Deicide
« In the Minds of Evil »
2013
1- In The Minds Of Evil
2- Thou Begone
3- Godkill
4- Beyond Salvation
5- Misery Of One
6- Between The Flesh And The Void
7- Even The Gods Can Bleed
8- Trample The Cross
9- Fallen To Silence
10- Kill The Light Of Christ
11- End The Wrath Of God
Le 26 novembre prochain, vous serez témoin de la venue du nouveau messie, In The Minds Of Evil, 11e album studio de la formation Deicide, fondée en 1987 apr. J.- C., et connue à l’époque sous le nom d’Amon. To Hell With God, paru en 2011, avait laissé plus d’un amateur perplexe et depuis longtemps déjà, on considérait le groupe comme étant infidèle au genre qu’il a participé à édifier dès le tout début de sa carrière. Néanmoins, plusieurs adeptes l’ont accueilli à bras ouverts. Cet album marquait d’ailleurs le miraculeux retour de ces personnages méphistophéliques en terre sainte montréalaise depuis l’an 2005. Le son beaucoup moins old school et les solos on ne peut plus mélodiques de Ralph Santolla sur cet album ont littéralement participé à crucifier le nom de Deicide sur les planches d’une toute nouvelle ère.
Les membres de Deicide s’unissent ; la pâte rencontre le levain. Qu’ils poursuivent leur lancée sur le même canevas qu’il y a deux décennies passées, ou qu’ils empruntent un nouveau chemin de croix, ils arriveront infailliblement à nous clouer sur place. Glen Benton, de ses 46 ans, nous crache encore avec force véhémence sa répulsion pour la Sainte-Trinité, alors que Steve Asheim (drum) le guide derrière ses tambours, duquel éclatent des échos sulfureux. La formation, composée en plus de Jack Owen (guitariste du groupe depuis le départ des frères Hoffman en 2004), et de Kevin Quirion (guitariste/back vocaliste ayant deux tournées à son actif avec Deicide et qui, pour la toute première fois, enregistre un album avec le groupe dans la cadre de la création de In The Minds Of Evil), semble à nouveau complète et le talent de chacun a définitivement été mis à contribution sur ce divin nouveau-né.
J’en suis à l’apogée de ma jubilation alors que l’album débute avec la pièce-titre, In The Minds Of Evil. Personnellement, bien que Deicide soit et de loin mon band de prédilection, je dois dire que je considère leurs cinq premiers albums (de Deicide (1990) à Insineratehymn (2000)) comme étant l’apothéose de ce qu’ils ont fait au cours de leur carrière. Par la suite, le groupe semblait s’être un peu perdu et To Hell With God n’avait pas concouru à nous détromper à ce sujet. Je n’ai détesté, à proprement parler, aucun des albums parus après l’an 2000, et j’ai aimé leur dernier rejeton malgré cette impression qu’il y avait un vide causé par un certain manque d’agressivité. Mon seul espoir était que le groupe poursuive sur cette voie et qu’il ne s’engouffre pas davantage dans ces flots calmes qui ne lui siéent pas autant que cette acerbité qu’on lui connaît. À ma grande satisfaction, In The Minds Of Evil vient contrecarrer ce à quoi je m’attendais.
Deicide a su modeler des pièces qui s’apparentent davantage à celles composées au tout début de leur carrière, leurs traits communs étant leur indicible impétuosité. De plus, une touche thrash death mélodique s’immisce dans la majorité des morceaux, créant un véritable courant d’air glacial alors même que nous avons les deux pieds bien cimentés dans un véritable enfer auditif. À mon humble avis, les solos retrouvés sur cet album surpassent ceux de l’album précédent, maniés par Santolla. Prenez pour exemple les morceaux Beyond Salvation, Misery Of One, Trample The Cross, Between The Flesh And The Void ainsi que End The Wrath Of God, particulièrement mélodiques, ou le titre Even The Gods Can Bleed qui débute, sans autre fioriture, avec une harmonie d’une douceur chtonienne. Même si ces solos sont moins monotones que ceux retrouvés sur To Hell With God, je demeure toujours avec l’impression qu’ils semblent être emprisonnés dans un univers qui leur est bien étranger, affligés par les riffs qui eux, s’inscrivent purement dans le genre death metal et qui n’ont rien de bien serein.
J’ignore totalement le genre d’accueil que recevra In The Minds Of Evil. Je suis convaincue qu’il saura attirer de nouveaux apôtres, alors qu’il fera fuir certains fidèles adeptes qui les apostasieront définitivement.
Me permettant un commentaire purement personnel, je considère que Deicide tient toujours fermement le flambeau du death metal floridien ; tel le fruit du péché, celui de leur travail donne un résultat agréable à savourer. S’il est vrai que nous assistons au déclin des mages du death metal satanique par excellence, je crois être en mesure d’affirmer que leur dégringolade se fait beaucoup moins brusquement que celle à laquelle nous avons eu le malheur d’assister avec Morbid Angel et leur dernier opus, Illud Divinum Insanus. Nous n’avons peut-être plus affaire au bum qui adulait Satan avec ferveur et qui se scarifiait pour porter le symbole de l’éternel ennemi de Dieu… Mais nous avons toujours droit à un individu qui possède tout un caractère et un talent indiscutable! Ne vous imaginez pas que vous aurez affaire à Legion! Cette époque est révolue. Profitez de ce que vous entendrez en considérant ce nouveau matériel comme tel.
Avorton
10/10