès de Blink-182, Green Day, Lag Wagon, Sum 41, NOFX, Good Charlotte et quelques autres formations du genre qui ont joué et rejoué depuis des décennies autant à la radio, qu’à Musique Plus et dans nos baladeurs. Ils le font avec énergie et la réponse est très positive dans la salle. On va même faire du Weezer avec Hash Pipe, pièce qui est un certain challenge vocal dans ses couplets. Pour moi, c’est une belle initiative qui peut être une parfaite ouverture pour d’autres orchestres punk rock qui veulent une première partie qui dégourdit la salle. Que dire aussi des multiples petits festivals qui se multiplient au Québec dès que la température est plus clémente. Je crois qu’ils sont un élément parfait pour bien des événements qui entassent plusieurs groupes d’âge.
Saint Kraken
Sylvain Sirois – voix / basse
Dan Guay – batterie
Pierre Cossette – guitare / voix (back*)
Toujours sur un ton rock pesant et technique, un rock québécois qui nous brasse et qui nous fait apprécier les échanges entre bons musiciens. Saint Kraken, un trio enlevant qui déménage plus que du vent! On choisit la pièce Tatoué, qui démontre de quel bois le groupe se chauffe, avec un Dan Guay à la torture de percussion, frappe dure, mais avec une technique vraiment appréciée par la salle…1-800-HIT-DRUM, avec les contre-temps, il hausse clairement le jeu et la dynamique que nous apporte ce rock intelligent et brutal en même temps.
Faut qu’ça tuse, nous amène encore dans ce rock jazzy stoner. Où l’on pourrait laisser la facilité d’un rock conventionnel, on y met des gammes bien pensées qui rehaussent le tout. Par la suite, à ma grande joie, on entre avec une intro the Fuck the USA de The Exploited pour mixer avec Femme à barbe. Je suis fan de Nuclear Power Trio, ce groupe instrumental qui est magnifiquement efficace. Quand j’entends, le titre Tourne en Rond, me voilà dans un moment de satisfaction qui est dans le même créneau de chirurgie rock jam. Une des pièces préférées du répertoire, Frappe-moi, une pièce qui est un Aut’Chose métallisé qui nous rentre dedans avec ses riffs pesants. L’audience est impressionnée et démontre leur approbation, jusqu’à la fin. Une fin qui se fait bien sûr avec la chanson du gars qui s’est fait voler sa bière: Tabarnak! Sylvain s’assoit au bar pour y jouer de sa basse parmi l’assemblée et laisse Pierre et Dan se relancer dans les injures de la chanson. Belle prestation. Vous cherchez un groupe qui brasse et qui à son propre cachet, et bien pensez à Saint Kraken!
Awkward Rock Hotel
Pascal Bard-Roy: guitare, voix
Miguel Pépin: batterie, voix
Jf Royer: basse, voix
Ce jeune groupe venant des environs de Victoriaville se mouille dans le vieux stoner des années 70 en général, prenant leur source dans le ton d’un vieux Black Sabbath avec des textes personnels. On débute la performance avec Throw Away Your TV, chanson sur l’essoufflement de ce qu’on devient devant cet objet de plus en plus large avec des sujets de plus en plus insignifiants. D’un Océan à l’Autre, par la suite, un hommage au front des camionneurs à Ottawa lors du Covid. Awkward Rock Hotel, démontre leur côté engagé et leurs prises de position. Avec Good Old Days are Gone et Les Gouvernements sont Là, on se retrouve dans une gamme psychédélique lourde avec la saveur très ‘’old 70’’ dans son plus sombre. Sweet Water, dont je vais vous laisser la vidéo plus bas, vient d’une histoire vécue de JF Royer à une époque où l’alcool l’amenait dans un mode d’auto-destruction et de mauvaises mésaventures. Mais pour moi, ce qui m’a plu le plus de leur composition est Kamikaze. Je ne semble pas avoir été seul à l’apprécier, semble-t-il. Une dernière chanson, c’est Gazon Obsession qui nous est présentée, un morceau beaucoup plus rythmé, plus « ensoleillé », si je peux m’exprimer ainsi, avec Miguel Pépin à la batterie, qui prend en charge le ‘’lead ’’, du vocal. La formation décide de nous donner finalement, une chanson supplémentaire où l’on laisse se décharger les instruments. Ce jeune groupe en apprentissage de la scène, se représentera à la Taverne Royale le 18 avril, accompagné de groupes comme Le Jour, Lead Gaz, Saint-Kraken et Brotherhood of Blood. C’est une invitation!
-Christian Lamothe, chroniqueur de l’Underground