1601298_10152606039933206_481225571_n

 

Il y a des soirées comme ça où l’imprévu est bienvenu. J’ai décidé à moins d’un jour de préavis d’assister au concert de Satan, Skull Fist et Abyssed à la COOP Katacombes le 12 avril. Ne connaissant aucun des trois groupes (c’en est maintenant une agréable habitude que de m’ouvrir à la découverte…), j’ai jeté une oreille à quelques morceaux de Satan et de Abyssed et cela m’a convaincu que ce serait une bonne soirée. C’était sans savoir ce qui m’attendait réellement.

J’y allais en solo, sans exactement trop savoir à quoi m’attendre, à part à une soirée où il y aurait du old school metal. En arrivant, la crowd me semble tout à fait hétéroclite; le style des ’80s côtoyant les styles punk, grunge et metal avec quelque personnes plus casual, c’était de bonne augure sur le plan de la diversité pour ce soir.

Abyssed monte donc sur scène pour nous interpréter un bon vieux thrash metal classique. Ce groupe déborde d’énergie et leur premier morceau «Crash and Burn» réchauffe très bien la salle. Le chanteur brandissant son pied de micro tantôt comme si c’était une arme, tantôt comme si c’était un bâton de majorette, arborant fièrement un pantalon noir moulant et lustré, nous balance des paroles avec une voix bien grasse. Changement intéressant par rapport à ce dont je suis habitué: le batteur n’utilise pas de pédale double. Il s’en tire particulièrement bien et il me rappelle mon ancien prof de drums qui était en mesure de faire des passes de pédale double, sans pédale double… La foule est animée considérablement pour un premier groupe et c’est tant mieux pour Abyssed qui sans attendre même les applaudissements du public entament en chaîne chacun de leurs morceaux. Les riffs à la guitare sont accrocheurs et les quelques solos ici et là ont bien ajouté à l’ensemble. Très bonne performance!

Skull Fist était le seul groupe que je ne connaissais absolument pas et je puis dire que c’est définitivement celui que j’ai le plus apprécié découvrir depuis un bon moment! Leur speed/power metal mélodique est tout simplement impec. J’avais l’impression d’avoir Stratovarius devant moi avec le keyboard en moins et un chanteur un peu plus thrash. C’était sublime. Morceau après morceau, les mélodies et les solos se succèdent à une vitesse fulgurante, toujours bien appuyés par un rythme de drums constant et efficace. La foule semble bien connaître leurs idoles car à plus d’une reprise, les gens chantent les refrains en chœur. D’ailleurs, j’ai fait la connaissance d’un gars (Dave, si ma mémoire est bonne, qui était avec le drummeur de Trainwreck Architect, groupe que j’ai découvert l’année dernière et que j’apprécie fortement aussi) qui était venu spécifiquement pour Skull Fist. Il ne savait que dalle de Satan, qui étaient pourtant à mes yeux le groupe attendu de ce soir. Le moment fort de cette deuxième partie fut sans aucun doute lors de leur dernier morceau lorsqu’au moment du solo principal, le guitariste est littéralement monté sur les épaules du chanteur (qui est aussi guitariste) et ils se sont mis à faire un échange de solo en étant l’un par-dessus l’autre mais sans se tenir… Ils ont terminé cela avec un high five gagnant. Si vous avez du mal à vous imaginer la scène, je l’ai captée sur vidéo et vous y avez accès à la fin du texte. Ah oui, je n’ai pas mentionné que la foule scandait à de multiples reprises «Skull Fist! Skull Fist!». Vraiment, Skull Fist m’ont ébahi, fait lever de mon siège pour aller à la table de merch et repartir avec deux CDs et un t-shirt. Bravo!

Les headliners de ce soir sont de vieux routiers. Satan, groupe qui nous vient d’aussi loin que New Castle en Angleterre, existe depuis la fin des années ’70 et on les retrouve ce soir avec le line up original, bien que les membres et même le nom du groupe aient changé à quelques reprises au fil des ans. Ils font partie de ce que certains appellent la NWOBHM, ou si vous préférez, la New Wave of British Heavy Metal, mouvement de thrash/speed metal de la fin des années ’70 débuts ’80. Lorsque les gars de Satan entament leur prestation, on s’aperçoit rapidement qu’ils savent ce qu’ils font et sont très à l’aise sur scène. Pour l’occasion, deux des membres du groupe ont décidé d’arborer fièrement des t-shirts du festival Wings of Metal, auquel justement Satan avait participé l’année dernière. Le chanteur Brian Ross ressemble à un mélange d’Ozzy Osbourne et d’Alice Cooper avec une tonalité qui rappelle Bruce Dickinson. Le drummeur semble carrément dans son monde, avec sa casquette, ses verres fumées, sa pony tail jusqu’au bas du dos et son style de drumming peu orthodoxe. Les trois musiciens aux cordes agrémentent le reste d’une manière plus que respectable avec des riffs mélodiques et rapides typiques d’un thrash/speed metal années ’80. Le public semble fort réceptif si je me fie aux têtes qui bougent, aux moshpits spontanés et sporadiques et aux quelques paroles scandées, notamment lors du refrain de «Break Free». Il y a même eu un bodysurfer, ce qui n’est pas peu dire dans une salle exiguë comme la COOP Katacombes. Bref, Satan ont fait un très bon set et je ressors de cette soirée plus que satisfait, armé de deux albums et d’un t-shirt en poche. Merci à Annick pour l’accès à cette soirée; ce fut fort agréable!

Dr Light